A l'Aube de Poudlard
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Rowena Serdaigle - Tout homme s'enrichit quand abonde l'esprit (Terminé)

A l'Aube de Poudlard :: Bureaux administratifs :: Inscriptions :: Présentations approuvées
Rowena Serdaigle
Féminin
Messages : 49
Localisation : La bibliothèque
Directrice de Serdaigle - Professeur d'Histoire et Culture

Inventaire
Familier: Corbeau (Coal)
Baguette ou Bâton magique: Pin et crin de sombral
Balai: Niveau 0
Objets magiques: Diadème de sagesse
Particularités:
Rowena Serdaigle
Directrice de Serdaigle - Professeur d'Histoire et Culture
Ven 1 Avr - 14:10



Rowena Serdaigle


Fanart Rowena Serdaigle (artistes variés)


Informations générales




Sexe: Féminin.
Âge: 39 ans.
Date de naissance: 18 mai 951.
Rang de sang: Sang-mêlée.
Occupation : Directrice de Serdaigle, Professeur d’Histoires et Cultures du Monde.
Baguette/Bâton: Bien que pratiquant plus souvent la magie avec les mains, Rowena est assez intelligente pour reconnaître l'efficacité d'une baguette pour concentrer sa magie, et en possède donc une en bois de pin et un coeur en crin de sombral.


Description physique et psychologique


Érudite - Sérieuse - Créative - Perfectionniste - Curieuse - Fragile


La Magienne pourrait être d'une grande beauté si elle se départissait de son masque de glace. Son port altier et son air de noblesse témoignant définitivement de son éducation dans la "haute", et sa silhouette gracieuse est agréable à observer, pour qui s'arrête sur des détails si futiles. Son visage serait d'ailleurs tout aussi plaisant si seulement elle se souvenait comment sourire. Rowena porte sur toute chose un regard sérieux, souvent sans joie. En y regardant plus attentivement, ses prunelles brunes foncées semblent remplies de tristesse et de regrets, comme quoi la sagesse ne s'aquiert que par les mauvaises expériences cumulées...
Ses longs cheveux noirs tombent en vagues dans son dos lorsqu'elle a envie d'être gracieuse, mais elle les attachent plus souvent sévèrement derrière sa tête. Toujours, ils sont encerclés d'un magnifique diadème d'argent, délicatement ouvragé, portant l'inscription "Tout homme s'enrichit quand abonde l'esprit".

Histoire



951

Rowena est née parmi la noblesse anglaise au milieu du dixième siècle. La grande famille sorcière des Serdaigle se mêlait depuis des générations aux plus hautes sphères politique du Royaume, avec une efficacité remarquable pour des sorciers, il faut dire. Les intrigues de la cour royale, les mariages arrangés, les mensonges, les rebondissements politiques, les scandales, voilà ce qui résumait parfaitement l’enfance de Rowena.

Et Dieu qu’elle avait détesté cela.

Devoir cacher sa magie alors qu’elle mourrait d’envie de la pratiquer, la faire croître, était pour elle une véritable torture. Avant même l’adolescence, Rowena rêvait de liberté, de fuir la pression de noblesse qui pesait sur ses frêles épaules. Peut-être partir à l’aventure, qui sait? Découvrir le monde entier, dont elle ne goûtait que quelques parcelles dans ses escapades nocturnes à la bibliothèque familiale.

Enrichir son savoir était une chose interdite pour Rowena. Sa mère ignorait tout de l’ascendant magique de son mari, et ne la préparait qu’à son avenir de « dame ». Son père souhaitait vraisemblablement qu’elle reste sotte et naïve afin de la marier sans trop de peine. Pour qu’elle engendre d’autres petits sorciers qui seraient tout autant brimé dans leurs facultés et cachés lors de la naissance de leur puberté, où jahissent généralement les manifestations magiques, pour que le secret de la famille reste inconnu de tous. Pour que la danse politique continue, pour des siècles et des siècles. Amen?

À quoi bon être une sorcière et ne pas en profiter? Pourquoi grandir dans la peur que la magie soit découverte par les moldus de Winchester, alors qu’on peut aller vivre avec nos semblables du nord et accomplir de grandes choses au vu et au sus de tous? Pourquoi son père s'obstinait-il à vouloir nier sa magie, simplement parce que les Chrétiens la considéraient comme inexistante (ou hérétique, selon...) plutôt que de développer toute sa puissance? Ces questions restaient toujours sans réponse, car Isaac Serdaigle ne souhaitait pas encourager sa fille à une telle « rébellion ». Rowena ne se considérait pourtant pas comme une rebelle. Elle s’était toujours pliée à toutes les règles, même celles qu’elle jugeait les plus absurdes, se comportait dignement en toutes circonstances et faisait l’honneur de sa famille. Elle était même une artiste de grand talent, même en bas âge, une qualité essentielle pour toute jeune « lady » de la noblesse. En plus, elle peignait et chantait réellement par plaisir, pas seulement pour préserver les apparences. Oui, elle était la parfaite fille à marier. Enfin, quand son esprit ne vagabondait pas vers des rêveries inaccessibles.

963-965

Ce qui devait arriver arriva. Douze ans et considérée comme « femme », Rowena apparut sur le « marché du mariage », enchaînant bals après réceptions, suivis de thés et d’autres bals. Bref, le calvaire de sa vie. Enfin, premier calvaire, puisqu’il y en aurait d’autres, mais on ne va pas tout spoiler dès le début, hein? Donc, son corps à peine formé compressé dans de lourds corsets, qu’elle peinait à supporter, et traînant des jupes ridiculement bouffantes, l’adolescente étouffait en se laissant traîner sur les salles de danse, valsant à en perdre le souffle.

Il ne fallut que deux ans pour lui trouver le « mari parfait ». Oh, elle aurait bien pu se retrouver avec la bague au doigt dans les semaines qui suivirent son « entrée dans le monde », elle était si jolie que nombres de prétendants avaient demandé sa main à Isaac. Mais justement, ayant l’embarras du choix, l'avare Lord Serdaigle avait pris son temps, jusqu’à ce qu’arrive l’offre d’un Baron, trop alléchante pour être refusée, qui l'expédia à Edington.

La nouvelle baronne avait à un poil près la moitié de l’âge de son mari, mais cela n’empêcha pas celui-ci d’en faire « sa femme » le soir de leurs noces. C’est en ce jour que naquit chez Rowena le dégoût des hommes. Le Baron n’étant pas un homme tendre, la violence conjugale ne se déroulait pas qu’au lit. Soumise, la sorcière pleurait chaque soir dans son lit… quand elle n’allait pas oublier sa douleur et sa peine dans la bibliothèque du palais où elle résidait désormais. Si elle devait tirer une seule note positive des années d’enfer qui suivirent, ce fut l’accès illimité à la collection de textes, anciens et récents, que possédait son mari, et qui agrandit encore davantage son érudition. Car même l’art ne parvenait plus à la rendre heureuse comme avant. Elle avait perdu sa muse le soir de ses noces, n’avait plus chanté, et ses toiles étaient désormais fades et insipides.

La croyant parfaitement stupide et incapable de comprendre quoi que ce soit de ses lectures, Tristan la laissait faire, s’imaginant qu’elle voulait simplement se donner un air important à consulter ces vieux parchemins et imposants grimoires. De toute façon, tant qu’elle accomplissait son devoir conjugale (bien qu’avec une fort mauvaise volonté), il la laissait faire un peu tout ce qu’elle voulait.

969

Hélas, ce qu’il voulait, c’était des héritiers, ce que Rowena ne lui donna pas. Après plus de quatre ans d’abus physiques, le ventre de la belle brune restait tristement plat. Le Baron devenait de plus en plus violent avec elle, la traitant de tous les noms, la rabaissant constamment, même en public, bref tentait de la détruire de l’intérieur après l’avoir brisée à l’extérieur pendant trop longtemps. La nuit, la jeune femme, âgée de dix-huit ans désormais, s’imaginait toutes les façons cruelles de le tuer. Avec sa magie, à chaque fois. Cette magie que son père avait tenté d’étouffer, mais qui brûlait en elle avec férocité. Cette magie qu’elle avait pratiquée tous les jours, sans se décourager et malgré l’absence de tuteur. Souvent, elle se cachait dans son (immense) garde-robe pour s’exercer, métamorphosait ses chaussures, les changeant de couleur, raccourcissait des dentelles, délaçait des rubans, le tout en remuant simplement les doigts et murmurant quelques incantations.

Puis, elle se fit surprendre en flagrant délit. Elle pensait tout le monde profondément endormi et se pratiquait dans sa chambre, sans se cacher. Des objets volaient autour d’elle, exécutaient des pirouettes, vibraient d’un hymne doux qui remplissait son cœur éteint par cette inspiration qu’elle avait perdu lors de sa nuit de noce. Et soudainement, la porte s’était ouverte. Bercée par sa magie, Rowena n’avait jamais entendu venir Tristan. Celui-ci fit quelques pas dans la pièce, les yeux écarquillés d’effroi. Apprendre que la magie était vraie, et que sa femme était une sorcière, était trop lourd à supporter pour un moldu tel que lui. Au moment où il fit demi-tour, visiblement pour alerter toute la maisonnée de l’hérétique qui se trouvait entre ses murs, la jeune femme paniqua, et sans prendre le temps de réfléchir (ce qui ne lui ressemblait pas), elle scanda un sortilège.

-AU SE!... commença-t-il, mais son cri fut noyé par l’incantation.

-Stupéfix!

Le Baron s’immobilisa immédiatement, comme une statue de pierre, et s’effondra au sol. Les mains dressées devant elle, le cœur battant la chamade, Rowena tremblait comme une feuille au vent. Des larmes remplirent aussitôt son regard. Certes, elle détestait cet homme, et elle avait mille fois rêvé à s’en libérer, mais malgré ses songes violents, jamais elle n’aurait tenté de s’en prendre à lui. Elle avait bien trop peur pour cela… Peur des représailles contre sa famille, d’être découverte comme sorcière, d'apporter la honte sur la communauté en étant celle qui brisait le secret…

Paniquée, la jeune femme comprit qu’elle était dans de beaux draps. Qu’avait-elle gagné à le stupéfier? Il était toujours conscient de ce qui se passait, du coup dès que le sortilège serait terminé, il reprendrait là où il était la seconde précédente. Fuir? Pour aller où? Achever son mari? Elle n’en était tout de même pas capable! D’un naturel pourtant si calme et réfléchit, la Baronne faisait les cent pas, serrant sa tête à deux mains, en se maudissant pour son imprudence. Puis, au bout de longues minutes, constatant qu’il ne bougeait toujours pas, Rowena jeta un œil à la silhouette étendue au sol de son mari.

Et hurla en voyant la flaque de sang qui paraissait sous sa tête.

971

Elle avait quand même eu le droit à deux ans de deuil, un cadeau tombé du ciel pour elle.

Réellement traumatisée par les événements, Rowena avait profité pleinement de ce temps de repos. Alertés par son cri, les gardes du palais s’étaient rendus à sa chambre, et constatant l’état de la situation, avaient cru que leur Baron était simplement tombé, trop ivre (il empestait l’alcool à ce moment-là, fort heureusement), et s’était fracassé le crâne sur pied de la cheminée. Bien que la cause de la mort était exacte, les circonstances entourant la chute ne l’étaient pas, bien sûr, mais ce n’était certainement pas la veuve qui allait les corriger.

Trop soulagée de s’en sortir sans la moindre accusation, la jeune femme refusa de conserver le titre et les terres de son mari et le relégua de bon cœur à l'héritier suivant en lisse, avant que quiconque ne se mette à manigancer pour le lui voler. Son père lui offrit de prendre son temps pour trouver un nouvel époux, lui permettant de se remettre de ses émotions… Puisqu’en tant que veuve de Baron, elle empocha tout de même une coquette somme, ce qui satisfaisait la famille Serdaigle pour l’instant. Ce que Isaac ignorait, c’était l’autre trésor qu’elle avait rapporté de ses noces. Les biens les plus précieux qu’elle connaissait et qu’elle déroba dans les quelques jours qu’on lui donna avant de devoir partir. Enchantant un sac pour qu’il puisse contenir plus que ce que sa taille suggérait, Rowena s’empara d’un grand nombre de parchemins et de livres qu’elle n’avait pas eu le temps de découvrir dans la bibliothèque de son défunt mari. De toute façon, considérant l’ampleur de la collection, le prochain Baron ne se rendrait probablement pas compte qu’il en manquait quelques-uns.

Selon toute logique, Rowena aurait été en droit de refuser de se remarier puisqu’elle était déjà veuve, mais c'était sous-estimer l'avarice de son père. Ayant souhaité retourner chez ses parents après la mort de Tristan, elle se retrouva à nouveau sous le joug de Isaac, qui se montra intraitable et la força à reprendre mari. Soupçonnant probablement qu’elle pratiquait la magie en cachette contre son gré, il ne voulait certainement pas la garder dans ses pattes. Hors, bien qu’elle fut encore jeune, de toute beauté et exempt de tous soupçons (un détail non négligeable), la belle Serdaigle n’eut pas autant de demandes en mariage à son retour « dans le beau monde » qu’à la première. Pourtant, à vingt ans, elle aurait dû être encore bonne pour donner de nombreux héritiers à un mari potentiel, mais personne n’ignorait qu’elle avait échoué à cette tâche pendant quatre ans. Une rumeur concernant son infertilité coulait de toutes les bouches jusqu’à toutes les oreilles, sans qu’on puisse l’étouffer.

Pendant deux ans, elle resta sur le marché sans le moindre succès. Mais elle s’en fichait. Elle mit ses quatre années de veuvage bien à profit. Pendant toute son enfance, jamais elle n’avait trouvé la moindre trace de recueils de magie, de grimoires de potions, bref d’une quelconque preuve de la sorcellerie de son père. Mais ayant désormais plus de jugeote et un flair plus développé, Rowena ne mit que quelques semaines à trouver le fabuleux trésor, dont elle vint aisément à bout des sortilèges de protection qu’Isaac avait appliqué, et qui s’étaient certainement flétris avec les années. Dans le coffre magnifiquement ouvragé, elle découvrit des générations de secrets magiques consignés par ses ancêtres, et un magnifique bijou : un diadème délicat, marqué de l’inscription "Tout homme s'enrichit quand abonde l'esprit". Elle pouvait sentir la magie vibrer dans ce précieux héritage familial, mais son bon sens l’emporta sur sa curiosité : elle ne pouvait pas en découvrir l’utilité. Le porter équivaudrait à révéler qu’elle avait découvert le secret de son père, et si elle voulait accéder au savoir que renfermaient le coffre, elle devait le faire en toute discrétion.

Elle dissimula donc les ouvrages magiques au travers la collection qu’elle avait rapporté de la baronnie, et ne fit que lire pendant quatre merveilleuses années tranquilles, entre les bals, les réceptions, les interminables thés…

973

Déterminé à ne plus avoir sa fille entre les pattes, le paternel se rabattit sur un mariage bien moins glorieux, d’un aristocrate de basse naissance, mais aux richesses impressionnantes, dont la perpétuité était déjà assurée : ses cinq épouses précédentes lui avaient donné de nombreux enfants, lesquels lui avaient déjà offert des petits enfants… dont les plus vieux étaient à peine plus jeunes que Rowena. Il ne voulait donc plus qu’une jeune femme à marier pour satisfaire ses répugnants désirs charnels, se fichant de la fertilité de celle-ci comme de sa première épée. De plus, le domaine étant situé à Lichfield, il s'assurait que sa fille était bien loin pour ne pas lui causer de problèmes.

L’érudite supplia son père de ne pas l’obliger à vivre avec ce vieillard dégoûtant, mais trop heureux d’empocher à nouveau une beau pactole en vendant sa fille à la meilleure (et unique) offre, il fit la sourde oreille. La pauvre lady se retrouva donc une nouvelle fois dans un lit matrimonial dont elle n’aurait jamais voulu voir la couleur des draps. Hors, si le vieux Gontran n’avait pas les élans de violence de Tristan, c’était un homme répugnant aux fantasmes étranges et peu ragoûtants. Mais au moins, il « terminait » rapidement, et s’endormait aussitôt, épuisé. Rowena s’empressait alors de quitter le lit infâme et de se nettoyer de l’odeur de son époux qui lui collait à la peau et lui donnait la nausée. Puis elle retournait lire tranquillement, parfois même pratiquer la magie… mais avec plus de prudence, évidemment. Maintenant, au moins, elle avait appris des sortilèges qui lui permettaient de s’isoler et d’être indétectable, ce qui était plutôt pratique!

Pour se venger d’Isaac, la jeune femme avait, bien sûr, pensé à s’emparer de plusieurs des ressources magiques présentes dans le coffre de celui-ci avant son départ, et elle avait même poussé le crime jusqu’à s’emparer du magnifique diadème, songeant qu’il ne remarquerait certainement pas la disparition de quoi que ce soit avant des mois, voire des années, tant il semblait se dissocier de sa vie de Sorcier.

979

Après plus de cinq ans à supporter Gontran et son manque de vigueur, à être ignorée la majeure partie de ses journées car l’aristocrate avait plus important à faire qu’à s’occuper de sa femme, et à passer pour un bibelot aux yeux de toute la famille, Rowena accompli ce qu’elle se croyait incapable de faire, malgré toute sa science, malgré toutes ses connaissances…

Elle tomba enceinte.

Elle ne voulait pas de cette chose! Jamais elle ne supporterait d’enfanter le rejeton de son répugnant mari. En plus, elle avait déjà vingt-sept ans, et son mari au moins soixante-dix (franchement elle n’en avait pas la moindre idée!), comment cela pouvait-il être possible dans les circonstances? On n’avait cessé de lui faire croire que la fertilité de la femme était extrêmement courte… n'était-ce une excuse pour justifier les mariages dès la puberté? Mystère…

En tous les cas, il lui faudrait interrompre sa grossesse. La poursuivre était insensé. Si elle pouvait tuer ce fœtus avant que quiconque se rende compte de sa grossesse, elle s’en sauverait. Certaine d’avoir déjà lu quelque part des solutions à son « problème », Rowena se mit à fouiller d’abord dans les anciens grimoires de son père. Elle prit stupidement beaucoup de temps à trouver la recette parfait, plusieurs semaines en fait...

Trop. Elle n’avait oublié un détail : sa femme de chambre avait compté les jours, elle, et en avait déjà avisé Gontran. Rowena se maudit de sa stupidité, elle qui aimait se qualifier de génie, voilà qu’elle se trouvait fort embarrassée. Bon, il faut dire que ses lectures de prédilections n’avaient pas inclus le système reproductif et la conception d’enfants… Elle ne s’était jamais imaginé que son secret serait découvert si rapidement.

Il avait donc bien sûr fallu qu’elle le garde, mettre terme à sa grossesse était trop risqué, c’était le genre de raisons stupides pour lesquelles des femmes se faisaient soupçonner d'hérésie, justement! Enlever la vie à un foetus, c'était contre les principes de l'Église que suivaient la maisonnée... Certes, elle pourrait toujours tenter de prétendre à une fausse couche, il s’agissait d’un incident normal qui tomberait vite aux oubliettes vu le nombre épouvantable d’héritiers qu’avait déjà Gontran, mais…

Le jour où elle sentit les petits pieds de la créature qui grandissait à l’intérieur d’elle, Rowena comprit qu’elle était damnée : elle ne pourrait jamais faire de mal à ce petit être innocent, qui n’avait pas demandé à être haït de la sorte. Confuse pendant toute la durée de sa grossesse, elle vécut les mois qui suivirent dans une espèce de brume épaisse, comme si la réalité qui l’entourait n’était plus la sienne. Puis, vint la naissance. Dont elle n’avait pratiquement pas de souvenirs, outre que ça avait été infernal. Mais elle avait tout oublié quand on avait posé la petite chose chaude dans ses bras. À partir de cet instant, la sorcière su que plus rien ne compterait dans le monde outre cette enfant qui ne demandait qu’à être aimée.

Une autre preuve s’il en fallait plus que son époux ne se souciait guère de sa nouvelle progéniture (après tout, ce n’était qu’une énième fille, il avait déjà nombre d’héritiers mâles), la mère eut tout le loisir de choisir son nom, et s’arrêta sur Helena, en l’honneur de sa propre mère. Bien que coupable de ne pas l’avoir protégée de son père, elle n’avait jamais rien fait d’autre que l’aimer. Rowena comptait être différente, en revanche. Elle allait protéger sa petite contre son père. Contre ses frères. Contre le monde entier s’il le fallait. Elle allait la chérir, mais surtout elle ne la laisserait jamais être mariée contre son gré. Elle ne l’obligerait jamais à subir le monde moldu alors que tout un univers de sorcellerie pouvait s’ouvrir à elle. Elle ne la cacherait pas.

Helena serait une sorcière, une vraie, c’était essentiel. Chaque nuit, sa mère le lui chantait d’une voix mielleuse, ayant retrouvé sa muse à la seconde où elle avait croisé le regard de son poupon. Maintenant, il lui fallait un plan, pour partir loin, très loin, et ne jamais revenir vers les moldus.

Prise d’une soudaine intuition, la sorcière fouilla dans ses affaires, s’empara du diadème familial qu’elle n’avait jamais osé porté, et le posa sur son crâne. Et soudain, tout lui devint limpide. Elle savait ce qu’elle devait accomplir.

980

Il avait fallu plusieurs semaines aux héritiers de Gontran avant de se rendre compte qu’ils ne trouvaient plus la sixième femme de ce dernier, ni la fillette (dont personne ne se souvenait du prénom). Ils avaient tous eu la tête aux préparatifs des obsèques, à la séparation de l’héritage, aux disputes familiales habituelles, etc. Et comme personne ne pensait jamais à Rowena dans cette famille, on ne remarqua son absence qu’après l’enterrement, ce qui était plutôt ironique, puisque même à ce moment, on ne s’était pas demandé où était la veuve. Ça démontrait le peu d’estime que la famille avait eu d’elle.

La sorcière ne pensa même pas qu’elles seraient recherchées, ils ne leur accordaient pas assez d’importance pour cela, et même si c’était le cas… elle savait qu’on ne lui mettrait jamais la main dessus. Plus maintenant. Sa fillette blottie dans l’écharpe qui la tenait serrée contre son cœur, Rowena fila vers le nord à la recherche d'un refuge, là où elle était acceptée. Durant de longs jours à voyager à pied, la jeune femme chanta pour sa fille, s'accrochant au rêve de ce repère pour sorciers, caché aux yeux des moldus, dont elle avait réussi à déduire l’existence grâce à ses nombreuses lectures. Un endroit qui aidait les fugueurs du sud à traverser dans le nord. Mais elle ignorait l'emplacement exacte... La mère vagabondait donc au hasard dans la forêt depuis ce qui lui semblait une éternité, lorsqu'elle remarqua qu'elle était suivie. Paniquée, elle chercha à fuir, abandonnant ses maigres bagages derrière elle pour sauver sa peau et celle de sa fille, convaincue que la famille de Gontran avait finalement décidé de ramener la dernière héritière à la maison.

Mais non, ce n'était pas eux.

Rowena comprit lorsqu'une manifestation magique la força à s'arrêter brusquement. En se retournant, elle rencontra le regard d'un homme... L'un des rares qui lui avait paru moindrement sympathique dans sa vie. Comme s'il s'approchait d'une bête sauvage et craintive (ce qu'elle était un peu, en fait...) l'inconnu l'avait rassurée doucement, lui démontrant à nouveau sa magie pour la convaincre qu'il était un sorcier, comme elle, et qu'il pouvait la guider vers le refuge. Lui avait déjà compris, en l'observant, que c'était ce qu'elle cherchait. Ce qu'Eden avait fait pour elle, ce jour-là, c'était lui montrer que tous les hommes ne lui voulaient pas nécessairement du mal. Mais, surtout, qu'elle pouvait être elle-même, en ces lieux. Une sorcière.

Et Helena aussi, allait être elle-même! Au refuge, elles furent bien accueillies, intégrées, aidées. Puis, elle utilisa les richesses accumulées suite à son premier veuvage (elle n’avait rien tiré de son second en prenant la fuite tout de suite après que Gontran soit décédée subitement d’un « malaise au cœur » totalement inattendu, mais non exceptionnel pour son âge) pour venir en aide à d'autres sorciers et sorcières cherchant à rejoindre le nord. En compagnie d'Eden, elle se sentit redevenir celle qu'elle avait toujours été destinée à être, et pour cela, elle lui serait éternellement reconnaissante.

Quelques semaines après son arrivée, Serdaigle fut contactée par une dame désirant la rencontrer. Ayant ouï dire de sa situation, mais aussi de la générosité dont elle faisait preuve envers ses pairs, Poufsouffle voulait absolument la voir. Lorsqu'elles se virent pour la première fois, les deux femmes tombèrent instantanément sous le charme l'une de l'autre. Pas de façon sensuelle, bien sûr, Rowena n'avait terriblement pas la tête aux rencontres amoureuses, mais bien de façon spirituelle. Comme si leur coeur battaient au même tempo, que leur âme connectaient, qu'elles trouvaient résonnance l'une dans l'autre. Pendant deux années bien remplie, les deux fugueuses furent logées par Helga, laquelle les maternait (même si elle faisait environ l'âge de la mère célibataire) et prenait soins d'elles comme si elle était les choses les plus précieuses qu'elle avait. En fait, Là où Eden avait redonné un sens à la vie de Serdaigle, Helga lui avait rappelé qu'elle avait le droit d'être heureuse. Ensemble, elles avaient aidé nombres d'autres fugueurs et fugueuses à s'installer dans le nord.

Seulement, pour être totalement la femme qu'elle avait toujours rêvé de devenir, Rowena avait encore un bout de chemin à faire. Avec des promesses de retrouvailles sur les lèvres et le coeur un peu lourd, elle quitta le village au bout de ces deux années, avec sa fillette désormais pleine de curiosité et de questionnements, pour voyager. Ensemble, elles découvrirent ce monde qui avait fait rêver la brillante sorcière durant sa plus tendre jeunesse. Elle ne se contenterait pas de mettre les pieds dans tous les Royaumes d’Europe, elle rêvait de plus loin encore, de ces cultures aussi diversifiées qu’étonnantes, de goûter la différence des peuples, de croiser des visages étrangers, de rencontrer des sorciers d’ailleurs.

Pendant les dix années qui suivirent, Rowena et Helena n’eurent, pour ainsi dire, pas de maison. Elles n’étaient pas sans-abris, ni pauvre, ni malheureuses. Elles se logeaient où elles se trouvaient, s’enrichissaient de savoirs, et se noyaient dans le bonheur de la connaissance. Régulièrement, elles rentraient au nord de leur Royaume natal, retrouvaient Helga, racontaient leurs découvertes, prenaient un verre avec Eden, puis repartaient explorer une autre direction.

985

C'est lors de l'un de ces arrêts aux royaumes anglo-saxons qu'Helga présenta à Rowena ses amis Godric et Salazar. Elle avait, bien entendu, déjà entendu parler de ces deux hommes, dont les réputations de grands sorciers n'étaient déjà plus à refaire, tout comme sa réputation de sorcière de grand talent se répandait également au sujet de Serdaigle. Toutefois, si Poufsouffle lui avait souvent parlé de l'étrange duo, elle n'avait encore jamais eu l'occasion de faire une rencontre en personne entre ses amis.

Les détails de cette rencontre feront parti d'une autre histoire, mais il suffira de préciser que Rowena découvrit ce jour-là la véritable raison pour laquelle il ne fallait pas embêter un dragon... surtout quand celui-ci dort. Bref, les quatre comparses ayant vécu une folle aventure, furent pratiquement inséparables à partir de ce moment. Certes, la mère aimait toujours autant partir en voyage avec sa fille dès qu'elle le pouvait, mais elle revenait plus fréquemment au bercail pour tenir compagnie à ses amis. Les discussions qu'ils avaient tous les quatre étaient passionnantes, et bien que leur personnalité très diversifiées de les destinaient pas nécessairement à s'entendre aussi bien, il était impressionnant de voir à quel point ils s'entendaient sur un chose, claire et précise : le monde des Sorciers devait changer, coûte que coûte.

Raconter ici et maintenant comment ils en sont venus à penser à une école qui servirait également de pensionnat et de lieu de protection serait trop long, et cette histoire est déjà beaucoup trop imposante. Reste que cela ne s'est pas fait en claquant des doigts, bien que les quatre fondateurs étaient considérés comme les plus grands mages de leur temps. Il fallu plusieurs années pour qu'aboutisse leur projet, qu'ils construisirent sur le lieu même de leur rencontre, mais cela en avait valu la peine. Certes, Rowena ne voyagerait plus autant qu'elle aimait le faire maintenant qu'un travail fixe l'attendait, mais elle savait aussi que c'était ce qu'il y avait de mieux pour la prunelle de ses yeux... Helena avait vu beaucoup du Monde, il était maintenant temps qu'elle tisse des liens avec ses pairs, mais surtout, qu'elle partage ses connaissances avec d'autres jeunes sorciers, et apprenne de professeurs différents que sa propre mère. C'était là l'essence même de la fondation de Poudlard, du moins du point de vue de Serdaigle : le partage des acquis, l'unification des compétences, la standardisation de la sorcellerie. Une génération remplie d'érudits, c'était exactement ce dont ils avaient besoin.

Derrière l'écran



Comment veux-tu qu'on t'appelle?: Chanelle ça fait.
Comment nous as-tu trouvé?:  Je vous ai créés :')
Ton mot de la fin?: Plus de personnages sous peu, promis.



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Sam 9 Avr - 20:22



FÉLICITATIONS!


Tu as réussis, tu es venu.e à bout de cette étape pénible et tu es maintenant VALIDÉ! Poudlard t'ouvre maintenant ses portes...

Enfin... presque.

Il te faut encore rédiger ton plan de cours, puisque tu es un professeur. Mais pas de panique, si tu es confus.e dans le processus, tu peux toujours demander de l'aide à l'administration, nous viendrons à ton secours. Nous t'encourageons aussi à ouvrir un carnet de bord, bien que ce soit facultatif, ne serait-ce que pour t'aider à retracer tes RPs et tes relations. Ensuite, il te faudra bien sûr ouvrir ton inscription pour ton cours, quand tu auras le temps.

Enfin, tu pourras RP! Oh, et si ce n'est pas déjà fait, je t'invite à rejoindre notre Discord au plus vite!

Bienvenue dans l'aventure, cher collègue, en espérant te croiser bientôt au salon du personnel.
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