A l'Aube de Poudlard
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Forum de RP inspiré de la saga Harry Potter, par J. K. Rowling, se déroulant à l'époque de la fondation. Avatars non réels.
 
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Juste un soupçon de sucre - Eden

A l'Aube de Poudlard :: Hors campus :: Forêt :: Chaumière du Gardien
Rowena Serdaigle
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Rowena Serdaigle
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Jeu 14 Avr - 21:27


Juste un soupçon de sucre


Eden Ryland (Fin août 990)

La plupart des gens qui avaient croisé la route de Rowena dans sa vie n’avaient été que des gens « de passage ». Des rencontres rapides, lors d’un voyage. Quelques jours de politesses, le temps de découvrir tout ce qu’elle avait à apprendre d’un lieu. Une poignée de semaines de sourires faux pour préserver les apparences lorsqu’elle restait plus longtemps quelque part. De rares mois si nécessaires, mais ça n’arrivait pas souvent. Les relations de Serdaigle qui perduraient dans le temps pouvaient se compter sur les doigts d’une seule main.

Eden en faisait partie. Ils n’avaient pas toujours été ensemble pendant la dernière décennie, évidement, Rowena ne restait jamais en place bien longtemps, mais ils s’étaient toujours retrouvés, régulièrement, dès que la mère et la fille rentraient au pays, comme elles retrouvaient toujours Helga. Ryland était différent, bien sûr. Ce n’était pas un homme ordinaire. D’abord parce qu’il n’éprouvait pour Serdaigle qu’une relation platonique, amical, et ne l’avait jamais regardée autrement, ce qui était nécessaire pour que la sage dame accorde son amitié à un homme. Mais surtout parce qu’ils… connectaient. Il est difficile de mettre des mots sur leurs rapports. Un regard extérieur aurait l’impression qu’ils ne prenaient que poliment le thé en échangeant des banalités, qu’il n’y avait rien d’extraordinaire à cela, et que ça aurait pu être accompli par n’importe qui. Mais non. Il y avait un petit quelque chose de plus, une compréhension qui allait au-delà des mots.

La dame de bonne société s’approcha une simple buche pour s’y poser, rejoignant son ami qui nettoyait une récolte de fruits au grand air. Sans qu’elle ait besoin de dire un mot, il offrit d’aller chercher du thé, ce à quoi elle se contenta de répondre d’un mince sourire. Qu’importe qu’il fasse épouvantablement chaud, elle ne dirait jamais non à un thé.

Stanley avait la tête posée sur la longue jupe bleue de Serdaigle, qui le caressait distraitement derrière les oreilles, lorsque son maître revint chargé de boisson chaude et d’un petit en-cas. Dans une chorégraphie répétée plusieurs dizaines de fois, les amis prirent place près des vivres, Rowena remplissant les gobelets de thé pendant qu’Eden lançait de la nourriture à son chien, avant de se servir lui-même. Les animaux avaient toujours priorité, visiblement. La sorcière sourit en ajoutant juste un soupçon de sucre dans son verre, observant son interlocuteur en attendant qu’il parle. Car sans lui avoir demandé comme ça c’était passé, elle savait qu’il aurait besoin de lui raconter. C’était d’ailleurs la raison de sa venue, encore plus que le plaisir de profiter de la compagnie de son ami, elle avait su, dès qu’elle l’avait vu rentrer, qu’il lui fallait le rejoindre lorsque l’occasion se pointerait.

Pourtant, il fit mine de vouloir orienter la conversation ailleurs, tirant un rare sourire à Serdaigle, qui voyait bien qu’il tentait d’éviter le véritable sujet d’importance. Mordant tout de même à l’hameçon, elle tourna son thé entre ses mains en répondant, le regard posé sur le bout de ses chaussures.

-Ce n’est pas toi qui n’est pas assez intéressant, mais la bibliothèque de l’école qui l’est trop, explique-t-elle de sa voix toujours aussi posée et douce, comme si elle confiait des secrets dès qu’elle ouvrait la bouche. En réunissant les collections de tous les Fondateurs, et les quelques dons que nous avons reçus de sorciers voulant encourager notre projet, le résultat est assez frappant. Helena m’aide à l’organiser pour que ce soit prêt pour la rentrée. Tu devrais aller voir, quand tu auras envie de voir plus de gens et moins d’animaux, ajoute-t-elle en tentant une once d’humour un peu maladroit.

Après quelques instants de silence complice et de bouchées distraites, Eden se délesta enfin d’une partie du poids qu’il traînait sur les épaules depuis son périple dans sa famille. Il s’était douté que son aventure dans le sud finirait par le mariage arrangé qu’il avait toujours fui, mais la confirmation avait dû être dure à avaler. Rowena afficha une moue compatissante. Elle savait que le problème n’était pas la fille, mais l’imposition de celle-ci, alors qu’il ne l’avait jamais vue. Sa gorge se noua lorsqu’il lui demanda si le mariage était toujours synonyme de perte de liberté, et elle posa son gobelet pour ne pas le renverser, puisque ses mains s’étaient mises à trembler.

-J’ose espérer que ce n’est pas le cas pour tout le monde… soupira-t-elle enfin, ouvrant la bouche pour la première fois.

Puis, sans y réfléchir, elle posa ses mains délicates sur la main libre de son ami, peinant à la couvrir avec ses deux paumes. C’était un véritable ours, ce Ryland. Sa peau devait être anormalement chaude, pour avoir tenu son thé à deux mains pendant tout ce temps. Serdaigle se pencha légèrement vers l’avant, parce que ce qui devait être dit ensuite ne pouvait l’être à haute voix.

-Peut-être que le secret… ce n’est pas d’essayer de fuir le problème, mais essayer de le voir comme… une autre aventure. Je suis certaine que, qui qu’elle soit, elle non plus ne doit pas être enchantée par la situation. Rappelle-toi que vous avez au moins ça en commun, c’est déjà mieux que rien. Et n’essaie pas de presser les choses, prend le temps de la connaître.

De toute façon, elle ne pouvait pas être plus terrible que Tristan ou Gontran, non?
Eden Ryland
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Eden Ryland
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Mer 20 Avr - 9:21
Soufflant sur sa tasse fumante alors que son regard ambré fixait l’horizon, Eden espérait contenir ses émotions au mieux, n’ayant pas forcément envie de laisser paraître son désarroi ouvertement. Enfin, pas que Rowena lui aurait reproché un léger excès émotionnel, mais il avait tout de même sa fierté! Malgré ses airs généralement sereins, Eden bouillonnait intérieurement contre son géniteur, mais également contre cette situation impossible qui nécessitait de lui un sacrifice énorme : la perte de sa liberté. Il avait l’impression qu’un étau lui enserrait parfois la poitrine, lorsqu’il se penchait trop longuement sur sa situation. Après, la voix de la raison tentait de se faire convaincante, déclarant d’emblée que certains mariages arrangés étaient tout de même heureux : son frère aîné et sa femme en étaient de bons exemples.

Une pression chaude se fit sentir sur sa main gauche, laquelle reposait près de son genou. La voix de Rowena se fit entendre, d’un timbre doux que peu de gens pouvaient se targuer d’avoir entendu. Ryland avait eu cette chance à plusieurs reprises. Malgré ses airs presque taciturnes, Serdaigle pouvait démontrer – à qui le méritait vraiment – une humanité touchante et une gentillesse insoupçonnée, vu son air sempiternellement neutre. Ses propos raisonnaient chez Ryland alors que cette dernière espérait de tout cœur que tous les mariages ne soient pas aussi peu glorieux que d’autres. Lentement, la femme de 39 ans se pencha vers son cadet, ajoutant à demi-ton le secret d’un mariage réussi, du moins, à son avis. Une aventure, hein? Quant à l’appréhension de cette pimbêche irlandaise… Hum… Rowena n’avait assurément pas tort à ce sujet. Si ça se trouvait, la jeune femme ne souhaitait pas plus de ce mariage arrangé que lui. Alors, il n’était pas complètement faux de prétendre que, s’il s’engageait dans cette voie en traînant avec lui son lot de mauvaise foi, leur union serait forcément désastreuse. Une petite perle de sagesse articulée par une femme qui avait probablement vécu plus que ce qu’elle ne voulait bien le prétendre.

- Tu n’as pas tort, concéda-t-il en un soupir, retournant sa main sur elle-même pour venir enserrer celle trop chaude de son amie dans sa paume. Mais il est difficile de se réjouir de cet événement quand je ne sais rien d’autre qu’un nom beaucoup trop compliqué pour être articulé par le commun des mortels. Oh et je sais qu’elle a 22 ans. Et c’est ici que s’arrête l’étendue de ma connaissance en la matière! Enfin, je suppose qu’il faut philosopher et tenter de rester serein face à ce qui semble être l’inévitable de toute façon.

Visiblement, même s’il tentait de se convaincre, Ryland n’était – malgré tout – absolument pas enchanté de cet avenir qu’il considérait tout sauf prometteur.

- Je le fais pour les enfants, surtout… Confessa-t-il en triturant une fraise sauvage de sa main droite. Mes neveux et nièces ont besoin de ma contribution pour que l’héritage familial subsiste. Mon père est si ridiculement incompétent qu’il n’a même pas pensé à la pérennité de sa lignée. Heureusement, James a accepté de prendre les rênes de la famille, autrement, nous allions tout droit vers un mur.

Il n’évoquait que très peu ses frères aînés, James étant le plus vieux. Si jusqu’à présent il n’avait éprouvé que la plus plate des neutralités à leur égard, son dernier séjour en Angleterre lui avait fait voir les choses d’une autre façon. Certes, il était diminué d’un mariage arrangé, mais il avait acquis un certain respect pour sa fratrie, laquelle il avait un peu jugée à tort jusqu’à présent.

- Donc, je disais… elle devrait se joindre à nous autour de l’équinoxe d’automne. C’est une sorcière de bonne famille, il paraît. Tiens, un autre élément qu’il savait sur elle. Détail auquel j’attache autant d’importance qu’à ma dernière paire de godasses, mais il paraît que c’est important… Crois-tu qu’il soit possible de lui tailler une place au sein de Poudlard ou de Pré-au-Lard, si le besoin se fait ressentir? Enfin, je n’ai pas l’intention de la garder cloîtrée à la maison comme une femme au foyer digne de ce nom, elle fera ce qu’elle veut… mais avoir des options est toujours une bonne chose.

Et c’était peut-être une façon de s’assurer un minimum de solitude et de tranquillité en pleine journée… Si sa future épouse était bien occupée, elle passerait davantage de temps à ses occupations qu’à demander son attention… OUI, il était CARRÉMENT de mauvaise foi, maintenant qu’on s’y attardait pleinement. Un brin gamin, même, à l’heure actuelle. Malgré tout, il voulait également lui donner une certaine liberté, gardant en tête les propos de Serdaigle quant au fait que cette Irlandaise puisse également être importunée par cette union. Assurément qu’on attendrait d’eux que leur nouvelle union puisse engendrer une descendance… mais pour dire vrai, il n’en avait pas envie. Certes, il aimait bien les enfants, mais ne se voyait absolument pas avec une marmaille dans les jambes, entravant son quotidien par leurs manies infantiles et bousculant son quotidien qu’il appréciait paisible. Peut-être était-ce un discours de vieux garçon, mais il aimait son mode de vie d’une simplicité presque débilitante pour qui avait davantage d’ambition que lui.

- Sinon… les élèves feront leur venue sous peu. Nerveuse? Excitée? Je crois que Helena sera en âge de faire partie de cette première cohorte, pas vrai? Elle sera assurément une brillante élève comme sa mère! Une Poufsouffle, assurément!

Son sourire était taquin et amusé. Oh il n’avait absolument rien contre Helga Poufsouffle, bien au contraire! Toutefois, Helena était le portrait craché de sa mère, alors l’imaginer ailleurs que la maison maternelle à la teinte bleutée était presque une insulte… mais une gentille insulte! Se protégeant de son avant-bras, comme s’il craignait une représaille physique (franchement… comme si Rowena en était capable, de toute façon…), Eden gloussait. Il adorait la piquer gentiment, comme ça, quand l’occasion se présentait.
Rowena Serdaigle
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Rowena Serdaigle
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Mer 20 Avr - 13:19


Juste un soupçon de sucre


Eden Ryland (Fin août 990)

Évidemment qu’elle avait raison. Pourquoi les gens prenaient-ils encore la peine d’avouer qu’elle n’avait pas tort? Elle était la voix de la sagesse, après tout, et probablement la femme la plus brillante de leur communauté.

Heureusement qu’elle était assez modeste pour ne pas le dire à haute voix.

Rowena était tout de même très bien placée pour comprendre les appréhensions de son ami. Il n’y avait rien de joyeux à se retrouver marié de force avec une parfaite inconnue. Beaucoup plus jeune que lui, de surcroit. Elle eut envie de relativiser en ajoutant qu’au moins, sa fiancée n’avait pas quatorze ans, mais elle se mordit la lèvre et se retint d’un tel propos, qui ne ferait qu’ouvrir le gouffre vers ses secrets. De toute façon, c’était d’Eden qu’il était question, à ce moment, pas d’elle.

-Je ne dirais pas que c’est complètement inévitable. Je n’ose pas prétendre que tu as vraiment le choix, bien sûr, elle t’est imposée, mais quand même… Tu l’as dit toi-même, tu le fait pour les petits. Parce que tu as grand cœur, Eden, et que tu ne veux pas les laisser dans leur gouffre, même si ça signifie accepter ce que tu aurais normalement refusé. Ça fait de toi une très bonne personne, tu sais… chuchota-t-elle d’un ton qu’elle espérait rassurant.

La famille, c’était une valeur tout à fait honorable, et même lorsque celle-ci n’avait pas été toujours tendre avec soi, la protéger au détriment de son propre bien est grandement honorable. Serdaigle donnerait sa vie pour sa fille. Parce qu’elle était la seule personne au monde méritant de faire partie de sa famille. Elle avait déjà trop sacrifié pour ses parents, et avait coupé les ponts avec eux depuis fort longtemps maintenant. Mais Ryland pouvait encore sauver quelque chose, mais si la situation ne lui plaisait pas!

Un rare sourire étira les lèvres de Rowena sur le côté. Elle ne savait pas trop si elle devait féliciter Eden d’être un « époux ouvert » qui pense au bien-être de sa femme et la laisse être libre… ou l’embêter car elle se doutait qu’il voulait surtout ne pas l’avoir dans les pattes. Elle se contenta d’hausser les épaules à sa question, s’efforçant de cacher son amusement.

-Elle est beaucoup trop jeune pour être professeur, en revanche, selon ses capacités, donc tu sembles tout ignorer, il se pourrait qu’on ait besoin d’elle ailleurs. On n’a pas encore comblé tous les postes, bien sûr, les elfes du château devront sûrement faire le travail de quatre pendant les premiers mois… ou années de Poudlard.

Même elle, avait pris en charge deux matières à enseigner, en attendant de trouver le parfait titulaire pour chaque cours. Mais Rowena n’était pas du genre à se plaindre.

-Quant à Pré-au-Lard, tout est à refaire, je suis sûre que s’il n’y a rien pour elle au château, tu trouveras de quoi l’occuper ajouta-t-elle en souriant encore faiblement à son dernier mot. Et dans le cas contraire, tu pourras toujours aller « te perdre dans le bois » quand tu en auras assez de la voir, finit-elle par préciser franchement, montrant bien qu’il ne l’avait pas berné en parlant de liberté et qu’elle savait qu’il pensait surtout à lui dans cette histoire.

Portant la tasse fumante à ses lèvres, Serdaigle savoura la douce brûlure dans sa gorge, malgré la chaleur ambiante, et le délicat parfum sur sa langue. Avec juste ce qu’il faut de sucre. Tentant vraisemblablement de changer de sujet, Ryland lui parle de la rentrée scolaire prochaine, et Rowena s’accroche à cette perche bienvenue. Discuter de l’école est plus facile que de mariages arrangés, et même si elle ne se plaindrait jamais de servir d’oreille attentive à Eden, elle lui était reconnaissante de ne pas trop s’attarder sur le sujet. Prenant une longue pause pour bien réfléchir à sa réponse, la sorcière avala une seconde gorgée de thé, l’air songeuse. Avant qu’elle eut pu réellement se décider sur ce qu’elle ressentait, son ami la taquina sur le fait qu’Helena finirait probablement chez Poufsouffle, ce qui eut pour effet de tirer un sourcil sceptique à la mère de celle-ci, avant de l’accompagner d’un sourire amusé, puisque, visiblement, il se moquait d’elle.

-Je crois que je n’en serais pas tant surprise, pour être bien honnête. Helga et toi avez assurément « déteint » sur ma fille, avec les années… avoue-t-elle avec l’air tendre d’une mère qui admire l’évolution de sa progéniture. Mais vu sa déception à l’idée de devoir passer par la première année à cause de son jeune âge, malgré qu’elle se considère, et je ne la contredis pas, comme plus avancé que les élèves plus âgés de ce niveau… Non, sa place est bien chez moi! affirme-t-elle finalement avec un air sur d’elle. Enfin, ce n’est pas comme si ça changeait réellement quelque chose, puisqu’au final, tous les élèves fréquenteront presque tous les professeurs. Ces divisions par Maison n’avait réellement pour bu que de tempérer les ardeurs de mes collègues, moi y comprises, lorsque nous nous sommes rendus compte que nous n’avions pas la même opinion à savoir qui devrait être accepté à Poudlard. En vérité, où qu’Helena aboutisse, elle se verra aussi recevoir les leçons d’Helga, de Salazar et de Godric, en plus de tous les autres. Et c’était exactement ce que j’espérais… précisa-t-elle avec un sourire énigmatique, l’air de celle qui avait obtenu son point. Alors qu’importe dans qu’elle maison elle ira, hmmm?

La question n’en étant pas vraiment une, parce qu’on ne pouvait pas vraiment douter qu’Helena Serdaigle ait autre part qu’à Serdaigle (après tout, elle traînait présentement à la bibliothèque!) Rowena poursuivit sans donner l’opportunité à Eden d’y répondre.

-As-tu l’intention de te pointer au buffet de la rentrée? Je sais que ce n’est pas trop ton truc, les événements publics, mais j’aimerais bien avoir au moins la chance de te présenter à nos élèves avant que tu retournes te cacher dans le bois, le taquina-t-elle à son tour, en faisant tourner son thé entre ses mains. Question qu’ils ne prennent pas peur s’ils te croisent par hasard en explorant la forêt.
Eden Ryland
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Eden Ryland
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Jeu 28 Avr - 10:05
Heureusement, Serdaigle n’était pas ce que l’on pourrait qualifier de « susceptible »! Sa petite boutade n’eut pour effet que de lui faire hausser un sourcil sceptique, le tout ponctué d’un petit sourire amusé. Se composant un air presque désinvolte, Eden s’empara de sa tasse de thé et la porta à ses lèvres avant d’en avaler une gorgée. Ce fut d’ailleurs le moment idéal pour son amie à la chevelure d’ébène de prendre parole, laquelle précisa au passage qu’elle ne serait pas SI surprise si sa progéniture chérie se retrouvait chapeautée par la maison jaune. Que voulait-elle dire par « déteindre sur elle »? Parce qu’ils avaient grandement contribué au fait qu’elle était carrément adorable? Ou alors faisait-elle référence à leur grand amour non dissimulé de la nourriture? Cette dernière option était assurément la plus probable.

- Je ne vois pas de quoi tu parles, rétorqua-t-il, l’air de rien, alors qu’il tranchait un morceau de fromage, lequel termina sa course sur un quignon de pain préalablement beurré. Inutile de préciser que le tout fut ingurgité en un temps record!

Poursuivant sur sa lancée, la très honorable Rowena se fit un plaisir de contredire gentiment les propos de son ami en expliquant à ce dernier à quel point sa fille avait été déçue d’être recalée en première année alors qu’il était d’une évidence indéniable que son niveau académique était beaucoup plus avancé. Connaissant Helena, elle avait-même dû ronchonner un peu devant cette décision qu’elle devait assurément considérer comme injuste. Cette gamine était une futée et Eden n’avait aucun doute quant à sa capacité à faire bien plus que ce que les élèves de première année pourraient accomplir. D’ailleurs, il était un peu d’accord avec elle, au fond : n’était-ce pas lui mettre volontairement des bâtons dans les roues, au final? Mais qui était-il pour juger de ce qui était le mieux pour la fille de son amie? Il n’était qu’un simple soldat converti en gardien des lieux, sans plus!

Serdaigle en profita pour partager à Ryland la vision qui était à l’origine de la création des quatre maisons, ajoutant qu’au final, le tout n’avait pour but que de rassembler sous une bannière spécifique des individus ayant les mêmes valeurs et méthodes d’apprentissage. Au bout du compte, Helena fréquenterait tout le monde, de toute façon.

Hochant de la tête, l’homme de 32 ans enfourna une autre baie dans sa bouche, puis détailla son amie qui, en mauvaise menteuse qu’elle était, tentait de le convaincre qu’il lui importait réellement peu que sa fille chérie aboutisse dans sa maison ou pas. Ah ah ah! À d’autres! Elle tentait de se convaincre! Elle serait contrariée si Helena ne se scolarisait pas sous la bannière Serdaigle! Et franchement, qui pourrait lui en vouloir? Forcément qu’elle s’attendait à ce que son unique héritière marche dans ses pas! Le regard pétillant d’Eden témoignait à lui seul des boutades qu’il préparait à son intention. Rowena étant une femme intelligente, elle ne lui laissa aucunement le temps de rétorquer et s’empressa de le questionner quant à ses intentions face au buffet d’ouverture.

D’ores et déjà, il grimaçait de mécontentement, à l’instar d’un gamin boudeur. Inutile de préciser qu’il n’appréciait pas tellement ce genre d’événement?

- Tu me connais bien... Marmonna-t-il en lui jetant un regard en coin, d’un air qui frôlait presque la suspicion.

Certes, ses arguments étaient valides et il comprenait qu’elle considérait comme adéquat le fait que les élèves sachent minimalement à qui ils avaient affaire. Était-ce réellement la raison pour laquelle elle comptait sur sa présence? Ou était-ce une façon de s’assurer qu’il soit présent lors de cette étape si cruciale de la vie d’Helena? Il ne lui poserait pas la question directement, de peur de la rendre malaisée, mais il se doutait bien qu’il y avait un peu de ça aussi dans la balance. Un silence perdura quelques instants, puis Eden poussa un soupir résigné.

- Un buffet, hein? Donc la nourriture sera au rendez-vous...? Hmm... Toi et Helena y serez assurément... Puis Serpentard, Poufsouffle et Gryffondor aussi... Mouais, je pourrais faire acte de présence. Mais qu’on se comprenne bien, je le fais surtout pour toi et Helena... ET pour la nourriture. Oh et une part sera gardée de côté pour Stanley... c’est ma condition.

L’idée de ce banquet le rebutait déjà. Mais bon, il n’éprouvait aucun mépris pour les futurs élèves, loin de là. C’était uniquement le concept de foule qui le rendait mal à l’aise. Levant sa tasse de thé, il toqua cette dernière contre celle de Serdaigle, scellant ainsi leur accord quant à cet événement à venir.

- Attends... je ne parlerai pas devant tout le monde, si? Ajouta-t-il d’un air à nouveau suspicieux. Je déteste m’adresser à une foule... tu ne me ferais pas ça, hein, Rowena? Elle souriait. Pour se payer sa tête ou...? Je te jure, Serdaigle. Si on me demande de faire une allocution, je te promets de me stupéfixier moi-même pour la bonne cause. J’aurai l’air ridicule, mais j’assumerai sans le moindre problème. Et si tu t’interroges à savoir si je suis effectivement capable de faire une chose pareille, je rétorque d’emblée : ne mets pas mon manque de discernement à l’épreuve. Tu serais stupéfaite de constater à quel point je peux tout faire pour arriver à mes fins. Sur cette litanie exempte de crédibilité, Ryland termina sa tasse en une rasade. Et le semi-jeu de mots douteux était voulu.

C’était important de le préciser.

- Tous les membres du personnel y seront? Je ne suis pas trop à l’affut de ce qui se passe à ce niveau... Vous avez trouvé tous les enseignants que vous souhaitiez ou pas? Encore aujourd’hui, dénicher des sorciers ouvertement assumés et prêts à transmettre leur savoir, ce n’est pas monnaie courante... Quoi que j’aie remarqué que de plus de plus de gens répondaient à votre appel... De nouvelles chaumières se sont construites à Pré-au-Lard. Il y a de l’espoir.

Quelque chose toqua contre sa botte. Baissant le regard, Eden constata qu’un bâton roulait à ses pieds, entre lui et un Stanley au regard brillant. Esquissant un sourire en coin, le grand gaillard agrippa le bout de bois et le balança au loin, entre les fourrés, au plus grand bonheur du cabot qui jappait joyeusement.

- Tu crois pouvoir tenir l’année dans les parages? Ajouta-t-il en direction de son amie, un sourire en coin. Toi qui a constamment le vent dans les voiles, je dois admettre avoir été surpris lorsque tu as parlé de construire cette école avec tes compagnons sorciers. Rowena Serdaigle, se poser à un seul endroit? C’est presque irréaliste. Je te connais plus aventureuse que ça!

Aventureuse ou elle fuyait quelque chose. Elle-même, peut-être? Ce dernier commentaire, Eden le garda pour lui, sachant que de tels propos allaient assurément perturber son amie de longue date.
Rowena Serdaigle
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Jeu 28 Avr - 14:57


Juste un soupçon de sucre


Eden Ryland (Fin août 990)

Sa petite moue d’enfant ne collait tout simplement pas avec la carrure de grand gaillard d’Eden. Savait-il de quoi il avait l’air en cet instant précis, avec sa grimace boudeuse? Certainement pas, car s’il l’avait su, il aurait immédiatement cessé. Quoi qu’il n’était pas du genre à mourir de honte pour un peu de ridicule. Les apparences étaient trompeuses à son sujet, il n’avait rien d’un grognon personnage taciturne… tant qu’il était en bonne compagnie. La preuve étant qu’il accepta de se rendre au buffet principalement pour la nourriture, ce qui n’était pas une surprise.

-Comme si je pouvais interdire quoi que ce soit à ce bon Stanley, soupira Rowena, acquiscant de la sorte à la « condition » d’Eden, lequel réalisa tout de suite qu’il avait une autre exigence pour sa présence.

Il savait qu’elle le connaissait mieux que ça, pourtant. Jamais elle n’exigerait de lui qu’il parle en public, elle n’était pas un bourreau. Toutefois, plutôt que de rouler des yeux vers le ciel et soupirer en affirmant qu’elle n’oserait pas faire un truc pareil, Serdaigle s’arma plutôt d’un de ses rares sourires déstabilisants. Parce qu’elle ne souriait presque jamais, du coup ceux qui la connaissaient pouvaient certainement s’inquiéter de ce changement d’attitude.

Ce fut d’ailleurs efficace puisqu’il renchérit en affirmant qu’il n’hésiterait pas à se stupéfier lui-même au besoin. Et si voir Rowena sourire était rare, l’entendre rire l’était encore plus. On assistait alors à une véritable transformation : ses épaules droites se courbaient, son visage sérieux se détendait, et ses yeux retrouvaient un peu de vie. Bref, l’éclat avait tout de même été présent, et remplaçait bien toute réponse aux propos de Ryland. Mais elle n’était pas assez cruelle pour le laisser dans le doute.

-Non, on n’aura pas le temps, avec toute l’attribution, de laisser chacun des membres du personnel se présenter lui-même, alors nous nous occuperons nous-mêmes d’une courte introduction, simplement pour que les élèves connaissent vos noms et vos tâches. Je n’attends rien de plus de toi que tu essaie de sourire et que tu envoies la main, ou mieux que tu te lèves, lorsque je te nommerai. Cela te convient-il?

La sorcière était vite redevenue elle-même, prenant son rôle d’oratrice très au sérieux, comme tous les rôles dont elle s’affublait, d’ailleurs. Serdaigle accomplissait toujours tout ce qu’elle entreprenait avec sérieux, c’en était un brin excessif. Elle n’aurait dû se soucier que de ce qu’il se passait à Poudlard, mais elle ne pouvait s’empêcher de prêter main forte aux nouveaux arrivants à Pré-au-Lard, veillant tout autant sur le village que sur l’école.

-Malheureusement, il nous manque encore plusieurs personnes, surtout des professeurs. Certains d’entre nous devrons enseigner deux matières pour commencer. Mais j’ai bon espoir qu’avec notre réputation, d’autres ne tarderons pas à nous rejoindre. Enfin… J’espère. Mais oui, c’est vrai que le village a bien grandit, c’est prometteur pour l’avenir, j’ai vu des familles avec de jeunes enfants s’installer, on a une relève d’élèves qui se préparent.

Rowena se fit interrompre par le cabot, qui réclamait de jouer, faisant sourire son propriétaire, lequel accepta de bon gré de lancer le bâton. La dame tourna son regard au loin, comme cherchant des yeux la limite entre le terrain de Ryland et le début de Pré-au-Lard, mais elle était cachée par la végétation, elle ne pouvait que deviner sa position approximative. Elle avait une forte envie d’y retourner pour voir comment s’installaient les gens. Elle avait déjà elle-même été dans une situation d’itinérance, à tout abandonner derrière elle pour s’établir ailleurs, et elle savait comment ça pouvait être difficile pour certains d’être déracinés de la sorte.

Il lui fallait être un soutien pour tous ces gens, c’était essentiel. Eden la tira de ses pensées en lui demandant si elle parviendrait à rester à un endroit fixe pendant près d’une année complète, grattant le fil de doute qui l’avait elle-même assaillie lorsqu’elle travaillait avec ses trois amis à l’élaboration de leur projet. Devenir enseignante signifiait ne plus voyager, et ne plus emmener Helena découvrir le monde, ce qui avait été toute la vie de la petite. Mais justement, c’était ce dernier point qui l’avait fait flancher.

-Helena n’a jamais vraiment eu de « chez elle ». C’est vrai que c’est excitant d’être une aventurière, mais… je penses que le moment est venu dans sa vie où elle aura besoin d’un peu plus de stabilité. Et comme mon bonheur se trouve où qu’elle soit, non, je n’ai pas peur de m’ennuyer trop. De toute façon, avec tout le bagage de connaissances que j’ai emmagasiné dans les deux dernières décennies, ce serait égoïste de les garder toutes pour moi et ma fille, tu ne crois pas ? demande-t-elle en retournant enfin son visage vers Eden, n’ayant pas quitté des yeux le paysage pendant tout ce temps. Ça a probablement toujours été mon destin d’enseigner, ça coule de source. Ou, en tout cas, c’est ce que je me dis quand je doute… chuchote-t-elle en haussant les épaules, les yeux baissés sur sa tasse. Mais on ne le saura vraiment que lorsque je le vivrai, pas vrai? Et puis, on a l’intention de leur donner congé de cours deux mois par année, afin d'aider au temps des récoltes, je me rattraperai à ce moment-là.

Rowena vida sa tasse de thé, la nettoya magiquement en la balayant simplement d’un geste de la main, et dans le même mouvement l’envoyer voler jusqu’à la porte de la chaumière du Gardien, où elle devrait aller se poser avec ses comparses, si elle n’avait pas raté son coup. Ce dont elle doutait très sincèrement. Un bruit dans la forêt attira ensuite son attention, et droite comme un « I » (un i majuscule bien sûr) elle se retourna vers la source du son. Ce n’était pas Stanley, qui continuait de jouer à « va chercher » avec son maître. La sorcière se racla la gorge, incertaine.

-Comment progresse ton… ta mission de conciliation de territoire avec les habitants de la forêt? Vous parvenez à des arrangements intéressants? Est-ce qu’il y en a encore qui sont très réticents à notre présence et à celle des habitants du village?

Elle n’avait quand même pas envie qu’une horde de centaures enragés débarque pile au moment où les élèves arrivaient à Poudlard pour les chasser.
Eden Ryland
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Eden Ryland
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Lun 9 Mai - 13:52
Ses doigts s’emparèrent à nouveau de quelques fruits, portant le tout à sa bouche avec délice. Franchement, les baies des bois étaient carrément les meilleures! Les arbustes poussant dans un terreau fertile et les fruits gorgés de soleil avaient quelque chose de vraiment sublime! Tournant son regard ambré vers son amie de longue date, Eden hocha légèrement de la tête lorsque cette dernière déclara que sa progéniture n’avait jamais eu l’opportunité d’avoir un chez-soi bien à elle. Vu l’âge qu’elle avait et son entrée graduelle dans l’adolescence, Ryland pouvait comprendre qu’elle ait besoin de ce sentiment d’appartenance envers un lieu précis ou même des gens. Voyager était très enrichissant, mais cela compliquait les choses lorsque venait le temps de créer des liens de longues durées avec d’autres individus. Or, Helena avait peut-être besoin de ça en ce moment et Eden la comprenait plutôt bien. En bonne mère qu’elle était, Rowena faisait passer les besoins de sa fille avant les siens et franchement, c’était très louable de sa part.

Poursuivant sur sa lancée (Serdaigle n’était pas si bavarde d’ordinaire... sauf lorsqu’elle était avec lui et cet aspect qui teintait leur relation avait ce petit quelque chose de flatteur), la belle noiraude ajouta qu’il était de son devoir de partager cet énorme bagage de connaissance dont elle s’était dotée au fil des années. Ce genre de discours n’étonnait en rien Ryland qui connaissait chez son amie un altruisme débordant, sous ces airs placides et neutres dont elle se dotait en permanence. Rowena était exigeante, mais avait également foncièrement bon cœur. Et puis, comme elle le disait si bien elle-même : ils comptaient offrir deux mois de liberté aux étudiants, alors rien ne l’obligerait, à ce moment, à faire preuve de sédentarité pendant toute la période où le château serait vide.

- Ces futurs apprentis n’en ont assurément aucune idée, mais ils auront une sacrée chance de pouvoir apprendre en ta compagnie, fit-il à l’intention de Serdaigle. Il admirait cette dernière et ne s’en cachait absolument pas. Bien évidemment, Gryffondor, Serpentard et Poufsouffle seront d’excellents maîtres et ont énormément à offrir, je n’ai aucun doute à ce niveau... Mais entre toi et moi, la Maison Serdaigle est celle qui a probablement le plus grand potentiel... Ajouta-t-il avec un clin d’œil complice. Croire que je dis ça au nom de notre amitié de longue date serait bien mal me connaître! Je suis un exemple parfait d’objectivité!

Il ne l’était pas. Ils le savaient tous les deux. Dans les faits les quatre maisons avaient un énorme potentiel pour quiconque allait rejoindre leurs rangs. Tous les apprentis sélectionnés devaient simplement être honorés de pouvoir mettre les pieds sur le pavé de Poudlard, tout simplement. Seulement, Eden était d’une loyauté et d’une fidélité sans faille lorsqu’une personne lui tenait à cœur et c’était le cas de Rowena Serdaigle.

En bonne invitée qu’elle était, la femme usa de sa maîtrise incroyable de la magie pour débarrasser et nettoyer sa tasse, laquelle flotta magiquement jusqu’à la chaumière, puis jusqu’à la cuisine comme si elle possédait sa volonté propre. Esquissant un sourire en coin, Ryland détailla son amie d’un air amusé.

- J’aurais pu le faire, tu sais...

Toutefois, avant même que sa vis-à-vis ne puisse répondre, un bruit lointain se fit entendre, depuis la forêt; un craquement intense et le bruissement de la végétation qui indiquaient clairement la présence d’une créature, par-delà les limites du domaine du gardien des lieux. Ce genre de manifestation de la faune locale était courante, toutefois, certaines choses rôdaient là-dedans, Eden le savait et s’en méfiait. Rowena avait également perçu ce mouvement soudain et par le raclement de sa gorge, Eden comprit qu’elle ne se sentait soudainement pas particulièrement à l’aise. Naturellement, l’homme blond émit un sifflement strident, appel qui fut instantanément répondu par un cabot qui accourut vers eux.

- Ça se passe plutôt bien, pour la majorité des représentants de clans centaures que j’ai eu l’occasion de croiser, fit-il d’un air soucieux tout en fixant toujours la limite de la forêt. Si j’ai eu du mal à gagner la confiance de certains, la plupart d’entre eux sont davantage curieux à l’égard des habitants de Pré-au-Lard qu’agressifs, tant qu’on ne s’aventure pas dans les limites de leur territoire...

Puis il se leva soudainement et entra dans sa chaumière. Il y avait un truc qu’il voulait discuter avec Rowena et maintenant était le moment le plus approprié. Faisant main-basse sur un rouleau de parchemin un peu jauni et taché de terre par endroit, l’homme forestier revint vers sa compagne avant de s’asseoir de nouveau.

- J’ai commencé à cartographier la forêt au fil de mes sorties, déclara-t-il en déroulant son bien, lequel, à priori, semblait complètement vierge. Dégainant sa baguette, Eden tapota deux fois la surface du papier épais, puis une carte sembla se graver toute seule, à l’encre noire qui ne tachait en rien, comme si elle n’existait pas. On pouvait y avoir des zones marquées de symboles et d’autres, ombragées. Un carré rouge figurait tout en bas, lequel était identifié comme étant la chaumière de Ryland. Les traits bleutés sont des cours d’eau : ruisseaux ou rivières. Les triangles sont des endroits où j’ai pu observer des licornes. Comme tu peux voir, elles sont peu nombreuses et, bien évidemment, je n’ai pu que poser les yeux sur elles avant qu’elles ne déguerpissent... Je crois bien que les rumeurs sont vraies : elles n’apprécient pas la présence des hommes. Bref... Les zones pointillées forment ma compréhension des territoires des clans centaures. Pour ces deux-là, il tapota deux territoires distincts, je déconseille fortement à qui que ce soit de s’y rendre. Ils semblent particulièrement méfiants et vindicatifs... Toutefois, ce qui me chicote réellement, c’est cette portion de la forêt... Ses doigts se glissèrent sur la surface de la carte puis s’arrêtèrent dans l’une des portions incomplètes et ombragées. Je n’ai pas pu explorer cette zone encore, mais de ce que j’ai pu voir, aux limites de cette dernière, donne un peu froid dans le dos... Des toiles d’araignées géantes et des arbres marqués par je-ne-sais-quoi... Je compte bien en avoir le cœur net, mais pour le moment, je considère cet endroit comme proscrit.

Puis, Eden se gratta l’arrière de la tête, visiblement embêté. Devait-il tout raconter à Rowena? Quelque chose le taraudait et il ne souhaitait pas être alarmiste inutilement. Toutefois, connaissant Serdaigle, elle lisait en lui aussi aisément que dans l’un de ses bouquins chéris. Alors inutile de lui cacher son malaise, elle le devinerait beaucoup trop vite.

- Certaines choses rôdent la nuit, admit-il enfin. Enfin, pas toujours, mais souvent. Mon domaine est protégé par de nombreux sortilèges et jusqu’à présent, aucune créature n’a tenté de trépasser les limites. Bien souvent, ces dernières semblent curieuses et viennent observer ce qui se passe... Mais parfois, lorsque le soleil se couche, j’entends quelque chose depuis le couvert des arbres. Je ne sais pas ce que c’est, mais je crois que ça jauge les limites de mes sortilèges. Jusqu’à présent, il n’y eu aucune forme d’agressivité ou de réelles tentatives d’intrusion, mais c’est suffisamment étrange pour m’interpeller. Tendant la main vers Stanley, Eden caressa le crâne arrondi du petit cabot qui accueillit le geste avec joie, la langue sortie. Stanley le sent. Il devient fou quand ça arrive. Si tu veux mon avis, Rowena, mieux vaut éviter que les apprentis ne rôdent dans les parages lorsque l’obscurité pointe le bout de son nez. Je n’ai aucun souci à ce qu’ils s’y baladent en plein jour, mais la prudence reste de mise. J’ai d’ailleurs balisé certains sentiers pour mieux s’y retrouver. La nuit, toutefois, j’éviterais carrément...

Et il était très sérieux. Franchement, il espérait ne jamais avoir à trépasser le couvert de ses sortilèges de protection en pleine nuit sous peine de devoir aller à la rescousse d’un fanfaron un peu trop téméraire. Certes, en cas de besoin, il le ferait, mais assurément pas de gaieté de cœur.

- Un jour, je t’inviterai à rester pour la nuit, histoire que tu puisses assister à ces manifestations forestières et que je ne sois pas le seul à être témoin de tout ça. Vu ton statut de fondatrice, je crois qu’il serait pertinent que tu puisses évaluer la situation, par toi-même.

Il fallait-il réellement qu’il précise qu’il agirait en parfait gentleman à son égard? Il n’avait aucune idée saugrenue derrière la tête, si elle se posait la question.

- Évidemment, l’invitation s’étend jusqu’à tes collègues directeurs.
Rowena Serdaigle
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Rowena Serdaigle
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Ven 13 Mai - 21:35


Juste un soupçon de sucre


Eden Ryland (Fin août 990)

L’un des rares véritables sourires de Rowena s’épanoui naturellement sur son visage, la tête légèrement penchée sur le côté. Seuls ses amis proches y avaient droit, de temps à autre. En dehors d’Helena, bien sûr. Certes, Eden n’avait pas la moindre objectivité, contrairement à ce qu’il prétendait, mais ça faisait tout de même un velours à l’entendre. Serdaigle croyait fortement au potentiel de sa maison, et avait plus que hâte de voir la cohorte qui lui serait assignée sous peu, par le biais du chapeau magique dans lequel ils avaient tous versé un peu d’eux-mêmes afin de le rendre meilleur juge, le soir de l’attribution.

Une tierce personne qui aurait observé cette scène aurait assurément pensé que Ryland essayait de lui faire du charme. À tort évidemment. Rien dans son compliment, ni dans son clin d’œil, ne cachait quelques arrières pensées. Pas qu’il était trop prude pour courtiser les dames, bien au contraire, mais Eden ne l’avait jamais regardée de cette façon, ça, Rowena en était convaincue, si bien que ce genre d’inquiétudes ne lui traversait plus l’esprit depuis longtemps. Elle était toujours un peu méfiante envers les hommes qui lui étaient étrangers en général, bien que les années aient passées pour couvrir ses blessures, mais le Gardien de Poudlard n’était pas un inconnu, justement. Sans l’avoir jamais énoncé à haute voix, pour ne pas l’embarrasser, Serdaigle le voyait un peu comme un frère… de d’autres parents, évidement, puisqu’ils ne se ressemblaient physiquement en aucuns points. Mais surtout parce qu’elle savait qu’avec lui, il n’y aurait jamais de sous-entendus déplacés. Parce que personne ayant toute sa tête courtise sa propre sœur!

Une autre chose entre eux est que ni l’un ni l’autre ne serait jamais « un visiteur ». Rowena était chez elle dans la demeure d’Eden, et lui… enfin, où elle avait décidé de se poser, où que ce soit! C’est pourquoi elle ne s’était pas gênée pour « faire sa vaisselle » toute seule, ce qui amusa Ryland, lequel prétendait qu’il aurait pu s’en occuper. Serdaigle avait seulement ouvert la bouche pour lui lancer qu’il n’était pas son elfe de maison quand le bruit en provenance de la forêt avait détourné leur attention à tous les deux. Un moment de silence plana, alors que tous leurs sens étaient aux aguets. Les Fondateurs savaient que les lieux n’étaient pas totalement inhabités avant de s’installer ici pour construire leur école, mais la logistique géographique tenait davantage de l’isolement des moldus qu’autres choses.

Le Gardien des lieux rappela son chien dans un geste protecteur, puis précisa à la sorcière que la plupart des centaures qu’il avait croisé semblaient plus curieux qu’en colère, et que la cohabitation s’annonçait donc plutôt bien, mais Rowena restait inquiète. Il y avait toujours, et il y aurait toujours, des extrémistes, quelque part, pour tout gâcher.

-J’ai bien peur que nous allons devoir établir exactement les limites à ne pas franchir et interdire l’accès à plusieurs secteurs avant longtemps, si on veut que ça reste de la sorte… murmura-t-elle en jetant des coups d’œil à la ronde, s’attardant aux zones sombres des bois, qui cachaient elle-ne-savait-quoi.

Justement, Eden se leva à cet instant pour aller quérir un parchemin dans sa chaumière, lui expliquant qu’il avait commencé à cartographier les lieux. Intérieurement, Rowena se félicita de lui avoir confié ce poste, puisqu’il en faisait toujours plus qu’attendu, ce qui n’était pas une surprise en soit, mais était bien rassurant pour l’avenir. La sorcière admira le travail de son ami, lorsqu’il fit apparaître le plan d’un coup de baguette. Il semblait ne rien laisser au hasard. Il faudrait qu’elle discute avec ses collègues de la meilleure façon d’exploiter la forêt du territoire sans leur attirer des problèmes. Après tout, il serait bête qu’ils ne profitent pas de la présence de licornes, ne serait-ce que pour l’éducation des élèves, mais il fallait aussi s’assurer qu’elles seraient protégées.

-Des toiles d’araignées géantes? s’étonna finalement Serdaigle, réagissant pour la première fois depuis le début des explications de Ryland, s’étant contenté d’écouter sagement, bonne élève. Et des arbres marqués… Tu es certain que les toiles sont naturelles? Je veux dire… qu’elles ne sont pas d’origine magique? Rien ne nous assure qu’il n’y a pas des entités inconnues, ou encore des sorciers non civilisés dans le coin. Je n’aime pas vraiment ça… J’en glisserai un mot à Godric, il faut que vous voyez cela ensemble.

S’il y avait bien une personne sur qui Rowena pouvait compter pour accompagner et supporter Eden dans ses découvertes de la forêt, c’était bien Gryffondor. Cet imbécile n’avait peur de rien, et même s’il était un peu (beaucoup) casse-cou, c’était toujours une bonne chose de l’avoir près de soi en territoire risqué.

Très concentrée à sa lecture du dessin de Ryland, il fallut un petit moment à Serdaigle avant de relever la tête et remarquer son malaise. Aussitôt, elle fronça les sourcils, comprenant qu’il ne lui disait pas tout. La sorcière se contenta d’agiter la main dans un geste l’invitant à poursuivre, son regard froid déclarant clairement qu’elle voulait tout savoir. Toujours.

Les manifestations qu’il lui décrivit ne manquèrent pas de rappeler à Rowena des phénomènes étranges dont elle avait été témoin dans les années précédentes, à des kilomètres d’ici. Tout au bout du monde, d’autres communautés sorcières avaient remarqués ce genre de rodage, mais loin de leur donner froid dans le dos, les Sorciers là-bas les considéraient comme des bons augures. Serdaigle, toutefois, ne savait pas exactement quoi en penser, et si son ami jugeait qu’il était préférable de restreindre la forêt, au moins la nuit, il en serait ainsi.

-Sauf que le meilleur moyen de s’assurer que des jeunes sorciers accourent se mettre en danger, c’est bien de leur interdire l’accès à un territoire sous prétexte que c’est dangereux… chuchota-t-elle à nouveau avec la voix de la sagesse, pensant plus particulièrement à la manie de Godric de vouloir chatouiller des dragons simplement pour vérifier un adage Il faudra que je réfléchisse à une façon d’en bloquer l’accès dans l’interdire officiellement, du moins pour l’instant, le temps qu’on sache à quoi on a à faire. Je n’ai pas particulièrement envie d’attirer l’attention des élèves sur la forêt. Enfin, j’espère bien que leurs premières semaines à Poudlard les occuperont assez pour qu’ils n’aient pas besoin de se dépenser dans l’adrénaline… Je te reviens là-dessus sous peu, Eden… Merci de m’avoir prévenue.

L’air sérieux, la sage dame effleurait le parchemin du bout des doigts, suivant les pourtours des tracés comme pour en mémoriser chaque centimètre. Rowena hocha la tête à l’invitation de son ami de rester pour la nuit afin d’observer la manifestation, n’ayant pas plus que lui pensé qu’il put y avoir une quelconque idée déplacée derrière ses propos. Après quelques secondes de silence que Serdaigle usa à une grande réflexion (cela lui arrivait si souvent que plus personne ne s’étonnait qu’elle ne répondre pas rapidement à des questions directes), la sorcière descella enfin les lèvres.

-Le plus tôt sera le mieux. Les élèves vont arriver trop vite et il reste énormément à faire, je veux régler cette question avant d’être surchargée de travail. Je resterai chez toi cette nuit Eden, souffla-t-elle en tournant enfin son visage vers son ami. Helena est tellement occupée avec la bibliothèque qu’elle ne se rendra même pas compte de son absence. Par contre, je vais envoyer un message aux autres Directeurs, question qu’on ne me cherche pas.

Et avant que Ryland puisse déclarer s’il était d’accord ou non avec ce pyjama party improvisé, Serdaigle extirpa à nouveau sa baguette de sa robe. Si elle faisait de la magie sans celle-ci le plus clair de son temps, son écriture était plus claire et concise lorsqu’elle utilisait son artefact. Traçant dans les airs les lettres du mot qu’elle voulait destiner à Helga avec la pointe lumineuse du bout de bois, Rowena rédigea rapidement des explications sur son absence, puis souffla un sortilège qui envoya les lettres magiques filer vers le Château pour rejoindre leur première destinataire, laquelle se chargerait ensuite de les relayer aux deux autres.

-Il est possible qu’ils se joignent à nous, mais j’en doute. Ils sont tous très pris par la préparation de leurs classes, bien que je ne crois pas que Godric saura résister à un brin de mystère. Enfin, j’ai essayé de ne pas être trop alarmiste dans mes explications, je leur raconterai nos découvertes de vive voix, c’est toujours plus sage.

Et de la sagesse, Rowena savait ce que c’était.

-Et si on allait faire une petite balade, pendant qu'il fait encore un peu clair? Il y a longtemps que j'aurais dû aller jeter un œil dans les environs.
Eden Ryland
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Eden Ryland
Gardien des clés et des lieux
Jeu 2 Juin - 15:42
Elle détaillait le parchemin qu’elle tenait maintenant entre ses mains délicates pendant que son index parcourait les différents tracés effectués par Eden au fil du temps. Rowena était soucieuse, son visage d’ordinaire impassible ne pouvant empêcher, cette fois, de trahir ses émotions. Au fond, Eden croyait sincèrement que c’était une bonne chose. Elle prenait au sérieux ses allégations, ce qui pourrait être bénéfique pour la grande majorité des futurs apprentis de Poudlard. Serdaigle hochait de la tête, acquiesçant silencieusement aux propos précédemment articulés par Ryland. Visiblement, elle approuvait l’idée qu’elle soit elle-même témoin des manifestations forestières afin de pouvoir mieux évaluer la situation. D’ailleurs, au bout d’un petit moment, Serdaigle confirma verbalement ce qu’Eden soupçonnait déjà : elle désirait profiter de la nuit prochaine pour régler cette histoire. Enfin... régler était un bien grand mot, mais au moins en savoir plus. Il ne doutait en rien qu’il y ait encore trop à faire avant l’arrivée des élèves et que l’horaire de son amie serait encore plus chargé au moment où ces derniers fouleraient les pavés de Poudlard... Alors c’était un peu le moment où jamais.

Leur regard entendu se rencontra puis Rowena précisa vouloir en informer ses compatriotes fondateurs. Voilà une judicieuse idée. Eden croyait fermement que les choses se dérouleraient bien, mais personne ne regrettait jamais un excès de prudence. Et puis, il était un peu soulagé à l’idée que Helena reste au château. Si jamais les choses venaient à mal tourner, son domaine ne serait pas un endroit suffisamment sécuritaire pour une enfant, aussi douée soit-elle.

Eden n’avait émis aucun commentaire verbal que, déjà, son amie agrippait sa propre baguette pour rédiger – d’une fine calligraphie digne de son rang – une missive magique destinée à Helga Poufsouffle, du moins, c’est ce qu’il avait pu lire furtivement. Et hop, un petit sortilège finement articulé et les lettres disparurent par enchantement. Dès lors, Serdaigle souligna la possibilité que ses compatriotes ne se joignent à eux, déclaration qui poussa Eden à hausser les épaules. Ils étaient les bienvenues, si le cœur leur en disait. The more, the merrier, they say.

- Je te reconnais bien là, Rowena Serdaigle! La sagesse devrait être ton deuxième nom!

Si à priori il la taquinait ouvertement, Eden n’en restait pas moins très sérieux. Il était rare que sa compagne fasse preuve de précipitation ou d’impulsivité... Pour dire vrai, il n’avait jamais été témoin de quelconque comportement similaire de sa part. Être tête brûlée était davantage le domaine de Godric Gryffondor, en fait. Rowena Serdaigle était toujours réfléchie et posée, c’était connu!

La femme de 39 ans émit une suggestion qui plut énormément au garde-chasse : faire une balade dans les environs, histoire d’avoir une meilleure idée de la géomorphologie des lieux. Sans attendre, Eden hocha de la tête, puis usa d’un sort pour se débarrasser des vestiges de leur encas partagé un peu plus tôt.

- Je croyais que tu n’allais jamais me faire cette requête! Fit-il en ponctuant ses propos d’un clin d’œil complice.

Malgré tout, étant d’un naturel prudent, Eden entra dans sa chaumière et s’empara de son arc et de ses flèches, lesquels il fixa à même son corps. Agrippant une gourde en peau tannée qu’il plongea dans sa réserve d’eau, Ryland fixa le contenant à sa taille, pour réserve future en vue de la chaleur intense qui régnait sur la région.

Une fois à l’extérieur, il revint auprès de son amie, puis lui jeta un regard entendu, notant qu’elle avait choisi de traîner sa carte avec eux. Judicieuse idée. L’Anglais d’origine porta une main à sa bouche, puis d’un sifflement strident indiqua à son compagnon poilu qu’ils partaient en balade. Stanley était d’un enthousiasme débordant et fonça tête première dans les fourrés, soucieux d’ouvrir la marche tel le bon toutou qu’il était. Eden fit alors signe à son amie de l’accompagner alors qu’ils franchissaient tous les deux les limites du domaine du gardien des clés, zone protégée par des sortilèges.

Sous le couvert des arbres, le duo progressa tranquillement, sans presse. Le chant des oiseaux envahissait les lieux, bientôt imité par la cymbalisation des cigales, signe plutôt flagrant que la chaleur n’était pas sur le point de se dissiper. Quelques papillons voltigeaient ici et là, butinant les fleurs sauvages suffisamment opportunistes pour profiter de quelques rayons de soleil directs. À priori, l’endroit était plutôt enchanteur.

- C’est magnifique, pas vrai? Rétorqua l’ancien soldat anglo-saxon, devinant les pensées de Serdaigle sans trop de souci. Il faut faire gaffe, c’est très facile de s’y perdre... S’approchant d’un conifère tout près, Eden tendit la main vers la branche la plus basse, triturant du bout des doigts un petit morceau de tissus ivoire fixé aux épines. J’essaie de baliser les environs, pour faciliter l’orientation et éviter de se perdre. Mon système n’est pas encore tout à fait au point, mais j’y travaille. Rowena semblait fascinée par la carte préalablement tracée magiquement. Ou songeuse, peut-être? Cette deuxième option était davantage probable. Souhaiterais-tu que je te guide jusqu’à cette source d’eau? Non seulement l’endroit est superbe, mais il s’agit de l’un des points où j’ai pu observer des licornes. Je ne crois pas que nous aurons cette chance aujourd’hui, toutefois, cette zone regorge d’une flore impressionnante qui pourrait probablement vous servir dans vos enseignements...

Une simple œillade fut échangée et ce fut une réponse suffisante pour le blond. Dans un mouvement de menton, il indiqua la direction à prendre, puis entama sa marche au même rythme que Serdaigle, Stanley sautillait d’un côté et de l’autre, levant la patte contre un tronc d’arbre de temps en temps et reniflant le sol avec insistance lorsqu’il repérait une piste qu’il jugeait pertinente. Visiblement, ce chien vivait sa meilleure vie!

- Je te conseille de garder l’œil ouvert : il m’est déjà arrivé de croiser la route d’un groupe de centaures dans le coin. Si nous pouvions croire que leur masse impressionnante les rend bruyants, je t’assure qu’ils sont d’une subtilité déconcertante. Dirigeant son regard ambré vers l’horizon, Eden détaillait les buissons avec prudence, simplement par principe d’éviter les mauvaises surprises. D’ailleurs, merci de me croire avec mes histoires. Ajouta-t-il tout bonnement. Je craignais un peu que mes mises en garde ne soient considérées comme un peu trop alarmistes. Je n’ai pas l’habitude de crier au loup à moins d’être absolument sûr que ledit loup soit dans les parages... Mais sans possibilité de pouvoir le prouver, c’est plutôt embêtant de susciter l’intérêt des gens par de simples propos. Et puis... je sais pertinemment que tu es débordée (et que les choses n’iront pas en s’améliorant, tiens). J’essaie d’éviter de t’embêter avec des histoires tant que les doutes ne sont pas totalement fondés.

Les minutes s’écoulèrent et se muèrent en demi-heure. Puisqu’aucun événement spécial n’était à signaler, le duo put rejoindre leur première destination sans souci, enjambant les souches, les pierres et arbrisseaux qui se dressaient sur leur route. Le clapotis de l’eau se faisait entendre et alors qu’ils arrivaient à la hauteur de la rivière de taille moyenne qui s’écoulait doucement, les deux sorciers purent entrevoir quelques animaux (à priori très communs) détaler dans tous les sens.

- Beaucoup de végétation ici, je crois que c’est une source de nourriture prisée. L’eau y est peu profonde dans cette portion de la forêt. Jusqu’à la taille, je dirais... Ou peut-être est-ce un peu dû à la sécheresse naturelle de l’été... J’en sais trop rien. J’ai pu repérer quelques mauves douces, des touffes de plantes à pipaillon, de la sauge et des voltiflors dans les environs. Oh et si on descend beaucoup plus vers le sud à partir de ce point. Il y a un drôle d’arbre dont il vaut mieux se méfier... Un genre de saule qui a tenté de taper Stanley parce qu’il passait trop près. Je ne m’explique pas cette réaction étrange... et je n’ai pas pris la peine de l’observer davantage. Il se gratta l’arrière de la tête, d’un air songeur, tout en regardant vers le sud. Ah, mais un truc pourrait t’intéresser!

Prenant les devants, Eden trotta parmi les plantes (dont certaines papillonnèrent à son contact), puis s’arrêta près de souches en décomposition, parmi de gros rochers. Le sol y était très riche et bien humide. Effectuant un mouvement de main, il invita Rowena à se joindre à lui. Plusieurs touffes de feuilles violacées s’y trouvaient.

- Je n’ai pas osé les cueillir pour valider l’information... mais si je me fie au feuillage, ce sont bien des plantes de Mandragores, pas vrai? Je n’en ai vu qu’en croquis dans les grimoires et manuscrits... Il paraît qu’elles hurlent, donc... Je me suis abstenu de les toucher...

Détaillant les traits de Rowena, Eden espérait ne pas se tromper. Le cas échéant, ces végétaux pourraient être un atout en cas d’ensorcellement ou de soins médicaux. Si une personne pouvait deviner ce que ces plantes étaient, c’était Serdaigle! Certes, Poufsouffle était plus douée en botanique, mais la femme à la chevelure d’ébène était une véritable encyclopédie de connaissance...
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Ven 24 Juin - 14:31


Juste un soupçon de sucre


Eden Ryland (Fin août 990)

Si « Sage » n’était pas réellement le second prénom de Rowena, il y avait tout à parier que la Légende qui entourerait éventuellement sa personne lorsqu’on raconterait ses exploits dans quelques siècles inclurait cette caractéristique prédominante chez elle. Quelque chose comme « Serdaigle la Sage », de quoi lui faire grincer des dents et espérer qu’elle n’aurait pas le malheur d’entendre les compositions des bardes à ce sujet avant sa mort.

Visiblement satisfait à l’idée de se délier les jambes, Eden ne se fit pas prier pour faire visiter la forêt à son amie, à la demande de celle-ci, pendant qu’il faisait encore clair. Alors qu’il la quittait pour s’équiper correctement en vue d’une telle escapade, Rowena profita de ce moment de solitude afin de recoiffer ses trop longs cheveux noirs, les réunissant dans un chignon sévère pour qu’ils ne se prennent pas dans les branches et l’agacent en randonnée. Puis, usant d’une simple magie de métamorphose, elle transforma la jupe de sa robe en pantalon et ses adorables mocassins en bottes de marche. Tant pis pour l’absence de noblesse de ses attributs, son look n’était pas important en compagnie de Ryland. Et elle n’était pas assez stupide pour arpenter une forêt en jupon.

Replaçant rapidement son diadème afin qu’il tienne correctement en place lors de la randonnée, la Directrice s’emparait de la carte tracée par le Gardien lorsqu’il revenait vers elle, armé et visiblement prêt à l’action. Enfin, Eden appela d’un sifflement son bon Stanley, lequel se fit un plaisir d’ouvrir la marche, ne se faisant pas prier lui non plus pour une balade en forêt. Loin d’être maladroite en terrain escarpé comme le suggérait son rang social, Rowena paressait tout à fait à son aise en suivant son ami. Il faut dire que ses pérégrinations à travers le monde ne s’étaient pas toujours faites dans le luxe, il lui avait souvent fallu survivre à la dur pour retrouver les communautés sorcières cachées, s’aventurer en territoire hostiles, etc. Ne montrant pas trop son inquiétude, la sorcière pris donc le temps de s’imprégner de l’atmosphère ambiante, jetant de larges regards à la ronde.

-Oui… chuchota-t-elle en réponse à la question de Ryland, comme si parler plus fort aurait relevé du sacrilège. Magnifique et… étrange.

En remarquant les efforts d’Eden pour marquer des passages en particulier afin d’éviter de se perdre, puisque ça devait effectivement être difficile de se retrouver dans une végétation aussi dense, Rowena reporta son attention à la carte esquissée par son ami afin de repérer l’endroit où ils se trouvaient, voulant savoir à quelle distance ils se trouvaient des inquiétantes toiles géantes mentionnées plus tôt par l’explorateur aguerri. Car outre les dangers potentiels que Ryland avait soulevés, ce qui les entouraient à cet instant relevait un grand potentiel d’enseignement pour leurs futurs élèves, tant pour l’apprentissage de la faune ou de la flore magique. Mais encore fallait-il qu’ils puissent le faire en toute sécurité.

Comme s’il lisait dans ses pensées, Eden proposa de lui montrer la source d’eau où il avait déjà aperçu des licornes. Rowena releva aussitôt la tête, le regard rempli de curiosité. Si le hasard de ses escapades lui avait permis d’en rencontrer auparavant, elle se demandait à quel point ça pouvait être facile de trouver des spécimens de cette espèce si rare dans le secteur. Ça aurait beaucoup de valeur pour le curriculum des cours de Créatures Magiques. Prouvant encore qu’il savait exactement ce qu’elle avait dans le crâne, Ryland mentionna aussi la présence de végétation magique dans les environs. La Sorcière hocha la tête avant d’emboîter le pas de son ami de longue date, peinant à masquer sa petite excitation d’enfant derrière son éternel masque imperturbable. Après tout, ce n’était pas tous les jours qu’on avait la chance de voir des licornes.

-Il est plutôt rare que je m’aventure en forêt les yeux fermés… chuchota-t-elle toujours sur le même ton discret, esquissant un sourire taquin qu’il ne vit pas puisqu’elle était dans son don, mais qui s’entendit certainement.

Bien qu’elle savait exactement ce qu’il avait voulu dire avec cet avertissement, Rowena ne pouvait pas s’empêcher de se montrer « terre à terre » dans ses répliques, surtout parce qu’Eden ne se privait jamais pour la taquiner de toute façon. Et puis, elle avait découvert qu’elle était capable d’un brin de sarcasme et d’une touche d’humour en sa compagnie, ce qui avait de quoi la rafraîchir un brin.

-Je te prends toujours au sérieux, Eden, répondit-elle à nouveau, cette fois à nouveau sérieuse. Parce que j’avais moi-même mes propres doutes en nous installant ici. Si ça n’avait pas été le cas, je n’aurais pas cherché à avoir un Gardien des lieux… murmura-t-elle dans son dos. J’en ai vu des forêts, dans ma vie, toutes plus différentes les unes des autres. Et quand je suis venue ici, pour la première fois, j’ai… J’ai eu une impression comme nulle autre pareille. Autant de fascination que d’inquiétude. Tu ne m’embête surtout pas. Je veux que l’on puisse exploiter cette forêt dans nos cours, mais de façon sécuritaire, alors il est essentiel d’aller au fond des choses le plus rapidement possible, afin de savoir à quoi on peut s’attendre des environs. Je crois qu’elle recèle autant de potentiel que de danger, et il nous faudra trouver jusqu’où on peut s’en servir sans prendre des risques inutiles. Et ne va pas dire ça à Godric, s’il-te-plait, il va me casser les oreilles avec ça pendant des semaines. « Tous les risques sont utiles », imita-t-elle grossièrement en prenant un ton de voix plus grave.

Bientôt, le duo pu percevoir les bruits de l’eau, confirmant qu’ils arrivaient à destination sous peu. Prudente, Rowena usa d’un sortilège pour se faire léviter, plutôt que de continuer de marcher, afin d’éviter les bruits inutiles. S’il y avait des licornes dans les parages, elle ne voulait pas les effrayer avec des craquements de feuilles sous ses pieds. Avançant désormais sans bruit, la sorcière repéra quelques plants intéressants, qu’il faudrait étudier de plus près plus tard, et survola l’étendue d’eau peu profonde pour tenter d’en percer les secrets. Il semblait y avoir bien peu de vie marine à cet endroit, mais dans le monde magique, ils pouvaient encore être surpris! Serdaigle revint vers Ryland lorsqu’il mentionna un arbre prompt à la violence, le regard soucieux.

-C’est curieux ça, il faudra l’étudier. Ne retourne pas l’observer et ne laisse pas trop Stanley s’en approcher à nouveau, je ne voudrais pas qu’il lui arrive malheur… chuchota-t-elle en portant son regard sur le sud. Je confierai plutôt cela à Godric, c’est le genre d’expérience qu’il voudra tenter, et c’est toujours moins risqué que de chatouiller un dragon, à priori… souffla-t-elle avec un sourire dans la voix.

Comme toute découverte intéressait toujours la femme savante, l’expression d’Eden lui mentionnant qu’un truc « pouvait l’intéresser » la fit glousser et secouer la tête. Ne savait-il pas encore qu’elle vivait pour apprendre et découvrir? Rowena survola les plantes qu’il traversait à pied, se trouvant drôlement au-dessus de lui comme un mauvais esprit qui l’épiait, jusqu’à ce qu’il lui montre un feuillage violacé qui lui fit lâcher une exclamation de surprise. À cet instant, elle reposa les pieds au sol afin de se pencher sur le plant et l’observer de plus près.

-Oui, c’est exactement ça! confirma-t-elle en oubliant de murmurer pour la première fois depuis qu’elle avait pénétré la forêt. Je ne manquerai pas de prévenir Helga, elle voudra certainement en transplanter dans les serres. Elle a déjà un stock assez varié, mais on n’a jamais trop de Mandragores, elles produisent d’étonnants filtres de guérison.

Sortant sa baguette de la poche de ce qui était maintenant un pantalon et non une robe, Serdaigle effectua le même exercice qu’un peu plus tôt : c’est-à-dire qu’elle traça à nouveau une lettre dans les airs à l’aide de particules dorées qui s’échappaient du bout de sa baguette, et souffla dessus pour qu’elle file vers le château. Helga risquait de recevoir beaucoup de « courrier » ce jour-là…

Se redressant soudainement, l’oreille tendue, Rowena se tourna vers Eden, l’air peu assurée. Elle avait cru entendre un son peu naturel, et l’expression de son ami lui confirma qu’elle ne s’était pas trompée. Serrant les doigts sur sa baguette et sans produire un mot, la sorcière leva son « arme » devant elle. Son regard s’accrocha ensuite à celui de Ryland, et elle articula en silence les mots « Qu’est-ce que c’était? », avant de coller son dos à celui de son ami, pour qu’ils aient une vue sur tous les alentours. Derrière elle, Serdaigle pouvait sentir la chaleur rassurante émanant du corps du Gardien des Lieux, et il pouvait certainement entendre son souffle plus saccadé que d’habitude. Les secondes s’égrenant sans qu’un autre craquement se produise, la sage dame osa murmurer une question.

-Tu crois que c’est parti? demanda-t-elle, inquiète, avant d’être à nouveau interrompue par un craquement, plus fort cette fois, plus près. J’ai vu quelque chose bouger… Là!

La chose s’était approchée par le côté que couvrait Rowena, si bien qu’elle attribua une petite tape dans le dos à Eden afin qu’il se retourne dans la bonne direction. Au bout d’un autre moment de long silence, la chose émit un autre craquement, et un éclat d’argent capta l’attention de Serdaigle. Une brillance d’une beauté et d’une pureté qui ne pouvait appartenir qu’à une seule créature dans tout l’univers. Bien qu’habituellement maître de ses émotions, la sorcière senti son regard s’embuer. Les licornes étaient si parfaites en tous points que le simple fait d’en apercevoir une parvenait à la mettre dans tous ses états. Elles représentaient la beauté à l’état pur, mais surtout la beauté de l’âme.

-Elle est jeune… chuchota à nouveau la sorcière en tentant de contourner l’arbre qui lui bloquait partiellement la vue de la créature, s’étant remis à léviter pour éviter de faire trop de bruit et inquiéter inutilement la licorne. Encore toute argentée… Je me demande si sa corne a poussé. Est-ce que tu la vois?
Eden Ryland
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Eden Ryland
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Mar 9 Aoû - 10:01
Visiblement, la mention de cet arbre insolite et potentiellement agressif (on aura tout vu... un arbre hostile...) avait fait son effet, puisque sa compagne ne s’était pas fait prier pour lui « interdire » de retourner sur les lieux par lui-même. Visiblement, elle s’en faisait énormément pour sa sécurité et pour celle de Stanley, ce qui était plutôt mignon en soi. Toutefois, oubliait-elle que les réels dangers de cette forêt n’avaient – en quelque sorte – rien à voir avec ce saule déjanté? Jusqu’à preuve du contraire, il n’avait pas encore réussi à se déraciner lui-même pour charger le pauvre gardien qu’il était! Mais bon, Eden n’allait pas s’obstiner à faire entendre à son amie qu’elle s’inquiétait pour rien le concernant et se contenta de hocher de la tête. Visiblement, Godric était plus indiqué que lui à ce sujet; la tête brûlée qu’il était (de réputation du moins) y verrait assurément un défi intéressant à relever!

Lévitant tel un étrange fantôme, la jeune femme se rapprocha de lui après qu’il l’eut invité à le faire. Visiblement curieuse, elle décida de mettre pied au sol afin de mieux observer cette découverte qui – Eden en était persuadé – la ravirait. Accroupie, Rowena détailla les feuilles violacées qui se trouvaient devant elle et s’emballa rapidement, oubliant de chuchoter comme elle le faisait depuis le début. D’ailleurs, cette exclamation de joie mal contenue eut pour effet de faire sourire Ryland qui, avouons-le, était un peu fier de lui.

Dans son engouement du moment, la belle Serdaigle agrippa rapidement sa baguette et se fit un point d’honneur à envoyer une nouvelle missive magique à sa compagne de direction, histoire de l’en informer de cette fabuleuse trouvaille. Pour sa part, Eden dégaina sa propre baguette et fit main basse sur sa carte, histoire d’y marquer magiquement les lieux afin de se rappeler plus aisément de cet emplacement crucial. Après tout, une si belle récolte de mandragores ne pouvait être qu’un bénéfice important pour la nouvelle école qui, soyons honnêtes, allait surement avoir son lot de pépins en termes de santé, dans le futur.

Une fois chose faite, Eden rangea sa baguette et roula sa carte, lorsqu’un bruissement parvint rapidement à ses oreilles. Visiblement, Rowena avait aussi été témoin de cette sonorité typique, laquelle trahissait la venue d’une créature probablement sylvestre. Tournant rapidement la tête vers Stanley, Eden constata que le chien avait la tête et les oreilles dressées, mais aucune forme d’agressivité n'émanait de son petit corps canin. À priori, l’animal ne ressentait aucune présence hostile, ce qui était un bon point pour eux.

Jetant une œillade rapide vers son amie, l’homme put bien percevoir cette question articulée en silence, mais il se contenta de ne pas y répondre, puisqu’à priori, il n’avait aucune idée de ce qui pouvait bien s’approcher. Dans un mouvement instinctif de défense, Serdaigle se recula de quelques pas et se rapprocha de Ryland jusqu’à ce que son dos ne s’appuie contre le garde-chasse. Pour sa part, l’homme à la chevelure presque platine se contentait de river son regard ambré vers l’endroit où il croyait avoir perçu le bruit suspect. Les secondes s’écoulèrent sans qu’un autre bruit étrange ne se fasse entendre, mais Ryland avait la nette impression que la chose était toujours présente. D’ailleurs, la position intéressée/alertée de Stanley trahissait cet état de fait.

- Non... rétorqua-t-il dans un souffle, juste avant qu’un nouveau craquement plus fort ne se fasse percevoir.

Possédant visiblement une vision aussi affinée qu’un rapace, la directrice des bleus déclara avoir vu un truc se mouvoir à travers la végétation et gratifia son compatriote d’une petite tape dans le dos pour attirer son attention. Ramenant rapidement son regard dans la direction indiquée par la noiraude, Eden put percevoir sans mal ce bref éclat argenté qui fusait entre les fourrages, ayant reflété maladroitement un rayon de soleil qui s’était faufilé entre les branches des arbres.

Une licorne. Un poulain, plus précisément. Seul un animal juvénile pouvait être assez téméraire pour s’approcher à une distance aussi rapprochée d’êtres humains. Parce que forcément, ce jeunot savait très bien qu’il était en présence d’humanoïdes, les licornes possédant une sensibilité incroyable envers leur environnement immédiat. À ses côtés, Rowena s’était mise à léviter pour tenter visiblement d’amenuiser le bruit de ses pas. Lentement, tel une plume portée par le vent, elle contourna le tronc du grand chêne devant eux, histoire d’avoir une meilleure vue sur la créature spectaculaire qui se dirigeait sans vergogne vers le point d’eau.

- C’est un mâle, souffla Ryland en observant le poulain argenté se pencher vers la rivière pour s’y abreuver. Sa corne est minuscule, naissante je dirais. Il sait que nous sommes là, regarde la position de ses oreilles. Il est téméraire, mais à l’affût. Stanley ne semble pas lui poser de problème, visiblement...

Le cabot s’était simplement couché sur un rocher, comprenant instinctivement qu’approcher n’était pas l’idée du siècle et que le nouveau venu ne représentait aucune menace. Doucement, Ryland se rapprocha de son amie, s’efforçant au mieux de ne pas effrayer la licorne juvénile, puis tendit la main pour agripper doucement le poignet de cette dernière. Dans un geste doux, il l’invita plutôt à s’accroupir au sol, près de lui alors qu’il optait lui-même pour cette position.

- Les licornes sont des êtres sensibles et pacifiques, souffla-t-il. Toutefois, il ne faut surtout pas sous-estimer l’instinct d’une mère qui se soucie de son petit, pas vrai?

D’un geste de sa main libre, il indiqua les buissons près du poulain, là où une femelle gracieuse se tenait et les fixait de son magnifique regard. Les oreilles ramenées vers l’arrière témoignant de sa méfiance, elle grattait le sol de son sabot doré, probablement un signe d’avertissement ou d’énervement. En s’accroupissant au sol, Eden espérait ainsi paraître moins imposant, et donc, éviter que la jument ne le prenne pour une menace. Sous l’œil protecteur et maternel de sa génitrice, le poulain termina de se désaltérer et se prit même au jeu à vouloir sautiller dans l’eau peu profonde, s’amusant visiblement des clapotis qu’il suscitait. Cette vision charmante était plutôt inusitée et Eden se désolait un peu de ne pouvoir avoir de preuve de ce qu’ils étaient en train de vivre... Et puis, était-ce réellement pertinent, au fond? Mieux valait vivre et apprécier le moment présent!

Sourire en coin, Ryland détaillait le petit qui, visiblement, vivait sa meilleure vie... Jusqu’à ce que les oreilles de maman ne se plaquent à nouveau brutalement sur son joli crâne immaculé. Un renâclement fut suffisant : le petit releva brutalement la tête et détala avec la génisse à une telle vitesse qu’ils semblaient portés par le vent.

Sourcils froncés, Eden se demandait qu’elle fut l’origine de cette peur soudaine... Quand il réalisa enfin que le sol tremblait de manière sporadique, créant des vibrations dans l’eau. Ça c’était mauvais signe. D’ailleurs, Stanley s’était soudainement redressé sur ses pattes et s’était mis à aboyer avec fureur.

- Shit... Avait soudainement soufflé Eden qui s’était relevé d’un coup, agrippant le poignet de Rowena de nouveau, mais avec davantage de fermeté cette fois. Chut, Stanley!!

D’un geste de la main sans user de sa baguette, il balança un sort de Silencio sur le cabot qui devait, dès maintenant, se taire. Les secousses imposées par la créature qui s’approchaient étaient de plus en plus fortes, signe que la CHOSE était de plus en plus près. Jetant un sort d’attraction sur le cabot, il attrapa ce dernier au vol puis le coinça sous son bras avant de détaler vers des rochers imposants entourés de mousse. Sans crier gare, Eden se glissa dans cette alcôve naturelle créée parmi les rochers et pressa Rowena de faire de même.

- Un troll des forêts, siffla-t-il entre ses dents, tout bas. Ces créatures sont d’une bêtise incroyable, mais plutôt prompte à la violence. J’ai déjà vu un type se faire massacrer par l’un de ces monstres et crois-moi, tu ne veux pas être sur leur route...

Se tortillant dans l’alcôve, le sorcier britannique laissa suffisamment de place à Serdaigle pour qu’elle puisse le rejoindre, puis serra Stanley dans ses bras, histoire d’éviter de se faire surprendre par un élan de panique ou de ridicule bravoure de la part de son copain canin. Devant eux, la silhouette incroyablement imposante de la créature se dessinait déjà. Ce fut qu’une question de secondes avant qu’il n’arrive finalement à la hauteur de la rivière, air hagard au visage et coulisse de morve jaunâtre au nez. Sa peau verdâtre était maculée de taches de boue et sa chevelure hirsute et éparse semblait aussi raide et sèche que de la paille calcinée. Un pagne rudimentaire fait de feuilles et de brindilles couvrait l’essentiel alors qu’une masse en pierre était traînée dans sa main aux ongles écorchés. L’individu très bedonnant devait mesurer plus de trois mètres! Dans un grognement sourd, il se pencha vers la rivière et usa de sa main en forme de coupole pour s’abreuver. Assurément, la vague de chaleur qui sévissait avait de quoi assoiffer même les créatures colossales. Si à priori cette vision semblait anxiogène et grotesque, c’était davantage l’odeur répugnante qui faisait le plus d’effet. Eden grimaçait en plissant du nez, jetant un regard en coin vers sa compagne.

Le monstre continuait de se désaltérer, puis tourna sa grosse tête alors qu’il venait de noter du mouvement sur sa droite (donc à l’opposé d’où se trouvait les deux sorciers). Émettant un grognement rauque, il leva sa lourde massue et frappa le sol avec force dans un geste bête, faisant détaler un lièvre qu’il considérait visiblement comme un repas potentiel.

- Avec un peu de chance, il va détaler à sa suite et on aura la paix... souffla Eden.

Mais non. Visiblement, le troll croyait qu’il était davantage opportun de s’asseoir dans la rivière... puis laissa échapper une imposante flatulence qui fit moult bouillons dans le liquide auparavant limpide. Franchement, Ryland ne pouvait faire autrement que de pousser un soupir agacé. Les trolls étaient si stupides...

- Donnons-lui quelques minutes et s’il reste bêtement là à regarder les oiseaux, je me chargerai de le faire fuir ou de faire diversion pendant que tu quittes avec Stanley. Nous irons à un autre endroit dans la forêt par la suite... fit le garde-chasse, passablement agacé.

Son intention était sans équivoque : il allait se métamorphoser en ours pour davantage de puissance et espérait, ainsi, dissuader le troll d’aller plus loin dans la confrontation... ou au contraire, pourrait détaler plus vite à quatre pattes si la créature se montrait récalcitrante et stupidement téméraire.
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Mer 24 Aoû - 14:57


Juste un soupçon de sucre


Eden Ryland (Fin août 990)

Les pieds de Rowena ne touchant plus le sol, elle ne fit aucun bruit en se déplacant pour avoir un meilleur angle de vu sur l’épatante créature magique. Elle n’était pas la sorcière la plus savante en ce qui concernait la zoologie extraordinaire, ne s’y intéressant que pour des raisons pratiques, mais ça ne l’empêchait pas d’être fascinée par la présence d’une licorne, comme n’importe qui possédant une âme! Toutefois, ses connaissances générales de l’espèce s’arrêtaient au strict minimum, c’est-à-dire à l’utilité des licornes, et elle avait donc déjà commis sa première erreur en l’appelant « elle », ce que Eden ne prit pas de temps pour corriger. À cette distance, Serdaigle n’aurait jamais pu déterminer le sexe du poulain, mais elle se fiait à l’expérience de Ryland à ce sujet, il était bien plus qualifié qu’elle dans ce domaine. La sagesse, c’est aussi parfois reconnaître qu’on ne sait pas tout, et qu’on ne peut pas tout savoir non plus.

Le Gardien fut même capable de repérer un début de corne sur le front de la licorne juvénile, signe qu’il devait avoir environ trois ans, tout au plus. Dressant son impression du comportement de l’animal, Eden assura Rowena qu’il était bien conscient de leur présence, mais que celle du chien ne l’embêtait pas. D’ailleurs, Stanley s’était recouché en constatant qu’ils ne courraient aucun danger. La sorcière était tiraillée par l’envie de s’approcher de la jeune bête pour l’étudier de plus près, sachant très bien que son sexe lui donnait l’avantage d’être plus facilement en mesure d’être acceptée par le poulain, mais elle n’était pas certaine comment s’y prendre convenablement. Obnubilée par la beauté de la bête, Serdaigle eut un léger mouvement de surprise lorsque Ryland l’a pris doucement par le poignet, ne s’attendant pas à être touchée. Coupant court à la magie du moment, ce retour à la réalité l’obligea à écouter ce que son ami lui disait, et ce n’est qu’à cet instant qu’elle prit conscience de la présence d’une seconde licorne, adulte.

-Dommage… murmura-t-elle si bas qu’Eden aurait à tendre l’oreille pour percevoir ses propos. On ne pourra pas l’approcher si sa mère veille. Une part de moi a envie de la féliciter pour son bon travail, précise-t-elle avec un sourire en coin, alors que l’autre voulait qu’elle soit un peu moins maternelle et nous laisses observer son fils. Tant pis…

Voyant que la jument magique ne voyait pas d’un bon œil la présence d’humains près de son rejeton, Ryland avait tenté de se faire petit afin de ne pas attirer son courroux, ce qui était difficile étant donné sa carrure naturellement imposante. Serdaigle, elle, représentait déjà moins de danger pour les licornes, si bien qu’elle ne tenta pas vraiment de se cacher, se contentant d’alterner son regard entre la mère et le fils, ne voulant fixer aucun des deux avec insistance pour ne pas paraître comme une menace.

Sachant assurément que sa mère veillait sur lui, le « bébé » licorne (plus si bébé déjà…) s’amusait maintenant avec un brin d’insouciance attendrissant. Rowena n’était pas le genre d’adulte extravagant qui se jetait dans les flaques d’eau pour s’amuser après la pluie, mais elle aimait regarder les enfants faire. Elle savait apprécier le fait que certains pouvaient vivre pleinement leur jeunesse, là où elle n’avait pas pu. Pourtant, en cet instant, elle avait l’envie folle de se joindre au poulain et l’éclabousser. Elle se retint pourtant, autant par sagesse (elle n’avait pas oublié la mère) que par noblesse… Malheureusement, elle n’était plus une enfant.

-Non…

Bien malgré elle, cette protestation plaintive lui avait échappée alors que le duo étincelant quittait les lieux, telle l’enfant qu’elle affirmait ne plus être depuis longtemps, elle avait l’impression qu’on la privait de sa friandise. Rowena aurait voulu passer des heures à observer les licornes, mais c’était maintenant terminé. Le retour à la réalité fut plutôt brutal, et la sorcière s’arma vite de sa baguette à nouveau en sentant le sol trembler sous ses pieds. Stanley et Eden étaient sur le qui-vive, et la raison du départ des belles créatures magiques était maintenant claire… ils seraient bien avisés de faire de même! Par-dessus les aboiements de son chien, Ryland jura, ce qui fit froncer les sourcils à son amie. Si la situation n’avait pas été aussi risquée, elle l’aurait réprimandé pour son langage vulgaire, mais se taire était probablement l’action la plus sage pour l’instant. Se taire, et déguerpir.

Le Gardien s’était emparé de son chien rendu magiquement muet, puis entraîna l’Historienne derrière lui pour la mener à une cachette. Malgré la brusquerie du geste, Rowena suivit sans hésitation son ami, songeant qu’il était plus à même de leur trouver un refuge qu’elle, puisqu’il commençait à bien connaître les lieux. Son intuition s’avéra exacte, car elle découvrit bientôt une espèce de minuscule grotte dans les rochers, où ils purent s’abriter, hors de vu du Troll qui s’approchait d’eux. Pas étonnant que les licornes aient fuit. Même si ces géants étaient stupides, ils n’en étaient pas moins dangereux.

-Oh, je te crois tout à fait, leurs compères du Désert et des Montagnes ne sont pas plus sympathiques… marmonna-t-elle en se remémorant les rares occasions où elle avait dû en éviter sur sa route lors de voyages en nature. Je n’aime pas l’idée qu’il y en ait qui circulent si près de l’école. Ils sont tellement idiots qu’ils pourraient très bien se perdre dans leur propre forêt et se retrouver sur notre terrain. Il faudra ériger des barrières de protection entre le château et la forêt, et donc en interdire l’accès aux élèves… ce qui ne fera qu’attirer leur attention sur celle-ci, justement, maugréa-t-elle en songeant que c’était exactement ce qu’elle avait souhaité éviter, de créer un engouement chez les jeunes apprentis sorciers qui souhaitaient certainement goûter à « l’interdit ». Bon, en même temps, on a quand même choisi un site sur lequel on avait déjà vaincu un dragon, soupira-t-elle en se frappant le front du plat de la main, disons qu’on a couru après, il fallait s’attendre à ce que les lieux soient remplis de dangers.

Mais l’école n’était-elle pas fondée par les quatre plus grands sorciers de l’époque? Enfin, c’était la réputation qu’ils avaient, tous les quatre, même si Rowena était trop humble pour l’admettre… Elle savait que ce n’était pas complètement un mensonge non plus. Ils trouveraient bien une solution. En attendant, il fallait encore survivre, donc attendre patiemment que l’horrible monstre à l’allure peu ragoûtante s’en aille. Et supporter l’odeur qui leur parvenait malgré la prudente distance qu’ils avaient établis avec la créature. Trop stupides même pour prendre un bain, ces trolls! Sortant un mouchoir soyeux de nulle part telle une magicienne (oh wait…) Serdaigle se couvrit le nez et la bouche de l’étoffe délicatement parfumée pour s’éviter de vomir la collation ingurgité plus tôt en compagnie d’Eden. Ce n’était pas très Lady de renvoyer la nourriture offerte devant son hôte.

-Vas-y mon gros, chasse le lapin… pria-t-elle sans succès, la prévision de Ryland s’avérant fausse, le troll avait décidé de se reposer dans l’eau plutôt que manger. Pourquoi fallait-il qu’il décide de prendre une bonne décision aujourd’hui lui? Ah vraiment? Répugnant, s’étouffa-t-elle en couvrant à nouveau son visage de son mouchoir, comme si l’odeur des flatulences du monstre s’était déjà rendue jusqu’à eux. Je vais t’en faire une diversion moi… maugréa-t-elle en posant enfin son regard sur son ami. Pas besoin de faire l’appât, il a clairement trop chaud pour courir après une proie potentielle. Bien sûr que j’ai deviné ce que tu avais dans la tête, c’était écrit dans ton front. Mais non, on n’a bien vu avec le lièvre… Certes, ta forme animagus a quand même l’avantage d’être plus grande, et donc peut-être qu’il y trouverait un avantage considérable en comparaison à sa dernière proie qu’il a laissée filer, mais rien n’est moins sûr. Et je n’ai pas envie de prendre ce genre de risque inutile, explique-t-elle davantage sur le ton de l’ordre que de la suggestion. Elle ne rigolait pas avec les dangers, elle, contrairement à son ami Godric.

La sorcière rangea sa baguette, dont elle n’aurait pas besoin pour l’incantation qu’elle souhaitait effectuer. C’en était une qu’elle avait apprise dans un pays lointain, utilisée par les chasseurs de gibier pour attirer leurs proies. Ils se mettaient généralement en groupe de sorciers pour parvenir à créer un effet convainquant, mais Rowena devrait se contenter de son seul allié pour cette fois-ci. En même temps, les Trolls étaient si imbéciles qu’il ne risquait pas de remarquer le subterfuge, même si leur enchantement n’est pas parfait. Se retournant pour faire face à Eden, la directrice lui tendit les deux mains, qu’il devait saisir.

-Si notre puissance magique combinée est suffisante, je devrais être capable de déplacer le son que nous produisons ailleurs. En gros, plus j’arrive à concentrer notre énergie en son, plus je peux le propulser loin de nous, pour donner l’impression à ce gros beta que le bruit que nous faisons vient des profondeurs de la forêt, et le convaincre de s’y rendre. Les chasseurs orientaux utilisent cette technique pour attirer des gibiers mâles en imitant le cri que produit la femelle de la même espèce, et en déplaçant ledit cri dans une clairière à découvert, où ils peuvent alors facilement abattre leur proie. Bref… Heum… Peux-tu me faire le cri de la trollesse en chaleur, s’il-te-plait? bredouille-t-elle finalement avec moins de conviction que le reste de ses explications, se rendant soudainement compte de ce qu’elle était en train de demander de sa part. Voilà qui était très embarrassant. Ça lui avait semblé une bonne idée pourtant…
Eden Ryland
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Eden Ryland
Gardien des clés et des lieux
Mer 14 Sep - 11:47
Visiblement, il n’était pas le seul à être incommodé par les gaz immondes de la bête créature qui se trouvait à quelques mètres d’eux. Franchement, même l’eau de la rivière devait goûter abjecte après un tel traitement! C’était d’ailleurs surprenant de ne pas y trouver des grenouilles mortes d’asphyxie ou de petits poissons échoués, empoisonnés par l’odeur pestilentielle. À ses côtés, Rowena avait porté un tissu délicatement parfumé sur son nez et sa bouche, histoire d’être le moins incommodée possible. Bon sang, ça schlingait tellement que ça piquait presque les yeux! Serdaigle semblait de plus en plus amère par la présence du pachyderme grotesque et Eden ne pouvait qu’être en accord avec elle. Dans sa contrariété, elle se contenta de réfuter le plan de son compagnon, comprenant avec aisance l’idée qu’il avait derrière la tête. Si ses propos laissaient entendre qu’elle avait une autre suggestion à lui faire, son ton, quant à lui, lui sommait carrément d’oublier l’idée d’user de son apparence d’animagus. Ryland n’avait pas forcément l’habitude de recevoir des ordres de sa compagne et, naturellement, il eut envie de faire à sa tête... Mais s’y abstint malgré tout. Si elle avait une meilleure idée, il n’était quand pas assez bête pour foncer dans le tas sans prendre le temps de l’écouter. Évaluer toutes les options était ce qu’il y avait de plus sage, en fait.

Dans un geste furtif, la noiraude rangea sa baguette, puis sembla analyser un peu plus leur situation actuelle. Au bout de quelques secondes à peine, elle tendit les mains vers le blondinet, requérant ainsi silencieusement qu’il en fasse de même. Sourcils froncés alors qu’il s’interrogeait clairement sur ses intentions, Eden décida malgré tout de lui faire confiance et glissa ses paumes dans les siennes.

Lady Serdaigle lui fit part de son ingénieux plan, détaillant le fonctionnement de ce sort de projection sonore, lequel était carrément brillant. Son amie était l’une des plus grandes sorcières de tous les temps (même si elle refusait obstinément de l’admettre) et son talent de manipulation/création de sortilèges surpassait nettement les capacités du garde-chasse. Elle arrivait constamment à le surprendre et c’était l’une des raisons pour laquelle il lui portait tant de respect. Don’t mess with Rowena or she could make your life a living hell. Bon après, il appréciait également son calme et sa patience... Mais il ne désirait en rien tester les limites de sa colère.

- La quoi? Rétorqua-t-il, abasourdi. Attends, tu te fous de ma gueule? J’ai peut-être quelques connaissances dans le domaine de la chasse, de la faune et de la survie en forêt, mais tu crois que je sais quel bruit peut faire une trollesse en chaleur? Son sourire amusé s’élargissait au même rythme où l’embarras gagnait les traits de son amie. Je crois que n’importe quel bruit pourra attirer l’attention de ce tas de graisse nauséabond, tu ne crois pas?

Parce que non, il n’allait pas s’improviser « imitateur de trollesse en quête de culbutage chaleureux ». Il ne fallait pas le prendre pour un idiot tout de même. De toute façon, les trolls étaient si crétins que n’importe quel bruit un peu intéressant pourrait assurément attirer leur attention. Docile, Ryland suivit les consignes de sa compagne et s’exécuta, tel que requis. Visiblement, à voir l’air qu’elle arborait, il comprit aisément qu’il devait être celui qui s’affairait à la tâche ingrate d’improviser ledit bruit ayant pour but d’attirer la crétine de créature qui faisait des clapotis dans la rivière tout près.

- Hey, gros idiot! Fit-il instinctivement, stupéfait en entendant sa voix résonner de manière assez puissante, plus loin. En réponse à cette interpellation soudaine, la bête releva sa grosse tête morveuse et grogna quelques propos inaudibles. Oui, c’est à toi que je parle, gros lard. Qu’est-ce tu fous là? Viens par ici! La créature immonde était confuse. Sans grande surprise pour personne. Allez, debout!! Sale bouse de vache! Viens par là! Profitant de l’effet étrange de s’entendre ainsi, Eden esquissa un sourire gamin et se mit à faire des bruits d’oiseaux bidons. Cuicui! CAW-CAW! Kroo-Kroo-Kroo-Kroo! COCORIKO! Oiseau-Oiseau! Allez! Je suis sûr que tu as faim! Viens tâter de mes miches! Tu en as envie, c’est sûr!

À voir l’air de Rowena, Eden put très bien lire ses pensées sans même qu’elle n’ait à articuler le moindre mot : franchement, Eden... imbécile. Ça l’amusait d’autant plus, pour dire vrai, lui qui ne s’offensait absolument pas de ce regard un peu exaspéré. Continuant son manège verbal où sortaient plusieurs inepties et insultes colorées, Eden fut satisfait de voir la créature réagir enfin. Considérant visiblement le tout comme une invitation à se battre, l’imbécile de troll se releva en grognant, puis attrapa sa masse avant de replacer sommairement son pagne, laissant entrevoir malgré tout l’une de ses énormes fesses couvertes de pustules. Flatulence en prime (mais qu’est-ce qu’il avait bouffé, bordel?!), le bipède rustre poussa finalement un cri de colère si puissant que les environs en tremblèrent et chargea à travers la végétation vers cet adversaire inconnu, soit à l’opposé d’où se trouvait le duo.

- Bien joué! Fit-il à l’intention de Rowena alors qu’il s’extirpait hors de l’alcôve, libérant ensuite Stanley de son étreinte. Fichons le camp, avant qu’il ne revienne sur ses pas!

Tendant la main vers son amie, il l’aida à sortir de leur cachette à son tour, puis ils détalèrent à travers les fourrés. De toute façon, ils avaient bien autre chose à voir pour considérer rester près de la rivière plus longtemps...

************************************

Ils étaient de retour de leur expédition qui, somme toute, avait duré plusieurs heures. C’est sans difficulté que Ryland guida la fondatrice des bleus hors de la dense forêt, fort de nouvelles connaissances qu’il avait inscrites magiquement sur sa carte. Le soleil commençait à décliner à l’horizon, ce qui n’était pas une mauvaise chose puisqu’il désirait que Serdaigle soit témoin des créatures rôdant autour de son domaine, la nuit. Une fois dans les environs de la chaumière, le blond en profita pour tester ses sortilèges de protection afin d’en assurer leur efficacité (comme à chaque soir d’ailleurs) pendant que la belle embrasait les torches disposées à quelques mètres les unes des autres, tout autour du domaine du garde-chasse. Pour sa part, Stanley s’était désaltéré dans une cuve remplie d’eau de pluie et mâchouillait maintenant paresseusement un bâton de bois, bien allongé sur le porche de la chaumière.

- J’espère que tu pourras assister à ses manifestations étranges, déclara l’homme de 32 ans en revenant vers sa compagne. Autrement, l’expérience risque d’être bien peu enrichissante. Si tu le souhaites, après le coucher du soleil, nous nous installerons sur le porche et je laisserai Stanley à l’intérieur. Si ça se trouve, notre présence attirera peut-être ce qui rôde dans ces bois... Mais comme tu le disais plus tôt, je suis mitigée quant à l’interdiction d’accès à la forêt... Je sais, cela attiserait encore plus les curiosités de chacun... Après, il faut dire que les chances de faire de mauvaises rencontres diurnes sont plutôt minces... Il nota le regard qu’elle venait de lui balancer, d’ailleurs. Oui, je sais, je me rappelle bien du troll, mais ce n’est pas si fréquent, je t’assure. C’est la nuit qui m’embête le plus. Crois-tu que certaines barrières plus efficaces que les miennes pourraient être mises en place après le coucher du soleil? Au moins autour du domaine de Poudlard... Un genre de couvre-feu? Est-ce trop extrême à ton avis?

Eden Ryland n’était pas forcément le plus perspicace en termes de relations sociales, surtout avec des gamins et il le savait. Si ce n’était que de lui, il interdirait littéralement l’accès à cet endroit, sauf pour les fondateurs, les chasseurs et les cueilleurs. Mais bon, la bleue n’avait absolument pas tort concernant l’attraction de l’interdit : les adolescents étant ce qu’ils sont, ils allaient forcément transgresser les règles comme des idiots... Et il semblerait que les punir sévèrement pour ce faire n’était PAS une option recommandée.

- Bon allez, tu as faim? J’ai chassé des perdrix ce matin avant que tu n’arrives. Si tu veux, je les prépare? Fort heureusement, la température est déjà à la baisse, alors on devrait être plus confortable ce soir...

Marchant vers sa chaumière, Eden ouvrit la porte de cette dernière et, dans un sifflement, intima à Stanley de le rejoindre. Une fois à l’intérieur, il s’approcha d’une bassine d’eau claire et d’un chiffon et entreprit – en priorité – de se débarbouiller un peu. Il se lava ensuite les mains puis alla quérir un sac de pommes de terre qu’il avait acheté à Pré-au-Lard. Oh il allait utiliser la magie pour les éplucher, il était hors de question qu’il s’embête de cette tâche ingrate.

- Avais-tu besoin de passer au château pour récupérer quelques trucs pour ce soir? Si c’est le cas, sens-toi bien à l’aise de le faire, je n’irai pas très loin, je te le promets.

Il esquissa un sourire en direction de son amie. Il devait admettre que, même s’il appréciait sa solitude d’ordinaire, ça lui plaisait d’avoir un peu de compagnie.
Rowena Serdaigle
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Directrice de Serdaigle - Professeur d'Histoire et Culture

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Particularités:
Rowena Serdaigle
Directrice de Serdaigle - Professeur d'Histoire et Culture
Lun 12 Déc - 9:51
COMMENT TU ME REFUSES LE PLAISIR DE T’ÉCOUTER FAIRE LA TROLESSE EN CHALEUR ?!



Juste un soupçon de sucre


Eden Ryland (Fin août 990)

Tenir les mains d’un homme, même son si bon ami Eden, c’était déjà la limite de ce que Rowena pouvait supporter. Heureusement que, dans la situation actuelle, l’urgence primait, lui permettant d’oublier un peu ce contact qu’elle n’appréciait pas trop en général. En effet, si elle n’avait pas rebuté à ce qu’il la protège en la tirant d’un endroit à l’autre un peu plus tôt pour sa sécurité, cela avait toujours été fait par un contact indirect : par-dessus ses vêtements, en l’occurrence. Ce qui n’était pas le cas présentement, elle ne portait pas de gants par cette chaleur, et lui non plus. De toute façon, pour qu’un sortilège commun fonctionne, il était toujours idéal que les sorciers soient peau contre peau. En fait, elle avait même assisté (pas participé!) à des cérémonies dont les contacts étaient… plus troublants encore que de simplement se tenir les mains. Disons que les sorciers de l’occident étaient beaucoup plus… prudes… que leurs confrères orientaux.

Bref, retour à la situation actuelle. Demander à Ryland d’imiter la trollesse en chaleur lui avait semblé un plan à toute épreuve, jusqu’à ce qu’elle l’énonce à voix haute. Soudainement, elle se sentait aussi bête que la créature nauséabonde qui encrassait l’air environnant. La réaction de son ami ne se fit d’ailleurs pas attendre. À quoi s’était-elle attendu, au juste? Bien sûr qu’il ne savait pas imiter pareille sonorité. Pour cela, il aurait fallu qu’il l’ait déjà entendu, et une trollesse en chaleur était certainement une créature à éviter à tout prix, pas à étudier! Le visage de Serdaigle s’empourpra alors qu’elle tentait de bredouiller des excuses en réalisant sa bévue, se préparant à retirer ses mains de celles de son ami, mais celui-ci sourit en affirmant que n’importe quel son parviendrait certainement à attirer l’idiot plus loin, si elle pouvait réussir son sortilège malgré tout.

Ah, ça, elle n’en doutait pas. Rowena s’efforça de retrouver sa concentration en chassant le ridicule qui l’avait envahi, et ferma ses paupières pour mieux visualiser la magie qu’elle et Eden produisaient, et qu’elle propulsa à quelques mètres vers l’ouest. Usant de toutes ses capacités pour créer le sortilège, la sorcière laissa à son ami la liberté de choisir ce qu’il produirait comme bruit pour attirer la grosse brute loin d’eux…

Mais qui était la grosse brute exactement? Le choix de vocabulaire grossier de Ryland la fit tiquer. Pour l’heure, il n’était pas bien plus galant qu’un troll lui-même! Lançant injures par-dessus bêtises et conneries, le gardien de Poudlard semblait prendre un malin plaisir à faire l’idiot en entendant sa propre voix lui parvenir de si loin, comme un gamin qui jouerait avec l’echo renvoyé par le vide… de son propre cerveau. Soupirant, Rowena relevant les yeux vers la cime des arbres tout en secouant la tête de gauche à droite, mais s’abstint de tout commentaire, ne voulant pas que ceux-ci parviennent au troll et le freinent dans son élan.

Car il faut dire que la technique grotesque d’Eden avait fonctionné, sans grande surprise. Finalement, le Troll n’avait pas eu besoin d’une damoiselle à culbuter pour lever son gros derrière, seulement de sentir que quelqu’un d’autre, là-bas, avait le même niveau d’intelligence que lui, et qu’il pourrait s’en faire « un copain » (ou se bagarrer avec). Bref, s’abaisser à la médiocrité, pour cette fois-ci, c’était avéré efficace. C’en était presque frustrant pour la dame qui prônait en tout temps l’importance de l’intelligence et de la sagesse, mais en même temps… c’était plutôt marrant. Sauf qu’elle n’allait certainement pas le montrer!

Enfin, la décision fut rapidement prise qu’il valait mieux quitter les lieux. Maintenant que le troll avait dérangé toute la faune environnante, ils ne risquaient plus de rencontrer de créature intéressante dans le coin. Ils reprirent donc leur expédition, qui dura tout le reste du jour, permettant à Rowena de se faire une meilleure tête sur ce qui se trouvait dans la forêt avoisinante à son école. Plusieurs éléments l’avaient rempli d’enthousiasme concernant les cours et Botanique et de Créatures magiques, mais d’autres l’avaient inquiété et elle aurait à avoir une conversation très sérieuse avec ses collègues sur l’accès à la forêt par les élèves sans présence d’un professeur.

L’astre solaire avait commencé à décliné lorsqu’ils retrouvèrent l’orée où la chaumière du gardien avait été érigée. Sans avoir à se communiquer quoi que ce soit, le duo se mit à l’ouvrage pour assurer leur protection lors de la garde de nuit qui approchait inexorablement. Les petits bonheurs rencontrés dans la journée n’avaient pas suffi à faire oublier à Serdaigle les dangers qui rôdaient aux alentours, et elle alluma bien vite des torches pour lui permettre de voir autour si des visiteurs s’aventuraient près d’eux une fois la nuit tombée. De son côté, Eden s’était justement assuré qu’aucun ne pourrait trop s’approcher…

-Ah vraiment?... marmonna-t-elle en jetant un œil incertain à son ami lorsqu’il fit part que les mauvaises rencontres diurnes en forêt étaient rares. Je sais, mais ça ne me rassure pas vraiment…

Définitivement la dame la plus à cheval sur la sécurité dans toute l’école, Rowena allait avoir du mal à convaincre ses collègues de limiter quoi que ce soit en terme d’accès à la propriété, malheureusement. Les autres directeurs de Poudlard pouvaient être si… permissifs. Pourtant, il y avait beaucoup de vérité dans ce que disait Eden. Il n’y avait que la nuit qui pouvait représenter un réel danger.

-J’en discuterai avec Helga en premier… soupira-t-elle en massant ses tempes. S’il y en a une que je peux convaincre, des trois autres, c’est bien elle. Ensuite, avec son soutient, j’aurai plus de chances de faire entendre raison aux deux autres. La sécurité, ce n’est pas une blague, mais il me semble parfois que je suis la seule des quatre à prendre cela réellement au sérieux! se plaint-elle en suivant Ryland jusqu’à l’intérieur de sa propriété. Mais oui, je crois bien pouvoir instaurer quelques protections indécelables, il faudra que je me penche là-dessus au plus vite. Peut-être des barrières qui laisseraient passer les sorciers en fonction d’une limite d’âge, afin de protéger les plus jeunes, mais sans limiter les élèves expérimentés… cela pourrait sans doute se concevoir… marmonnait-elle tout haut, plus pour elle-même qu’à l’intention de son collègue, qui s’était déjà lancé dans la préparation du repas.

Toujours plongée dans ses réflexions, Serdaigle surveillait la forêt de l’intérieur de la chaumière, postée à la fenêtre, ne prêtant que peu attention à ce que Ryland lui disait, jusqu’à ce qu’il se mette à parler du château. Sur cela, Rowena sembla s’extirper de sa tête et se tourna enfin vers son ami, entouré d’aliments qui s’apprêtaient d’eux-mêmes, comme animés par des mains invisibles.

-Oh, non, ça ira, lui répondit-elle, confiante, avant d’extirper sa baguette de sa poche et d’incanter une formule destinée à dématérialiser les objets dont elle avait besoin dans sa chambre pour les rematérialiser à ses côtés en quelques secondes. Un strict nécessaire d’hygiène ainsi qu’une robe toute simple, noire et confortable, qui ne l’étoufferait pas sous la chaleur, bien que l’air extérieur se soit considérablement adoucit.

Elle profita d’ailleurs qu’Eden soit occupé pour s’entourer d’un brouillard magique épais le temps de se changer, tout aussi magiquement, si bien que le tout ne dura que quelques battements de paupières. Déjà, un délicat fumet envahissait la petite chaumière lorsque Rowena libérait sa longue chevelure des épingles qui l’avaient protégée des branches toutes la journée. S’approchant pour offrir son aide à son ami, la dame constata bien vite qu’il n’avait besoin de rien, et se posa plutôt sur un banc pour attendre patiemment les visiteurs nocturnes.

-Parle-moi un peu plus de ces « choses » qui semblent tester les limites de tes sortilèges… murmure soudainement Rowena, comme si elle ne voulait pas être entendues justement, alors qu’il n’y avait toujours qu’eux deux, le chien, et le repas qui cuisait lentement (attirant justement l’attention sympathique du canin!). Je ne suis pas inquiète quant à la solidité des protections de Poudlard, en ayant l’air, bien malgré elle, de se vanter de ses propres créations, mais je n’ai quand même pas envie qu’elles se lassent de tes sortilèges et viennent tester les miens. On n’a pas besoin de ce genre de distraction autour de l’école. De quoi ont l’air ceux que tu as pu voir? Et avec toutes ces torches que j’ai allumées tout à l’heure, vont-elles oser s’approcher suffisamment pour que je puisse bien les distinguer? J’aimerais être capable de mettre un nom sur ce qui nous entoure… continue-t-elle avec son pragmatisme habituel.

Davantage pour s'occuper l'esprit et les mains que pour une quelconque autre raison, et étouffer cette impatience qui grandit en elle, la sorcière se relève soudainement pour remplir un chaudron d'eau et le mettre sur le feu qui crépitait déjà dans l'âtre. De ses propres mains, sans magie, elle s'attela à préparer du thé de façon légèrement absente, sans réellement prendre compte de ce qu'elle faisait.
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Juste un soupçon de sucre - Eden
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