A l'Aube de Poudlard
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Forum de RP inspiré de la saga Harry Potter, par J. K. Rowling, se déroulant à l'époque de la fondation. Avatars non réels.
 
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Rowena Serdaigle
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Directrice de Serdaigle - Professeur d'Histoire et Culture

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Rowena Serdaigle
Directrice de Serdaigle - Professeur d'Histoire et Culture
Lun 30 Mai - 10:59


Perdues


Deirdre Clarke

On aurait pu croire qu’une dame possédant la noble prestance de Dame Serdaigle sait toujours où elle va. Qu’à force d’avoir exploré le monde d’une extrémité à l’autre et avoir voyagé tout son saoul, elle saurait comment se repérer dans un endroit et possèderait un sens de l’orientation hors du commun. Qu’avoir fait partie de l’équipe de fondation du château lui aurait permis d’en connaître chaque coin et lui aurait octroyé la capacité d’en utiliser chaque secret. Qu’être responsable de l’idée des pièces changeantes et des escaliers aux dispositions aléatoires relevait d’un génie qui lui conférait un parfait contrôle sur ses déplacements et ne relevait pas du bête accident.

Eh bien non. Rien de tout ça.

Rowena se perdait presque constamment dans ce fichu château. Bien sûr, elle n’en laissait rien paraître, assurant toujours qu’elle était exactement là où elle avait voulu être, mais maudissait souvent les sortilèges bloquant le transplanage dans l’enceinte de Poudlard, supposément pour la sécurité de tous, qui l’empêchaient de se retrouver au cinquième étage alors qu’elle avait tenté d’atteindre les sous-sols. Elle se souvenait pourtant bel et bien avoir descendu plusieurs escaliers en sortant de la Bibliothèque, alors pourquoi faisait-elle maintenant face à sa classe d’art?

Décidant d’attribuer cela à ses tendances lunatiques et sa manie de se balader en étant perdue dans ses pensées, plutôt que de reconnaître qu’il s’agissait d’un manque flagrant de géolocalisation, la magicienne haussa les épaules en soupirant et tournant sur elle-même pour se repérer. Après tout, elle se rendait régulièrement en classes d’arts, alors il était tout à fait possible qu’elle se soit naturellement dirigée par-là, même si ce n’était pas son intention, en mode « marche automatique ». Ce n’était pas catastrophique, pas vrai? Il suffisait de retrouver des escaliers, descendre quelques étages, et… où Helga avait-elle caché la peinture qui menait aux cuisines encore? Ciel, pourquoi avait-il fallu créer un si grand château pour abriter une école de magie?

Pour jouer les fanfarons?

Juste comme elle tournait les talons pour chercher lesdits escaliers mouvants (merci elle-même), Serdaigle aperçu une chevelure enflammée (au sens littéral, heureusement) être secouée par la tête d’une dame magnifique cherchant visiblement quelque chose. Probablement son chemin, si elle avait été piégée de la même façon que la fondatrice. Soudain, l’inconnue se tourna dans la direction de Rowena, et en apercevant son visage, elle sourit, secouant la tête devant la situation invraisemblable. Même si elle ne l’avait encore jamais rencontré, la sage dame ne doutait aucunement qu’elle avait devant elle la Cheffe cuisinière du Château… Et c’était elle qu’elle avait souhaité rencontrer, avant de s’égarer au cinquième étage. Mais s’était-elle vraiment égarée, ou le château, plus puissant qu’elle ne l’imaginait, l’avait plutôt correctement orientée là où elle trouverait celle qu’elle cherchait?

-Lady Clarke? s’enquit-elle tout de même poliment, bien qu’elle fut certaine de l’identité de sa vis-à-vis, ayant déjà rencontré sa sœur qui, bien que blonde, lui ressemblait sur de nombreux points. Justement, je souhaitais vous voir, si vous avez quelques minutes à m’accorder, je trouvais qu’il était plus que temps que nous soyons présentées l’une à l’autre.

Il faut dire ici que le mariage de la cadette de Deirdre, Rionach, avec Eden aurait lieu sous peu, et que Rowena n’avait appris que beaucoup trop tard que les deux sœurs travaillaient à Poudlard. On aurait cru que les quatre Directeurs connaissaient tous les membres du personnel, mais il y avait eu tant à faire dans la préparation de la rentrée, puis une vague d’ajustements une fois les élèves arrivés, que Serdaigle n’avait pas eu le temps de saluer tout le monde. Il est aussi pertinent de noter qu’Helga s’était amusée à créer des nouveaux postes à la dernière minute, pour le simple plaisir d’accorder à des sorciers un travail dont ils avaient tous grandement besoin. Celui de Cheffe cuisinière en faisait partie. Rowena n’avait pas trop compris, au début, son utilité, puisqu’ils avaient acheté un grand nombre d’elfes de maisons pour assurer les tâches culinaires, mais l’étonnante qualité et efficacité de la cuisine dès le premier buffet avait donné raison à Poufsouffle… Il fallait une sorcière pour gérer l’équipe d’elfes de maison.

-Lady Serdaigle, se présenta-t-elle, bien inutilement probablement, alors qu’elle s’avançait vers la rouquine en tendant la main. J’ai souhaité discuté avec vous depuis plusieurs semaines, mais cela m’a été impossible, j’en ai peur. J’espère que vous ne me tiendrez pas rigueur d’avoir tant tardé à me présenter officiellement? Il m’a semblé nécessaire de le faire, pourtant, considérant le mariage prochain de votre sœur avec mon ami Eden et… Oh, mais je vous en prie, je ne veux pas vous faire perdre trop de temps, puis-je vous escorter où que vous vous rendiez? Je peux très bien vous parler tout en marchant à vos côtés.

Et peut-être qu’elle saurait où se trouvaient les escaliers?
Deirdre Clarke
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Chef cuisinière

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Deirdre Clarke
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Jeu 2 Juin - 11:26
Oh bon sang. C’était complètement ridicule. Non, c’était un désastre, tout simplement! Comment pouvait-elle être empotée au point de se perdre aussi aisément dans ce château qui, d’emblée, constituait son nouveau milieu de travail? C’était la troisième fois que ça lui arrivait en peu de temps. Si à priori elle était furax contre elle-même, Deirdre ressentait également un désespoir la gagner, croyant fermement qu’elle n’arriverait jamais à se repérer dans cet établissement qui évoluait chaque heure. Pourquoi? Pourquoi se donner autant de mal à créer des escaliers mouvants alors que cette idée de génie compliquait grandement la tâche de tout le monde?!

Bon sang, elle avait chaud. C’était surement le stress et la colère. Agrippant son bonnet de servante blanc qui retenait ses cheveux flamboyant dans son chignon, la jeune femme agita ce dernier devant son visage, comme si ce simple geste répétitif allait être suffisant pour aérer son faciès rougi par la honte. Son autre poing était appuyé sur sa hanche et son regard hagard scrutait les environs, notant avec une irritation profonde que l’escalier qu’elle comptait emprunter bougeait encore pour changer de place.

Elle était simplement sortie des cuisines pour s’octroyer une petite pause, à l’extérieur. Or, elle n’avait jamais pu mettre le pied hors de Poudlard, puisqu’elle n’avait jamais emprunté le bon chemin pour ce faire! Franchement, elle payait très cher son élan d’oisiveté momentané. Ah tiens, était-ce un soupçon de panique qui la prenait d’assaut, là, maintenant? Son rythme cardiaque s’était grandement accéléré alors qu’elle craignait soudainement de ne jamais retrouver la sortie.

Allons, allons Deirdre! Calme-toi! Au pire, tu pourrais faire appel aux elfes de maison, pas vrai? Elle entretenait de bonnes relations avec ces derniers, forcément, ils accepteraient de lui venir en aide. Appuyant malgré tout sa main à plat sur sa poitrine enserrée d’un corset et d’un tablier blanc, la rouquine tentait de calmer sa respiration... un peu sans succès. Ses prunelles azurées scrutèrent les environs à la recherche d’un indice, aussi minime soit-il, pour l’aider à trouver la sortie. Elle avait forcément loupé un truc, ce n’était pas possible! Elle était une femme intelligente, elle trouverait une façon de se sortir de ce pétrin ridicule et insensé...

Puis des bruits de pas se firent entendre en provenance du détour d’un couloir. OH, super! Une âme vivante pour l’aider! Un soupçon d’espoir grandissait dans sa poitrine enserrée de textile, quand soudain, une silhouette gracile fit son apparition. Une femme superbe à la chevelure d’ébène coiffée d’un somptueux diadème et à l’air noble se dirigeait maintenant vers elle. Oh. Non. La. Poisse... Rowena Serdaigle. En fait, il ne fallait pas se méprendre! Deirdre Clarke n’avait absolument rien contre la noble femme! Seulement, des quatre fondateurs, c’était l’un des dirigeants qu’elle n’avait pas encore pu rencontrer... Et voilà que leur première rencontre se faisait alors que la jolie rouquine pataugeait malgré elle dans sa propre incompétence... Here goes the first impression...

Si d’emblée ses joues étaient rosies par l’angoisse qu’elle ressentait, cette fois, Clarke devint rouge comme une pivoine, littéralement gênée par son inaptitude crasse à se localiser elle-même dans ce milieu de travail qu’elle avait nouvellement rejoint.

La voix calme et claire de Lady Serdaigle se fit entendre, interpellant la cuisinière par son sobriquet de noblesse. La principale intéressée était raide comme une barre et agrippa la jupe de sa robe pour effectuer une révérence ô combien maladroite et sans grâce. Franchement... elle avait l’air d’une empotée. Visiblement, la directrice de la Maison Bleue souhaitait la rencontrer afin de conclure des présentations en bonne et due forme. Si d’emblée l’Irlandaise approuvait cette initiative, le sens du timing n’était pas forcément au rendez-vous.

- B-bien sûr! Bégaya-t-elle alors qu’elle tentait difficilement de retrouver une forme de contenance. L’arrivée des apprentis à l’intérieur des limites du château a créé tout un chamboulement. Il est normal que tout le monde ait été très occupé, à commencer par vous et vos compatriotes fondateurs... Je n’ose pas imaginer toute l’étendue du travail que vous avez à accomplir au quotidien...

Tiens, elle avait réussi à articuler le reste de ses propos sans buter dans sa propre langue! C’était déjà ça.

- Je connais déjà votre identité, Lady Serdaigle, reprit Deirdre en souriant, acceptant d’emblée cette main qui se dirigeait vers elle en un geste de salutation conforme. Votre réputation vous précède et ne vous inquiétez pas, je ne suis aucunement offensée par notre présentation tardive. Les apprentis sont et devront toujours être préconisés à mon avis, ce qui est normal.

Le regard de Lady Clarke s’illumina instantanément lorsque sa vis-à-vis eut la gentillesse infinie de lui offrir de l’escorter vers son point de destination. Quelle chance quand même!! Elle avait l’impression de respirer à nouveau! Sourire radieux au visage, elle hocha de la tête avec enthousiasme, ramenant ses mains l’une contre l’autre dans une posture plus typique aux femmes de leur caste.

- Je vous remercie de votre offre si généreuse, Lady Serdaigle, fit la rouquine. Je visitais les environs, m’octroyant une petite pause et admirant tout la noblesse des lieux... C’est réellement un château sublime que vous avez là!

Elle notait une lueur dans les prunelles de sa compagne improvisée, laquelle ne semblait pas croire en totalité ses propos, mais eut la délicatesse de ne pas en faire mention. Deirdre replaça un peu nerveusement une mèche rebelle et bouclée derrière son oreille, puis repositionna son bonnet sur sa tête avant de racler sa gorge d’un air embêté.

- Je ne vois pas qui j’essaie de leurrer en fait,
admit-elle automatiquement en ricanant nerveusement. Vous êtes trop intelligente pour croire un bobard aussi mal ficelé. La vérité est que je désirais effectivement m’octroyer une pause, mais à l’extérieur des limites du château... et je me suis lamentablement perdue. Je sais, c’est ridicule... Mais j’ai du mal à saisir l’algorithme utilisé par ces escaliers qui, franchement, n’arrêtent jamais de bouger? Vraiment? Pour qui est-ce vraiment utile? Pardon, je ne veux surtout pas me confondre en critiques pour rejeter le blâme de ma propre incompétence sur qui que ce soit... Ça m’échappe simplement.

Oooookay... maintenant, elle devait cesser de parler sous peine de paraître encore plus idiote qu’elle ne l’était déjà. Rowena Serdaigle allait croire qu’elle manquait cruellement de discernement... Jetant un regard en coin de direction de cette dernière, Clarke détailla cette femme qui dégageait tant de noblesse. Comme elle était belle. Elle en avait presque le souffle coupé. Ses traits étaient parfaits, ses lèvres arboraient la couleur des fleurs du printemps et sa chevelure d’ébène brillait chaque fois qu’elles passaient devant une fenêtre d’où émanaient les rayons du soleil. Sa robe était parfaitement ajustée et son diadème lui donnait un petit air royal qui ne pouvait faire autrement que de susciter la contemplation chez la cheffe cuisinière. Intérieurement, Deirdre admirait cette prestance et enviait cette beauté à en couper le souffle. Si seulement elle pouvait ressembler un peu plus à une Lady comme Miss Serdaigle...

- Pardonnez ma curiosité, mais comment l’idée de créer un endroit aussi extraordinaire que Poudlard vous est-il venue à l’esprit? Questionna Deirdre en reprenant contenance pendant que les deux femmes tournaient le coin d’un couloir. Comprenez-moi bien : je trouve que l’idée d’une école pour les individus dotés de magie relève du pur génie! Une façon incroyable de pouvoir unifier notre peuple. Mais comment en êtes-vous venus à la conclusion, tous les quatre, qu’il s’agissait de la voie que vous désiriez suivre?

Oh, elles venaient d’arriver face à fac
e avec un escalier qui venait tout juste de se mettre en place. Notant la façon dont Serdaigle s’engageait humble sur ces marches de pierre polie, Deirdre décida de faire de même.

- La frénésie était palpable lors de la cérémonie d’ouverture et cette grande salle... ma foi, que de beauté! Je vous lève mon chapeau pour tout le travail somptueusement accompli. Je n’ose pas imaginer tout le temps et tous les efforts que vous avez dû mettre pour créer cet endroit de connaissance. Il paraît que vous possédez également une bibliothèque impressionnante, laquelle je n’ai malheureusement pas pu explorer encore! Encore faudrait-il que je puisse retrouver mon chemin!

Deirdre gloussa. Autant en rire plutôt qu’en pleurer!
Rowena Serdaigle
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Rowena Serdaigle
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Jeu 9 Juin - 13:17


Perdues


Deirdre Clarke

-Je suis ravie de vous l’entendre dire, la priorité de tous doit toujours être nos élèves, répond la sage dame avec un air rêveur. Ça ne m’excuse pas d’avoir attendu si longtemps pour venir vous parler, considérant nos… relations en communes…

Si Rowena avait offert à Deirdre sa compagnie lors des déplacements de celle-ci, c’était parce que, l’espace d’une courte seconde, elle avait espéré que la cuisinière savait où elle allait… et qu’elles ne seraient pas toutes les deux perdues. À tort, bien sûr, puisque Clarke ne mit pas de temps à avouer, une fois les politesses d’usages échangées, qu’elle s’était égarée en voulant sortir dehors prendre un grand bol d’air frais. Les cuisines se trouvant sous le niveau de la terre et la cours au rez-de-chaussée, elle aurait dû y parvenir dans un très court lapse de temps… Et non se retrouver au cinquième étage. C’était complètement insensé, et pourtant, il était arrivé un malheur similaire à Serdaigle, qui n’était pas parvenue non plus à se rendre à destination. Soit elles avaient toutes les deux un sens de l’orientation extraordinairement mauvais, soit le château se jouait d’elles et avait orchestré cette heureuse rencontre, rendant un grand service de la Fondatrice.

Le rire nerveux de la Chef cuisinière parvenait tout de même à dédramatiser la situation… surtout que celle-ci ignorait que la pauvre Professeur ne savait pas plus comment s’orienter dans son propre château. Rowena se mordit la lèvre et déglutit en songeant que le supposé « algorithme » était surtout dysfonctionnel, pour sa plus grande honte, puisqu’elle en était l’instigatrice. Son invention magique s’était retourné contre elle.

-Oh, je vous en prie, ne soyez pas trop critique envers vous-même! cru-t-elle bon de contrer malgré qu’elle aurait préféré garder le silence sur sa propre bévue. Disons que cet… heu… algorithme nécessite encore quelques ajustements, vous n’êtes pas la seule à éprouver des problèmes avec les escaliers.

Seulement, Rowena n’avait pas encore trouvé la solution à ce petit soucis… Mais ça ne saurait tarder, n’est-ce pas? Son génie ne lui avait encore jamais fait défaut.

Le duo féminin avait commencé à marcher au hasard dans le couloir du cinquième étage. Serdaigle ne l’avouerait certes jamais tout haut qu’elle était tout aussi perdue que sa collègue, et fit donc semblant de savoir où elle se rendait et comment guider Clarke au bon endroit. Après un moment de déplacements silencieux (pendant lequel la Fondatrice se sentit drôlement observée par la jolie rouquine) la cuisinière s’enquit de l’origine de l’idée à la base de Poudlard, certainement seulement pour combler la conversation, que Rowena elle-même avait négligée… trop concentrée à essayer de retrouver son chemin! N’avait-elle pas déjà vu ce portrait, un peu plus tôt? Elle avait tourné ce même coin tout à l’heure, avant de rencontrer Deirdre, elle en était certaine! Ce qui voulait dire qu’elle… était sur la bonne voie, ou qu’elle tournait en ronds, au choix!

-Alors, ce n’était pas seulement mon idée, répondit-elle, ragaillardie pas sa découverte. Et c’est une très longue histoire qui nécessite des biscuits et du thé en accompagnement, mais pour faire court, il se trouve que nous étions, Helga, Godric, Salazar et moi, tous préoccupés par l’avenir des sorciers, bien que pour diverses raisons. Que ce soit en termes de sécurité des mineurs, d’équilibre des connaissances ou d’union des cultures, la scolarisation était la réponse à tous les problèmes des sorciers. Enfin, la grande majorité, au minimum. Quant à comment j’ai su que c’était la voie à suivre…

Rowena marqua une hésitation, pendant laquelle elle s’arrêta de marcher pour jeter un regard à la jeune femme, dont les grands yeux plein de curiosités brillaient d’une lueur magnifique. Cette lueur qu’elle voyait chaque jour dans le regard de sa fille, dont elle entretenait au quotidien le désir d’épancher ses connaissances. Une lueur qui rendait le visage de quiconque encore plus beau. Et comme Deirdre était déjà une beauté naturelle, cet éclat la rendait simplement éblouissante, au point où la « génie » de Poudlard en perdit momentanément le fil de ses pensées.

-Je crois… que j’ai toujours su… chuchota-t-elle, l’air légèrement hypnotisée par le regard de sa vis-à-vis. J’ai toujours su qu’il me fallait partager mon savoir avec le plus grand nombre, c’est ce que je m’acharne à faire depuis des années, conclut-elle avec un brin plus de conviction, alors qu’elle reprenait sa marche pour se détacher des iris attirantes de Clarke.

La seconde suivante, les deux dames passaient devant un escalier, lequel descendait vers l’étage en dessous. Retenant de peine et de misère un soupir de soulagement, Serdaigle s’engagea dans les marches avec l’espoir d’enfin réussir à atteindre sa destination initiale. À sa suite, la Chef cuisinière complimenta la Professeur pour la cérémonie d’ouverture. Rowena sentit ses mains devenir un peu moite et le malaise la prendre. Certes, elle avait d’importantes implications dans le bon déroulement de la soirée, mais elle se sentait toujours nerveuse lorsqu’on lui attribuait tous les mérites alors qu’elle avait pourtant travaillé en équipe. Brillante, la sorcière n’était pourtant pas arrogante, et ne cherchait pas toujours nécessairement à obtenir les honneurs de ses succès, bien trop modeste pour cela.

-C’est moi qui devrait vous lever mon chap… heu mon diadème, bredouilla-t-elle en évitant de se retourner vers Deirdre pour ne pas être prise de confusion comme la fois précédente. Votre première prestation culinaire lors du buffet nous a tous coupé le souffle, mais heureusement pas l’appétit. Vous avez également grandement contribué au succès de la cérémonie, Lady Clarke, ne sous-estimez pas votre implication!

Le duo était presque arrivé au bout des escaliers lorsqu’il fut mention de la bibliothèque. Certainement l’endroit dans l’école dont Rowena était le plus fière, qui commençait au troisième et se terminait au quatrième étage. Justement, si les escaliers ne s’étaient pas joués d’elles, Serdaigle pourrait y emmener Clarke dans un petit détour avant de l’escorter (d’essayer en tout cas…) jusqu’aux cuisines.

-Ça tombe bien, on arrive justement au niveau de la salle d’études, on pourrait en profiter pour…

La grande sorcière ne termina jamais sa phrase, puisque l’escalier choisit cet instant pour changer d’orientation. Sa base se détacha en premier du plancher sur lequel Rowena s’apprêtait à poser le pied, et si ce n’eut été d’un réflexe de se jeter vers l’arrière, elle se serait probablement blessée en tombant au sol. Sauf qu’elle avait oublié que Deirdre se trouvait justement derrière elle. Parce que de vraies dames ne descendent pas les escaliers côte à côte, il faut tenir la rampe, et donc descendre une derrière l’autre, c’est bien connu. Elle entraîna donc la cuisinière dans sa chute, s’affalant maladroitement (ET HONTEUSEMENT) sur les genoux de celle-ci. Son diadème un peu de travers sur sa tête et des mèches sombres échappées de sa coiffure, lady Serdaigle avait soudainement bien moins de prestance.

-Ciel!... s’exclama-t-elle en peinant à se relever, non seulement à cause de sa longue robe, mais parce que l’escalier bougeait toujours, ruinant toute tentative d’équilibre. Pardonnez-moi, je vais…

« Vous aider à vous relever », mais non. Alors que Rowena retrouvait tout juste pied et tendait une main à Deirdre pour qu’elle puisse faire de même, l’escalier s’attacha à son nouveau pallier, générant une secousse un peu brutale qui fit de nouveau chuter la grande sorcière. Comme elle s’était rapprochée de Clarke dans sa tentative de secours, elle tomba cette fois-ci complètement sur la pauvre rouquine, se retrouvant bien vite nez à nez avec elle. Le cœur battant la chamade, Serdaigle hésita à se redresser cette fois-ci. Pas parce qu’elle avait été captivée à nouveau par le regard plus que parfait de sa collègue, non non, mais par prudent. Et si l’escalier bougeait encore?

-Vous… vous allez bien? Vous n’êtes pas blessée? Je suis terriblement désolée pour cette situation, chuchota la Directrice sans pour autant se relever. Il est évident que… que je dois mettre ce problème tout en haut de ma liste de priorités… Pour la sécurité des élèves.

Il était temps qu’elle se lève, maintenant, pas vrai? Tout était calme. Et il fallait bien savoir où elles étaient rendues, car dans la confusion de ses deux chutes, Rowena n’était même pas certaine si elles avaient monté ou descendu les étages du château. Elle allait donc vérifier.

Maintenant.

Aller… Debout…

Tout de suite? Avant d’étouffer Clarke sous son poids. Et de mourir de chaleur. C’est qu’elle commençait réellement à avoir trop chaud.

Au compte de trois?
Deirdre Clarke
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Deirdre Clarke
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Mer 13 Juil - 16:37
Avait-elle gloussé comme une gamine, là, tout de suite? Ou alors, avait-elle su retenir avec brio cette expression toute sauf noble? Elle ne saurait dire. Bon sang, elle se sentait si empotée! Évidemment, elle eut tôt fait de mettre son manque d’éloquence sur le compte de l’intimidation, lequel découlait de toute cette prestance incroyable que dégageait Rowena Serdaigle. Ça ne pouvait être que ça!

Glissant une main sur sa nuque, la rouquine tentait de chasser le trouble qui l’envahissait malgré elle, tentant dans un désespoir presque profond de faire appel à ses facultés cognitives qui, d’ordinaire, ne lui faisaient jamais défaut.

- Me lever votre... diadème? Rétorqua l’Irlandaise dans un couinement presque estomaqué. Mais pour quelle raison? Pour le banquet? OH. Je... merci, mais les elfes de maison sont réellement à l’origine de la grande majorité des repas! Enfin. J’ai conçu le menu, oui, mais en termes de productivité... je leur dois une fière chandelle.

Elle rougissait bêtement. N’avait-elle donc aucune tenue? Et pourquoi se sentait-elle aussi empotée? Certes, comme mentionné plus tôt, Rowena Serdaigle était une grande dame… pourtant, cette dernière n’adoptait aucun comportement destiné à faire sentir Deirdre inférieure… bien au contraire!

Le duo s’engagea dans l’escalier qui s’étalait devant eux, ne remarquant en rien la légère vibration qui l’animait, signe flagrant de son agitation éventuelle. Il fallait dire que Clarke n’avait honnêtement que de yeux pour sa compagne, bien qu’elle ne saurait s’expliquer la réelle motivation de cette admiration poignante. Un pas devant l’autre, les ladys progressèrent sur les marchent de pierres taillées dans le but évident – et un peu soudain, tout de même – de permettre à la cuisinière de jeter un œil à cette bibliothèque soi-disant phénoménale. D’ailleurs, alors qu’elle entamait à peine ses explications, la noble « bleue » fut brutalement interrompue, puisque l’escalier sur lequel elles se tenaient eut visiblement décidé qu’il s’agissait du meilleur moment pour se mouvoir. Alors que cette dernière allait poser son pied sur le plancher de l’étage supérieur, la terre ferme se déroba sous elle, l’obligeant à faire un bond vers l’arrière pour éviter une blessure qui aurait été toute sauf drôle.

- Dieu du ciel! S’écria Deirdre sous la surprise, se coltinant au passage la chef de Maison qui, bien évidemment, perdit pied dans le processus.

Inutile de préciser que la rouquine empotée fut traînée dans la chute, son popotin heurtant brutalement la marche derrière elle. Heureusement, elle avait eu le réflexe d’agripper la main-courante, s’évitant – par-dessus le marché – de débouler bêtement le reste de l’escalier qui s’étalait sous elle. Toutefois, ce que les deux nobles dames n’avaient pas prévu (enfin, pas qu’elles aient prévu quoi que ce soit, les événements qui s’enchaînaient étant tous hors de leur contrôle mutuel), c’était que Rowena finirait sa course sur les genoux de la jolie Irlandaise, lovée contre elle de manière complètement impromptue. Tout contre elle, Rowena semblait avoir perdu illico toute sa prestance, les cheveux un peu défaits et le diadème de travers… mais cela ne la rendait pas moins belle pour autant! Bien au contraire! Même lorsqu’elle était prise au dépourvu, Serdaigle restait une beauté naturelle. Oh cette dernière tenta bien de se redresser, mais l’escalier se fit un point d’honneur à mettre des bâtons dans les roues de cette dernière, l’obligeant à tituber. Malgré tout, la grande sorcière tint bon et tendit même sa main délicate en direction de Clarke, histoire de la gratifier d’une aide sans équivoque.

- Mais c’est d’un ridicule tout ça… Déclara la rouquine, voyant que sa compagne faisait des pieds et des mains pour retrouver un peu de dignité pendant que l’escalier, lui, continuait de faire des siennes.

Malgré tout, elle ne se fit pas prier pour glisser ses doigts dans la paume chaude de sa compagne, acceptant volontiers son aide plus que généreuse. Alors qu’elles semblaient bien en voie de réussir à se redresser convenablement, les deux femmes furent de nouveau prises au dépourvu lorsque l’escalier décida enfin de cesser sa trajectoire, s’attachant brutalement à un nouveau palier. Dans le processus, une secousse se fit sentir, déstabilisant à nouveau les deux compatriotes d’infortune. Bang!! Deirdre se retrouva affalée de nouveau contre les marches inconfortables et se coltina, en prime, une Rowena déconfite qui s’affala de tout son long contre elle.

- OUF, fit l’Irlandaise dont le souffle quittait ses poumons. Pas que sa vis-à-vis était lourde, mais l’impact de la pierre contre son dos l’avait obligé à extirper douloureusement son air.

Malgré la position inconfortable dans laquelle elle se trouvait, Deirdre n’osa pas repousser sa compagne. Non seulement craignait-elle que l’escalier ne bouge à nouveau (les trimballant disgracieusement dans tous les sens)… Mais il y avait autre chose qui l’en empêchait. Son cœur battait la chamade et des papillons lui vrillaient l’estomac en une sensation absolument exquise. Que se passait-il? Elle n’avait jamais ressenti cette sensation jusqu’à présent, pas même au jour de son mariage avec Sir Clarke. Complètement captivée par ce faciès magnifique qui se trouvait à quelques centimètres du sien, l’Irlandaise n’entendit qu’à moitié les propos de l’Anglaise, comme si ces derniers étaient articulés en sourdine.

- Hein? Je… Quoi? Bafouilla-t-elle, la bouche soudainement très sèche. Son quotient intellectuel pouvait maintenant rivaliser avec celui d’un crapaud.

Perdues [Deirdre] Giphy

- Oh… oui… ça va… très bien même. Priorité? Oh oui, ce serait bête qu’un élève subisse la même chose… Vraiment? N’était-ce pas un moment étrangement captivant?

Pourquoi ne se redressait-elle pas? Enfin, pas qu’elle s’en plaignait réellement! Bien sûr, elle serait courbaturée et le creux de ses reins serait douloureux… Mais les papillons qui continuaient de s’agiter dans ses entrailles étaient loin d’être désagréables. Elle était belle, elle sentait bon… Une vraie dame de la haute société dans toute sa gloire, et ce, malgré le diadème encore croche sur son magnifique crâne.

Les deux femmes restèrent comme ça, un petit moment, yeux dans les yeux, leur souffle ne formant plus qu’un. Deirdre avait l’impression que le temps s’était arrêté et que tout ceci avait beaucoup trop de sens pour n’être qu’une bête coïncidence. Si son cerveau s’était fait la malle, son cœur, lui était toujours très présent, battant comme un déchaîné devant cette proximité qu’elle n’aurait jamais cru vivre un jour avec la grande dame. Malgré tout, sa conscience finit par refaire surface, lui rappelant avec beaucoup de retard qu’elles risquaient de se perdre davantage si elles restaient au même endroit jusqu’à ce que l’escalier bouge à nouveau.

- Il… Il faudrait se relever… Fit-elle en gloussant nerveusement. Enfin, pas que les marches qui s’enfoncent dans mon dos sont vraiment un problème en soi… mais… mais si on reste là… nous allons nous retrouver on ne sait où…

Oh, Rowena venait tout juste de capter l’étrangeté de la position dans laquelle elles se trouvaient. Se confondant en excuses, la bleue se redressa enfin, replaçant son diadème d’une main agile avant de tendre sa paume en direction de sa compagne. Cette fois, Deirdre ne se fit pas prier pour accepter cette aide qu’on lui offrait avec beaucoup d’altruisme. Se redressant, la rouquine geignit un peu de douleur en appuyant une main dans le creux de ses reins, là où l’impact le plus important s’était fait ressentir.

- Non, non ça va je vous assure! Juste un peu courbaturée! Fit-elle en rigolant, balayant l’air de sa main avec insouciance. Vous savez, avec quatre enfants, j’ai vu bien pire! Vous aussi, assurément, pas vrai? Vous être mère également, n’est-ce pas Lady Serdaigle? Il ne faut pas se méprendre! Les miens sont adorables… simplement turbulents. C’est l’âge, vous voyez…

Vague souvenir d’elle-même, progressant dans la maison familiale avec la plus jeune sanglotant dans les bras, les jumeaux accrochés à ses jambes et l’aînée qui la tirait par le bras sans retenue pour lui montrer son dernier chef-d’œuvre. Cette journée-là, elle s’était coltinée le plus phénoménal des tours de reins. L’intervention d’une guérisseuse avait d’ailleurs été nécessaire.

Sa main était toujours dans la sienne, pas vrai? Était-ce pour cette raison qu’elle ressentait cette douce chaleur l’envahir? Mais pourquoi diantre se sentait-elle aussi… chose… en la présence de Rowena Serdaigle? De douces émotions de la sorte ne devraient pas exister, pas vrai? Pas entre deux femmes du moins… Ce genre de sentiments nouveaux et agréables auraient dû être exclusivement réservés à son mari. Or, elle n’avait jamais ressenti une telle chose pour lui par le passé. Mais, malgré tout, Deirdre Clarke n’était pas sotte. Elle se doutait bien de ce que tout ceci voulait dire. Voilà qui la fascinait autant que cela l’effrayait outrageusement.

Elle se racla la gorge, rougissant comme une jouvencelle sans qu’elle en ait le moindre contrôle. Retirant ses doigts de ceux de sa compagne, la cuisinière tenta au mieux de détourner la conversation, espérant ainsi futilement faire évaporer le moment présent. Elle devait garder sa famille en tête, c’était la clé!

- Alors… où sommes-nous donc?
Fit-elle en jetant un regard circulaire au couloir qui s’étalait devant elles. Joignant ses mains l’une à l’autre, la jeune femme s’avança, les lieux étant terriblement tranquilles. Les talons de ses jolies bottes finement travaillées claquaient sur le pavé bien entretenu. Des salles de classe?

Elle s’étira le cou et jeta un regard curieux à la pièce qui se trouvait devant elle. Elle ne connaissait que très peu les matières enseignées à Poudlard, alors il lui serait impossible de savoir à quel professeur était destinée cette pièce. Toujours poussée par sa curiosité débordante, la jeune femme s’aventura plus loin dans la salle d’enseignement et se dirigea vers la grande fenêtre qui ornait le fond. Elle glissa ses prunelles azurées vers l’extérieur… et hoqueta de surprise.

- C’est moi où nous nous situons dans les étages supérieurs, soit à l’opposé de notre destination principale? Fit-elle en jetant une œillade en direction de sa compagne, signalant ainsi qu’elles se trouvaient encore davantage en altitude que précédemment. Ce château est réellement un labyrinthe, ma foi… Puis, elle éclata d’un rire amusé, franc. Deux femmes adultes, brillantes, pleines de ressources… mais complètement perdues dans les méandres d’un château magique! Il faut le faire, quand même! Pouvons-nous qualifier notre situation de véritable aventure? Voilà qui me change de mon quotidien!

Croisant les bras sur sa poitrine, Deirdre jeta un regard pétillant vers la directrice des bleus, laquelle semblait néanmoins un peu plus détendue que précédemment.

- Était-ce le but recherché en créant ces escaliers? Tester les capacités d’orientation de chacun? Le cas échéant, vous constaterez que je mérite une piètre note! Je n’ai pas la véritable étoffe d’une aventurière… Mais qu’à cela ne tienne, je fais d’excellentes brioches! Chacun ses forces! Je vous ferai goûter si ça vous chante. Nous nous connaissons peu, mais j’adorerais pouvoir prendre le thé avec vous un de ces quatre! Je n’ai que peu d’amies à Pré-au-Lard et je ne saurais dire pour quoi, mais votre présence me fait du bien.

Hum… Peut-être parlait-elle un peu trop, pas vrai? Constatant qu’elle franchissait surement les limites de la bienséance, la jeune femme se massa à nouveau la nuque, puis se racla la gorge.

- Pardon, c’était inconvenant, pas vrai? Je suis maladroite.
Rowena Serdaigle
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Rowena Serdaigle
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Jeu 21 Juil - 15:19


Perdues


Deirdre Clarke

C’était probablement la chose la plus embarrassante qui était arrivé à Rowena dans toute sa vie. Mais bien que la honte rougissait ses oreilles, elle n’avait pas particulièrement envie de remédier à la situation. Ce qui était d’autant plus honteux, soit dit en passant, car elle resta là un long moment, tout contre Deirdre, à regarder celle-ci sans bouger. Et c’était réciproque. Une petite partie encore logique du cerveau de Serdaigle (on mettra la stupidité momentané sur le compte du diadème de travers, ça devait décalibrer ses neurones, non?) savait qu’il fallait qu’elle se lève maintenant, et tentait de s’encourager mentalement en comptant jusqu’à trois. Mais ce ne fut vraiment que lorsque Lady Clarke mentionna son inconfort que la Fondatrice se redressa tel un ressort, la fumée lui sortant certainement par les oreilles tant elle avait chaud désormais.

Le souffle court et les yeux agrandis par la stupeur, Rowena pris le temps de replacer quelques mèches de cheveux pour se redonner contenance, et reposa correctement son diadème sur sa tête, sachant trop bien à quel point elle avait grand besoin de sa sagesse à la suite de ce moment trop étrange. Et soudain, ça la frappa d’un coup. Il fallait tendre la main voyons! Mais où étaient ses manières? Bredouillant de nombreuses excuses plus ou moins intelligibles, Serdaigle aida Clarke à se relever.

-Vous avez mal? s’exclama-t-elle avec angoisse en voyant la peine qu’éprouvait Dridree à se relever. Je vous emmène tout de suite à l’infirmerie! se mit-elle à paniquer tout en devant admettre mentalement qu’elle aurait aussi peu de succès à l’y entraîner qu’elle n’en avait eu à l’escorter aux cuisines, ce qui était son but premier.

Mais Deidre balaya ses inquiétudes avec insouciance, assurant qu’elle avait eu pire, avec ses quatre enfants. Ce n’était pourtant pas une raison pour souffrir inutilement quand la magie médicale pouvait soulager de la douleur! Et puis, la médicomage étant la sœur de Lady Clarke, elle ne pouvait tout de même pas s’opposer à aller la voir, n’est-ce pas? Du coup, pourquoi s’entêter de la sorte à rester en sa compagnie?

Un tout petit brin de logique souffla à Rowena que c’était justement pour rester en sa compagnie, mais elle le chassa aussitôt. Parce que Deridre avait parlé de sa fille, et que dès qu’il était question d’Helena, l’attention de Serdaigle revenait avec vigueur. L’enfant unique n’avait jamais vraiment été « turbulente », mais il faut dire qu’elle avait eu la chance de dépenser son lot d’énergie avec sa mère constamment en mouvement.

-Oui, je vois… murmura-t-elle tout de même par pure politesse, mais surtout parce qu’elle ne trouvait rien de plus pertinent à dire, toute perdue qu’elle était dans ses souvenirs d’aventures avec Helena au travers le monde.

Perdue au point où elle oublia, l’espace d’un instant, qu’elles étaient réellement perdus, au sens propre, et qu’elle n’avait toujours pas relâché la main de Deedir. Ce que celle-ci n’avait pas fait non plus de toute façon. Comme lorsqu’elle s’était affalée honteusement sur elle, Rowena fixait toujours la belle rousse sans pouvoir détacher son regard du sien, jusqu’à ce que celle-ci se racle timidement la gorge et reprenne possession de ses doigts. La grande dame entrouvrit la bouche pour s’excuser à nouveau, bien qu’elle ne savait pas trop de quoi, mais fut interrompue par Clarke, qui semblait absolument vouloir combler la conversation. Telle une possédée, Serdaigle la suivit dans le couloir où elles avaient atterri, et soupira en considérant la situation dans laquelle elles se trouvaient. Car au contraire de la cuisinière, l’historienne savait pertinemment où elles étaient maintenant, et ne comprenait pas que sa malchance puisse persister à ce point.

Il n’y avait pas âme qui vive dans les parages, et pour cause, la classe d’astronomie ne servait qu’en soirée, et il n’y avait aucun cours de divination à cette heure. Se mordillant honteusement la lèvre, Rowena ne put qu’acquiescer à la question de Dreider, admettant ainsi qu’elles étaient bel et bien perdues. Enfin, est-on vraiment perdu, quand on sait où l’on est, mais qu’on ignore simplement comment aller ailleurs?

-Effectivement, nous sommes au septième étage… marmonna Rowena en peinant à rire comme le faisait sa collègue, amère d’être incapable de s’orienter dans son propre château. Par là, c’est la tour d’Astronomie, et de ce côté, celle de divination, et si on continue dans ce sens on trouvera la volière.

Pas que ce soit réellement ce qui intéressait Deirred, pas vrai? Cette pauvre femme ne voulait-elle pas simplement retrouver son chemin? La bonne humeur obstinée de Clarke face à leur mésaventure fini tout de même par tirer un mince sourire à Serdaigle, laquelle commençait à se décourager de leur situation. Avec légerté, la jolie rousse pointait le côté saugrenu de la situation, de façon totalement humoristique, sans paraître accusatrice envers l’échec de celle qui devait la guider, remettant autant la faute sur elle-même. Un poids commença à disparaître des épaules de Rowena alors qu’elle détaillait l’escalier derrière elles, celui qui les avait trompés, et qui intriguaient tant la cuisinière… avec raison!

-Pour tout vous dire, je les avais ensorcelés afin qu’ils puissent deviner les intentions du sorcier ou de la sorcière qu’ils transportent, et qu’ils les mènent à bon port d’un bout à l’autre du château. J’étais certaine que mon sortilège servirait justement à éviter que les gens se perdent dans les trop nombreux couloirs de Poudlard en les emmenant directement à destination… bredouilla-t-elle en regardant le bout de ses pieds, prise de honte. Il faut croire que j’ai échoué quelque part… Soit la pierre est incapable de conserver un enchantement de legilimancie, ou alors… Ou alors l’un de mes collègues m’a fait un sale coup et a travesti mon sortilège! S’exclama-t-elle dans un éclair de lucidité, se frappant le front de la paume de la main, réalisant que ça ne pouvait être que cela. C’est du Godric tout craché! Quoi que Salazar aussi est… enfin, je ne vais pas vous embêter davantage avec cela, c’est mon problème, je le résoudrai une fois que je vous aurai escorté à bon port, comme promis, conclut-elle avec un air désolé en cessant enfin d’observer l’escalier mouvant pour fixer son regard dans celui de Dierdre.

Et se souvenant soudainement que la regarder trop intensément lui faisait perdre un peu trop de bon sens. Mais il fallait bien qu’elle répare la gaffe de ses co-fondateurs, non? Après tout, c’était la seule explication logique au problème des escaliers : elle voyait tout simplement pas où elle avait échoué dans son enchantement. Bien sûr, Rowena ne pouvait absolument pas s’imaginer qu’aucune des deux hypothèses émises étaient fausses : non seulement personne n’avait trafiqué son sort, mais en plus, il fonctionnait parfaitement. Elle ne s’était pas rendu aux cuisines plus tôt parce qu’elle cherchait Derdire, laquelle se trouvait au cinquième, et les escaliers l’avaient trouvé à sa place. Puis, ils les avaient à nouveau bernées pour les emporter tout en haut du château afin de les isoler… Mais comment diable Serdaigle pouvait-elle se douter de cela ? Si c’était le désir qu’elle avait réellement au fond de son cœur, elle se le cachait si bien qu’elle l’ignorait elle-même.

-Oh! Mais ce n’est pas inconvenant du tout! l’interrompit Rowena lorsque Deirder s’excusa pour ses propos, lesquels avaient honnêtement bousculé la sage femme, sans qu’elle puisse mettre le doigt sur le pourquoi. Je suis ravie que vous appréciez ma présence, c’est tout réciproque, je vous assure!

Et bien qu’elle ait affirmé cela dans l’espoir d’être « gentille » et de faire sentir Clarke moins mal à l’aise, elle se sentit aussitôt rougir jusqu’aux oreilles en constatant à quel point ce qu’elle avait affirmé s’approchait de la vérité. En fait, les mots qu’elle avait employés n’étaient simplement pas assez forts pour décrire ce qu’elle aurait vraiment souhaité dire, mais elle ne pouvait tout de même pas oser ajouter… Non, ça ne se faisait pas.

-Ce serait un immense plaisir de passer plus de temps avec vous, ajouta-t-elle pourtant, se maudissant intérieurement d’ajouter au malaise dont elle ne saurait plus comment se sortir, mais incapable de s’en empêcher. J’ai bien envie de goûter à ces incroyables brioches, évidemment, affirma-t-elle avec un sourire en pensant qu’elle ressemblait davantage à Helga qu’à elle-même à cet instant, mais elle avait affirmé cela simplement parce qu’elle sentait qu’elle avait besoin d’une « raison » pour voir Derired, comme si ne pas en avoir était… inconvenant? Voilà qu'elle se mettait à penser comme Clarke! Une dame pouvait bien apprécier la compagnie d'une autre en toute simplicité, non ?

La directrice des bleus jeta un œil vers les escaliers qui permettaient de monter au sommet de la tour d’astronomie, à partir de la salle de classe. Celui-là n’avait pas été ensorcelé par ses mauvais soins, bien entendu, ce n’était pas nécessaire, il ne menait qu’à un seul endroit, pour les cours. Comme il ne faisait pas encore noir, aucun cours n’était près de commencer. Prise d’une subite envie de prendre de l’air (et pas du tout pour prolonger son instant en compagnie de Deeirrd, bien sûr, ça n’avait rien à voir!) Rowena pointa la salle de classe d’un geste gracieux (et plein d’espoirs…)

-Vous vouliez prendre l’air, si je me souviens bien? tente-t-elle en s’engageant dans la pièce. C’est toujours possible, en altitude. On ne pourra pas profiter de la vue impressionnante sur la voie céleste, mais on aura une superbe vue en plongée sur le terrain. Si vous aviez envie de vous familiariser avec le territoire qui entoure l’école, c’est le moment où jamais. Et cet escalier-là ne bougera pas tout seul, promis… marmonne-t-elle avec encore un peu de honte dans la voix, mais surtout d’embarras, se souvenant comment elle s’était peu délicatement affalée sur la cuisinière lors des secousses.

Arrivée en haut des marches, un vent frais vint décoiffer les dames. Les courants étaient toujours plus puissants en haut, mais comme il n’y avait qu’une simple brise au sol, elles ne seraient qu’un peu froissées, et non complètement inconvenantes. Et elles n’auraient pas besoin de crier pour s’entendre l’une et l’autre. Serdaigle marcha jusqu’à la rambarde, sur laquelle elle s’appuya pour regarder en bas, tel l’oiseau scrutateur de sa maison, puis elle se retourna à nouveau vers sa collègue, un sourire encourageant aux lèvres.

-Vous n’avez pas le vertige, au moins, j’espère? s’enquit-elle en réalisant bêtement que ça ne lui avait pas traversé l’esprit du tout. Il ne faut pas s’en faire, c’est totalement sécuritaire, et … je suis là, il ne peut rien vous arriver.

Cela sonnait peut-être hautain de la façon dont c’était formulé, mais ce n’était pas du tout l’intention de Rowena. Elle ne se voyait pas comme le Chevalier Servant qui venait au secours des demoiselles en détresse, ça c’était le rôle de Godric. Mais avec Deirdre… Elle ferait n’importe quoi pour qu’il ne lui arrive rien.
Deirdre Clarke
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Deirdre Clarke
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Lun 12 Sep - 16:40
C’était elle ou sa compagne semblait... gênée? Une femme aussi grandiose que Lady Serdaigle pouvait donc douter d’elle-même? Allez savoir pourquoi, Deirdre, dans toute sa naïveté, avait du mal à assimiler l’information. Oh, elle était à l’origine du sort animant les escaliers... Et au vu du commentaire que la rouquine avait émis un peu plus tôt, il n’était pas étonnant de voir la grande Lady s’empourprer! Par tous les dieux! Est-ce qu’elle était à l’origine de cet embarras presque palpable!

- Oh, je suis désolée!! Couina-t-elle, réalisant un peu trop tard sa bévue. Je ne voulais absolument pas insinuer que vous...

Au même moment, la directrice des Bleus sembla elle-même frappée d’une puissante constatation : elle s’était assurément fait jouer un bobard par un compatriote fondateur. Visiblement, à lire ses magnifiques traits empreints d’exaspération, cette dernière avait tout de même un peu l’habitude des fanfaronneries de ses compagnons de direction. D’ailleurs, à priori, le nom de Godrik fut celui qui avait franchi en premier les lèvres de la noiraude, signe que le directeur des Rouges avaient une réputation déjà bien ancrée. Pour sa part, Dirdree ne put s’empêcher d’esquisser un petit sourire en coin. Quelque chose lui disait qu’une complicité importante devait régner entre ces quatre individus de renom, bien au-delà du simple partenariat d’affaires. Elle était un brin envieuse de ce type de relation, elle qui n’avait jamais eu la chance de développer de réelle amitié dans sa vie : son mari, ses bonniches d’autrefois et ses enfants étant les seules relations sociales auxquelles elle avait eu droit. Elle avait, jadis, développé une complicité hors pair avec sa sœur cadette, mais faute de pouvoir se voir autant qu’elles ne le souhaiteraient, Deirdre était au quotidien privé de relation amicale solide. Fort heureusement, avec la venue de Rio à Poudlard, les choses allaient changer... l’espérait-elle, du moins. Une vague de nostalgie avait alors envahi son pauvre cœur, laquelle elle tenta de balayer du revers de la main.

Encore heureux, les propos de la grande dame eurent tôt fait de faire disparaître cette morosité naissante : elle appréciait aussi sa présence! Un sourire franc s’immisça sur les lèvres rosées de la rouquine, cette dernière ressentant malgré elle une myriade de papillonnements au creux de son estomac. Peut-être réussirait-elle à se faire une véritable amie, comme au temps où elle avait Rionach à proximité, avec qui elle avait partagé tant de beaux moments de complicité. En fait, Deerdri réalisait à présent qu’entre les enfants qui prenaient presque tout son temps et l’absence (physique ou mentale) de son mari noyé par l’alcool, elle ressentait une réelle et profonde solitude. Le fait de pouvoir se faire une potentielle amie la mettait dans tous ses états malgré elle, ce qui expliquait ces frissons étranges qu’elle ressentait (comment se voiler la face façon Clarke).

Un immense plaisir de passer du temps avec elle? L’Irlandaise aurait pu sautiller sur place tant elle était excitée à l’idée de vivre autre chose que sa morne monotonie. Son sourire s’élargissait sans qu’elle n’en ait conscience et elle ramena ses magnifiques prunelles céruléennes devant elle, craignant de fixer les traits de sa potentielle amie. Pourquoi? Parce qu’elle avait la sensation qu’elle se mettrait à glousser comme une gamine inconvenante si elle s’attardait trop sur cette dernière. Bon sang, elle était une adulte! 26 années de vie! Elle devait agir comme telle! Prendre une grande inspiration, c’était la clé!

- Ah bon? Alors il me fera le plus grand des plaisirs de vous en réserver une ou deux lors de ma prochaine fournée! Fit-elle avec un enthousiasme mieux contrôlé cette fois. Loin de moi l’idée de me vanter : mais on m’a dit à plusieurs reprises que mes brioches valaient le détour!

Un mouvement fut esquissé de la part de la gracieuse Lady Serdaigle, laquelle pointait un escalier tout au fond de la salle de classe où elles se trouvaient. La proposition qui lui fut faite avait ce chic de l’enthousiasmer intérieurement davantage qu’escompté! Bon après, il fallait dire que la vue devait être imprenable de là-haut et sentir l’air frais sur son visage aurait assurément ce chic de lui faire du bien! Rien de plus, hein? D’ailleurs, le commentaire émis concernant l’immobilité assurée de cet escalier eut pour effet de faire glousser la rouquine, laquelle tentait malgré tout de garder une certaine contenance, afin d’éviter de laisser entendre qu’elle se moquait de Lady Rowena Serdaigle.

Les deux femmes gravirent donc les marches de pierres en colimaçon et la porte toute en haut fut ouverte par l’aînée à la chevelure presque corbeau. Un vent de fraîcheur s’engouffra instantanément dans la tour, faisant virevolter les quelques mèches rebelles de l’Irlandaise, laquelle dut se saisir de son bonnet pour éviter qu’il ne tournoie dans le processus. L’élégante Bleue prit les devants, ignorant le souffle du vent et se dirigeant gracieusement vers la rambarde où elle s’appuya. Elle semblait scruter les environs avec sérénité, laissant entendre que cet endroit lui était fort agréable. Son profil gracile, élancé et volontaire rappelait celui d’un oiseau proie, le même qu’indiqué (volontairement ou pas) par son noble nom de famille. Elle avait l’air dans son élément, là-haut, sur cette tour qui surplombait l’horizon de toute hauteur. Elle était... Belle.

Jetant un regard par-dessus son épaule, Rowena gratifia Diedrre d’un magnifique sourire, invitant cette dernière, par cette simple expression, à la rejoindre. Sans se faire prier, l’Irlandaise s’approcha de sa potentielle amie et s’appuya sur la rambarde, à ses côtés, afin de mieux admirer l’immense domaine protégé par la magie bienveillante des quatre fondateurs. La vue était à couper le souffle, pour dire vrai. Jamais elle n’avait pu admirer le territoire sous cet angle et franchement, elle ne regrettait pas d’avoir accepté de suivre Serdaigle!

- Oh non! Ne vous inquiétez pas! Fit-elle en secouant de la tête en réponse à la question de sa compagne. Je suis surtout estomaquée, je vous avoue! Et je me sens parfaitement en sécurité, ici, en votre compagnie. Il faut dire que l’étendue de vos talents magiques vous précède, Lady Serdaigle. Si je devais chavirer, je suis persuadée que vous sauriez exactement quoi faire pour me sauver la mise! Vous êtes pleine de ressources... Mais avouons-le : ce genre de choses ne se produiront pas!

Sa robe virevoltait sous la brise et même si la température était nettement plus fraîche qu’au sol, Drederi n’en était pas moins bien. Il y avait ce je-ne-sais-quoi d’apaisant à regarder le monde évoluer depuis les nuages.

- Les couchers de soleil doivent être époustouflants, vu d’ici,
fit-elle en observant les arbres de la forêt qui s’étendait de ce côté de la tour alors qu’une envolée d’oiseaux surplombait les conifères. Vous passez beaucoup de temps en ce lieu? Je crois que je ne m’en lasserais jamais... C’est si calme. Loin de tout, des problèmes et de la monotonie du quotidien...

Elle eut un regard vague, pendant un fugace instant. Puis, elle ramena son attention sur l’illustre sorcière qui avait eu l’immense générosité de lui permettre de profiter de ce balcon exceptionnel.

- Et si vous me faisiez une visite guider du domaine? Depuis le haut de cette tour! Moi et mon mari sommes arrivés depuis quelques semaines seulement et avons été si occupés que nous n’avons pas pu explorer les environs. Cette forêt semble s’étendre à l’infini... pouvons-nous nous y promener? J’adorerais emmener les enfants pour faire la cueillette des champignons...


Puis, promenant ses prunelles tout en écoutant les réponses de sa vis-à-vis, Derider nota cet étrange paysage un peu plus loin... comme un terrain de sport quelconque. N’étant pas fervente amatrice des jeux sportifs, elle était un peu inculte en la matière.

-Et là-bas? Qu’est-ce que c’est? Pardon, je devrais peut-être savoir la réponse, mais ce n’est pas le cas...

Elle gloussa, un peu gênée, puis ramena son attention sur Rowena Serdaigle, laquelle scrutait également la zone préalablement démontrée. Son profil était magnifique : fin, élégant, élancé. Elle devait susciter les plus beaux poèmes, attirer les moindres regards, créer l’envie partout où elle allait. Parce qu’en plus d’être sublime, la Lady était réputée pour sa vive intelligence, sa sagesse et son remarquable maniement des sortilèges. À côté d’elle, Ddreire faisait piètre figure. Son talent? Faire des muffins qui sentent bon... THAT’S GONNA CHANGE THE WORLD FOR SURE. Pour dire vrai, elle avait un peu honte d’elle-même, considérant qu’elle ne valait peut-être pas plus que son rôle de cuisinière et de poule pondeuse bonne à enfanter (enfin, oui et non, considérant la quantité monstre de fausses couches qu’elle avait subies). Après tout, Calum passait tellement de temps à cuver ses bouteilles et à se languir de cette femme exceptionnelle qu’il avait perdue qu’il n’avait pu faire autrement que d’écorcher violemment l’estime de Lady Clarke, même accidentellement. Elle n’avait jamais été suffisamment bonne pour le rendre heureux. Elle n'avait jamais été suffisamment bonne pour lui permettre d’avoir une grande flopée d’enfants. Elle n’avait jamais été suffisante, tout simplement... et ce serait toujours comme ça, jusqu’à sa mort. Comme l’Irlande lui manquait, tout à coup! Le seul endroit où elle avait vraiment pu se sentir entière, chez elle.

Rowena avait vite capté que Chose ne l’écoutait pas vraiment et avait tourné la tête vers elle, remarquant assurément que la rouquine la dévisageait.

- Oh bon sang, mille pardons... Réalisa soudainement Clarke en sortant brutalement de sa rêverie. Je ne voulais pas être grossière, à vous dévisager de la sorte. Je... Je vous admire, tout simplement. Vous avez tellement accompli pour ce domaine, pour cette communauté! Je sais que vous étiez assisté de trois autres merveilleux sorciers, mais quand même! Vous faites une réelle différence pour la société sorcière et franchement, je vous admire pour tout ça. Non seulement êtes-vous sublime, mais votre réputation n’est plus à refaire, Lady Serdaigle. Vous êtes une source d’inspiration pour tant de gens. Et franchement, c’est une chance que je puisse passer du temps en votre compagnie, en ce moment. Je vous remercie du temps que vous prenez pour me montrer la vue magnifique de cette tour.

L’Irlandaise fit une courbette de remerciement et de politesse. Franchement, elle espérait également ne pas trop accaparer la grande sorcière qui, avouons-le, avait peut-être d’autres chats à fouetter. Être une figure aussi importante pour toute la communauté venait assurément avec son lot de responsabilités.

- J’imagine que vous devez avoir un emploi du temps très occupé? Suis-je en train d’accaparer tout votre temps? Je ne veux pas imposer ma présence non plus, le cas échéant, nous pourrions simplement retrouver le chemin du retour, ça ne devrait pas être si atroce que ça, descendre de quelques étages... Et je n’en serais pas froissée, cela dit! Je veux simplement m’assurer que je ne vous impose rien...

Au même moment, quelques oiseaux de proie passèrent près de la tour, filant vers le toit du château un peu plus loin. Des chouettes, n’est-ce pas? Ou alors elle ne savait plus reconnaître ces majestueux volatiles...

- Votre volière est là-bas? Elle semble plutôt vaste, vue d’ici. Avez-vous que des chouettes ou est-elle aussi riche en diversité que le reste de ce château?

Elle était une incorrigible curieuse...
Rowena Serdaigle
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Lun 28 Nov - 14:53


Perdues


Deirdre Clarke

En entendant le gloussement amusé de Deirdre, Rowena se fit la réflexion qu’elle avait un si joli rire qu’il lui semblait qu’elle ne se lasserait jamais de l’entendre. C’était plutôt étrange, comme pensée soudaine, puisqu’il était plutôt rare que la Serdaigle s’attarde à ce genre de détail chez une personne. Plus que rare, ça ne lui était, de mémoire, jamais arrivé. Il faut dire qu’elle avait l’habitude d’être plus… « terre à terre » que cela, se contenter de relever chez les gens les caractéristiques pertinentes et utiles, comme les compétences, les connaissances, les forces et faiblesses, bref tout ce qui pouvait servir. Le son d’une voix ou la douceur d’un regard ne faisait généralement pas parti de ce qu’elle remarquait chez ses paires.

Mais c’était tout ce qu’elle parvenait à penser lorsqu’elle posait les yeux sur Clarke. Puis, elle s’empourprait bêtement et essayait de penser à autres choses.

Malgré le vent, ses longs cheveux sombres n’embêtaient pas particulièrement Rowena, son diadème suffisant à garder les mèches les plus rebelles hors de son visage, le reste ne la chatouillant que légèrement du cou jusqu’aux bras. Deirdre semblait devoir mettre plus d’efforts à rester coiffer, une tâche que la sage dame jugeait peu utile, car Clarke semblait toujours magnifique en toutes circonstances, même échevelée.

À peine eut-elle le temps de prendre la pleine mesure de la pensée qui venait la traverser que la rouquine lui faisait oublier son embarras soudain simplement en parlant. Discuter de tout et de rien avec Deirdre était d’une telle facilité que c’en était déconcertant. La cuisinière pouvait la mettre à l’aise seulement avec ses mots, puis la rendre infiniment mal à l’aise d’un seul regard, parfois même les deux en même temps!

-Ne… n… n’exagérez pas quand même… marmonna Rowena en évitant le regard troublant de bonté de celle qui chantait presque ses louanges.

Si elle avait l’habitude de se faire élever sur un piédestal, comme ses trois collègues dont la renommée n’était plus à refaire, Serdaigle trouvait étrange que cela vienne de la belle bouche appétissante de Clarke, comme si d’un coup elle avait envie d’être plus humble, plus ordinaire, moins inatteignable. Sa réputation avait l’avantage de tenir loin d’elle les gens embêtants, mais Deirdre n’était définitivement pas du lot que Rowena souhaitait intimider pour garder à ses pieds.

-Non, en effet, ça n’arrivera pas! conclut-elle finalement en essayant de reprendre contenance, ne pouvant s’empêcher quand même de s’imaginer volant au secours de sa belle collègue pour lui sauver la vie, dans une chute héroïque et enlevante, mais à l’atterrissage parfaitement maîtrisé.

L’historienne s’apprêtait à répondre à la nouvelle question lancée par la cuisinière, définitivement remplie de curiosité, lorsqu’elle réalisa soudain qu’elle n’en avait pas la moindre idée. Jusqu’à présent, Rowena n’avait utilisé la tour que pour des raisons académiques, soit pour suivre le parcours des étoiles, à la nuit tombée, et jamais simplement pour le plaisir d’observer l’aube ou le crépuscule depuis la meilleure vue qu’offrait Poudlard. Hors, cette action si simple lui faisait terriblement envie désormais.

-Je ne peux qu’imaginer que ce soit magnifique, en effet, mais je dois admettre que je n’ai guère eu le temps de vérifier, jusqu’à présent. Nous pourrions revenir plus tard pour le…

Soudainement, Rowena s’interrompit, réalisant avec stupeur qu’elle donnait un rendez-vous à sa collègue comme si elles étaient copines depuis toujours, ou plus encore. En haut d’une tour au coucher du soleil, ça ressemblait presque à un rencart amoureux, ce qui était complètement insensé, bien sûr. Mais Deirdre n’avait pas pu le percevoir de la sorte, pas vrai? Une jeune dame aussi distinguée ne devait certainement pas penser à ce genre de trucs idiots. Il n’y avait que l’imagination trop débordante de Serdaigle pour l’amener à avoir des idées aussi bêtes.

-Pour vérifier. De façon… totalement… académique. Bien sûr.

Parce qu’il faut savoir… N’est-ce pas?

D’une légèreté qui donne des ailes au cœur de Rowena, Deirdre lui demande alors de lui faire une visite guidée des lieux, tout en restant sur place, et la sorcière s’exécute alors en lui pointant les diverses sections des alentours du château et lui expliquant leur utilité ou ce qu’on y trouve. Se rapprochant un peu de Clarke afin que celle-ci puisse suivre son doigts lorsqu’elle donnait une explication, Serdaigle pouvait presque sentir que l’air était plus chaud près de sa compagne, une constatation réconfortante dans la fraîcheur de l’automne.

-Par contre, je ne recommande pas la visite de ce secteur de la forêt avec des enfants, continue-t-elle à expliquer en pointant vaguement vers l’ouest. Je pense même qu’il nous faudra complètement en restreindre l’accès à toute l’école, nous ne sommes pas rassurés sur sa sécurité. En revanche, pour les champignons, Hedga m’a parlé d’un endroit idéal plus par là-bas, à côté du lac, où l’humidité est idéale justement, et avec l’ombre des arbres…

Et ainsi de suite. En véritable encyclopédie sur deux pattes, lorsque Rowena apprenait quelque chose, elle ne l’oubliait jamais, et était impossible à arrêter quand on lui demandait des informations. Elle se mit donc rapidement à déblatérer sur le Kwidditch et les règles du jeu, son inventeur qui faisait partie des membres du personnel de Poudlard, l’implantation du sport magique dans la vie de l’école et son ajout au système de points, bref, elle en oubliait presque ses derniers malaises et ne remarqua qu’après un long moment que Deirdre la dévisageait sans rien dire, ce qui était une première depuis qu’elles s’étaient croisées, la rouquine ayant toujours eu beaucoup de question.

-Oh, pardon, j’imagine que ça commence à être ennuyant tout ça, vous m’excuserez, quand je me mets à expliquer des choses, je me perds trop dans les détails et j’oublie à quel point ça peut-être agaçant pour certains, je ne voulais pas vous endormir… commença-t-elle à s’excuser, avant que Clarke ne s’empresse de lui avouer qu’elle n’était qu’en train de l’admirer, ce qui fit de nouveau empourprer Serdaigle.

À quelques reprises, Rowena essaya d’interrompre le flot de compliments de Deirdre, mais refermait bien vite les lèvres, ne sachant que dire pour se sentir mieux, ce qui lui donnait une tête de poisson hors de l’eau, à ouvrir et fermer la bouche à répétition. Elle craqua lorsque Clarke se courba comme si elle faisait face à Son Altesse royale en personne, et passa une main nerveuse dans ses cheveux. Ses doigts rencontrèrent alors le métal froid de son diadème, qui lui rappela que, quand elle le portait, elle était effectivement plus sage et intelligente, mais… plus socialement inadaptée aussi. Un peu comme si la magie qui imprégnait la relique familiale rendait son porteur incapable de s’ouvrir, de s’amuser simplement… ce qui n’a rien d’étonnant, quand on y pense.

C’est plutôt « logique » sachant que l’amour rend stupide, selon les croyances populaires, et donc il était fort possible que tout sentiment, mot ou geste affectueux était restreint lorsqu’elle était sous l’influence de la magie « sage et intelligente ». Du coup, elle le retira, parce qu’elle avait l’impression d’être aussi froide que le métal dont le bijou était fait. Aussitôt, le vent s’empara de ses cheveux, qu’elle batailla pour repousser vers l’arrière, sans grand succès. Il lui fallut alors pivoter sur elle-même pour faire face au vent, de sorte que ses longues mèches noires battent derrière sa tête et cesse de l’importuner, mais cela faisait aussi en sorte qu’elle se trouvait directement face à Clarke… et lui fit réaliser qu’elle s’était rapprochée plus qu’elle ne le pensait.

-Vous ne m’imposez rien du tout… parvint-elle finalement à dire, après un flagrant effort de volonté, les bribes de la magie de « sagesse » qui restait en elle voulant l’influencer à retourner au travail plutôt que de rester en la compagnie de la rouquine qui la troublait tant. Au contraire, je crois que prendre une pause de mon quotidien était exactement ce dont j’avais besoin aujourd’hui, affirma-t-elle en triturant son diadème du bout des doigts.

Elle fut à nouveau interrompue, mais cette fois-ci par les cris de rapaces qui rentraient à la volière, que les deux dames pouvaient aisément apercevoir de leur point de vue imprenable. S’ensuivit de nouvelles questions de la part de Clarke, qui firent sourire franchement Rowena.

-Vous savez que j’admire la curiosité chez les gens? commença-t-elle en lui renvoyant une nouvelle question plutôt que de simplement répondre, ce qu’elle aurait fait si elle avait porté son diadème. C’est l’une des qualités clés recherchées chez les élèves de ma maison, et que je tends à encourager. Si jamais, un jour, quelqu’un vous reprochait de trop poser de questions, envoyez-le-moi que je lui fasse son compte. On ne pose jamais trop de questions. Il n’y a que les idiots qui restent dans l’ignorance, et c’est tant pis pour eux, déclare-t-elle en ayant déjà moins d’élégance et de splendeur que tout à l’heure, mais en brillant toujours autant d’assurance. Il y a surtout des chouettes et des hiboux dans la volière, bien sûr, ce sont les oiseaux privilégiés pour l’envoi du courrier puisqu’ils sont très intelligents, mais on peut utiliser à peu près n’importe quel volatile s’il a été bien dressé, surtout par un sorcier. J’avoue quand même n’y voir majoritairement que des rapaces, ils sont plus forts que les autres oiseaux, c’est commode pour transporter des colis. J’ai personnellement choisi un corbeau au noir plumage, il ne m’a jamais déçu.

Elle avait débité tout cela toujours en regardant en direction de Clarke, pour la raison très pratique de ne pas avoir de cheveux dans son visage de la sorte, et donc sans regarder la volière. Mais elle s’était retrouvée à détailler chacune de ses taches de rousseur, se perdre dans l’azur de ses iris, plus vibrant que le bleu du ciel, et s’aveugler de l’éclat rougeoyant de sa chevelure de feu.

-C’est à mon tour de faire preuve de curiosité, si vous me le permettez. Vous avez parlé d’enfants, de mari… Qu’est-ce qui a influencé votre famille à s’installer dans les environs? J’admire les gens qui osent s’offrir un nouveau départ pour construire quelque chose de mieux, mais vous… vous venez de très loin. Cet immense déracinement ne vous fait pas peur?
Deirdre Clarke
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Deirdre Clarke
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Ven 16 Déc - 11:57

Elle détaillait malgré elle la prestigieuse femme qui se trouvait à ses côtés. Elle était impressionnée par toute la noblesse que dégageait Rowena Serdaigle, alors était-il si étonnant qu’elle ressente toute cette admiration – voire cette envie – à son égard? La grande sorcière était tout ce que Clarke ne serait jamais : brillante, élégante, raffinée, terriblement intelligente et douée comme pas un dans l’art de la sorcellerie. Enfin... Deirdre ne se qualifiait pas non plus de laideron ou exempte de tout raffinement... mais on était loin des sommets atteints par sa vis-à-vis, disons! Après, malgré la réputation incroyable de la grande Bleue, il y avait cette simplicité dans leur échange qui était tellement agréable... Serdaigle aurait pu être hautaine à son égard ou bien peu intéressée par la jeune femme étourdie qu’était l’Irlandaise... Après tout, une dame de sa caste versus une cuisinière... Il y avait de quoi se sentir supérieur! Mais non. Absolument pas. Rowena – réputée pour être distante et froide – était en fait gentille, avenante et beaucoup plus accessible que ce qu’en laissaient entendre les rumeurs. Dans les yeux de Clarke, la belle femme à la chevelure obscure n’avait rien de ce bloc de glace qu’elle avait déjà entendu parler.

Regard porté vers l’horizon, la grande sorcière glissa une main vers son diadème argenté, retirant ce dernier de son crâne pour libérer sa longue chevelure qui s’empressa de danser avec le vent. Elle était... magnifique. Clarke s’en sentit rougir, elle qui s’empourprait aisément – merci à ses gênes de rouquine. Se raclant la gorge, elle détourna le regard rapidement, histoire d’éviter que l’on puisse percevoir son trouble aussi aisément. Au pire, l’air frais porté par les bourrasques porterait le chapeau pour la teinte rose de ses joues. Au final, la valse de la brise dans sa tignasse lustrée semblait davantage importuner Serdaigle qu’autre chose, cette dernière décidant finalement de faire dos au vent pour aviser sa compagne cuisinière... amenuisant ainsi considérablement la distance entre elles. Si d’ordinaire une telle proximité inconvenante avait dérangé la rouquine d’origine noble, étrangement, cette fois, elle ne ressentit en rien le besoin de faire un pas de recul. L’excitation qu’elle avait ressentie plutôt refaisait surface à vitesse grand V, lui rappelant constamment le chamboulement que créait chez elle la proximité de Serdaigle. C’était très honnêtement la première fois qu’elle ressentait une telle émotion et c’était si… fort. Pourquoi Sir Clarke ne lui faisait-il pas le même effet? C’était son mari, diantre! Pourtant, jamais il n’avait créé de tels papillons chez sa femme… pas une seule fois. Parce que franchement, même si ces émotions étaient nouvelles pour elle… Deirdre n’était pas complètement bête et idiote. Elle se doutait de plus en plus de quoi il s’agissait et cela déconcertait.

Les doux sentiments ne pouvaient pas se développer en si peu de temps, non? Surtout pas avec une étrangère… surtout pas avec une femme. Que diraient les gens? Que dirait Sir Clarke s’il l’apprenait? Rionach la verrait-elle comme une femme troublée? Et Lady Rowena? Ne serait-elle pas dégoûtée si elle venait à comprendre l’étrange sentiment qui habitait présentement la rouquine? Oh la la… soudainement, la crainte se mélangeait à son bien-être, créant un tourbillon interne tellement étrange…

Cela dit, la douce voix de Rowena eut ce don de ramener la cuisinière à la réalité, chassant ces démons impromptus qui la hantaient sans crier gare. Ses paroles, si douces, eurent ce chic d’accentuer la fébrilité chez l’Irlandaise. Ainsi, la grande sorcière aimait passer du temps en sa compagnie, préférant s’octroyer une pause de son quotidien plutôt que de retourner à son travail qui l’attendait forcément. Serdaigle était réputée pour se donner corps et âme à son statut de directrice et pourtant, là, tout de suite, elle souhaitait rester près de la rouquine… et triturait presque nerveusement son diadème de surcroît. La situation inusitée, la proximité de leur corps respectif, la beauté de la Bleue… tout ça contribua à faire rougir davantage la rouquine. Ses craintes s’étaient temporairement fait la malle, poussant la jeune femme à garder son focus sur le moment présent.

- A-Ah bon? Rétorqua Deirdre en plantant ses prunelles céruléennes dans le magnifique regard de Rowena. Elle ne s’offensait donc pas des mille et une questions semées à travers le vent? Vous êtes bien la première à le penser! Mais… merci… Ça me soulage de voir que ça ne vous importune en rien… Qui sait, dans une autre vie, peut-être aurais-je été une bonne candidate pour la maison Serdaigle? Avait-elle ajouté en riant, totalement flattée par le côté soudainement protecteur de son interlocutrice. Ramenant son attention en direction de la volière, la cuisinière de Poudlard admirait les oiseaux qui s’y dirigeaient. Des chouettes et des hiboux… des oiseaux si majestueux. Le corbeau… il paraît qu’ils sont très intelligents. Mais pourquoi cet oiseau parmi tant d’autres? Ne sont-ils pas considérés comme porteur de grands malheurs? Vous savez, dans mon Irlande natale, le corbeau représente la guerre et les affres qui y sont associées. Selon l’une de nos légendes, l’une des déesses de la guerre, Morrigan, s’est transformée en corbeau pour venir se poser sur l’épaule du héros Cúchulainn afin de l’assister dans la mort. Fait étonnamment, Cúchulainn – qui est presque considéré comme un dieu lui-même par mon peuple – incarne entre autres le Savoir et on dit de lui que sa tête irradiait de connaissances… Puis, elle ramena son attention vers Rowena avant de glousser. Je ne suis pas une femme très pieuse, seulement, je ne peux m’empêcher de faire un parallèle! Ceci dit, je suis ravie de voir que votre corbeau ne vous a jamais failli!

Serdaigle avait donc des questions pour elle? Comment Deirdre pourrait-elle refuser d’y répondre? Elle qui la bombardait depuis tout à l’heure d’interrogations avec autant d’intensité qu’un enfant de trois ans découvrant la vie.

- Bien sûr, allez-y, je vous en prie! Fit-elle avec le sourire, s’appuyant de manière décontractée sur la rambarde de pierre, près d’elles. Ainsi, elle était curieuse quant à la venue de la rouquine dans la vaste contrée de Pré-au-Lard. C’était une question légitime. Comme vous l’avez si bien dit vous-mêmes : il s’agit d’un nouveau départ pour nous. Mon mari, Sir Calum Clarke, et moi sommes tous deux sorciers de naissance. Nous vivions en Angleterre, dans un petit bourg près de York, sur les terres familiales de Sir Clarke. Un domaine sublime avec une vue à couper le souffle! Or, il faut savoir que notre union n’est pas la première vécue par mon mari. Il y a eu une autre Lady Clarke avant moi et cette dernière a trépassé dans des circonstances funestes… un tragique accident qui n’aurait jamais dû arriver. Hum… Mon mari était très amoureux d’elle et… Il n’a jamais pu se remettre de sa perte… Son regard pétillant devint davantage mélancolique, mais ne se détacha en rien de Serdaigle, Deirdre voyant en sa nouvelle amie une forme de réconfort. Étonnamment, elle avait envie de se confier… comme si parler était tellement plus facile avec Rowena. Étrange sensation. Même si je suis liée à lui, malheureusement, je n’ai jamais su comment lui faire oublier son ancienne flamme. Je crois que sa douleur est trop vive pour être apaisée… Bref, mon mari a eu des échos de votre refuge destiné aux sorciers comme nous et a cru qu’en quittant son domaine, il arriverait à oublier son ancienne épouse et à devenir le mari qu’il a toujours voulu être pour moi. Inutile de préciser que j’ai tout de suite sauté sur l’occasion! Ajouta-t-elle en riant. Et… nous voilà!


Rowena était non seulement une femme d’une grande intelligence, mais également d’une perspicacité carrément aiguisée. Détaillant toujours Clarke de son regard perçant à la magnifique couleur terre, la grande sorcière comprenait sans peine que le changement de vie ne se déroulait pas comme l’aurait tant souhaité Deirdre. Avec sa venue au refuge, est-ce que Sir Callum Clarke avait finalement saisi l’occasion pour devenir l’homme qu’il souhaitait être pour sa famille? Le sourire de la rouquine devint un peu triste. Une réponse silencieuse qui en disait long, mais puisqu’elle était un moulin à paroles, elle ne pouvait pas que s’en tenir à ça.

- On ne peut pas obligé un cœur à aimer… ou à cesser d’aimer, fit-elle avec un soupir. Il s’est trouvé un boulot à la taverne du coin… Et l’alcool est la plus douce des amantes. Probablement beaucoup plus douce que moi, paraît-il… Elle se redressa un peu et croisa les bras sur sa poitrine. Oh elle n’avait pas envie de gâcher le moment et surtout pas envie de se morfondre sur son absence de relation avec son partenaire de vie. Hmm? Non non. Sir Clarke est porté vers la bouteille, mais il n’y a aucune violence dans notre foyer, je vous assure, Lady Serdaigle! Mon mari brille plutôt par son absence que par sa propension à la correction. Il n’a jamais levé la main ni sur moi ni sur les enfants. Seulement… Même lorsqu’il est avec nous, il est absent. Un homme brisé, dont l’indifférence pèse malgré tout énormément sur notre famille… BREF. Voilà, loin de nos familles et de nos richesses, nous avions besoin de revenus pour payer notre demeure et tout ce qui vient avec. Et nous avons des bouches à nourrir! J’ai beau être douée en cuisine, sans nourriture, ça devient plutôt compliqué. Alors je me suis enrôlée dans votre incroyable institution! Et je m’y plais beaucoup, je dois l’admettre. Tout n’a pas besoin d’être constamment morose, pas vrai?

Détaillant les traits soucieux de sa compagne, Deirdre se demandait si elle n’avait pas dit quelque chose d’offensant ou quelque chose comme ça. Étant naturellement chaleureuse et maternelle, la belle rouquine voulut se faire réconfortante et tendit naturellement la main vers celle de sa vis-à-vis, touchant sa peau de ses doigts dans un geste tendre, mais également pour ramener l’attention de Rowena vers elle, laquelle semblait prise dans ses pensées. Peut-être était-elle assaillie de quelconque souvenir douloureux?

- Vous allez bien, Lady Serdaigle? Ai-je dit quelque chose de troublant? Si le contact de son épiderme – aussi léger soit-il – contre la main de la magnifique sorcière lui procura une étonnante décharge de bien-être, la femme à la chevelure obscure, elle, sembla plutôt sursauter, ce qui poussa l’Irlandaise à retirer sa main brusquement… comme si son contact eut brûlé la Bleue. OH! Je suis désolée!! Je… Je voulais simplement être réconfortante! Pardonnez-moi! J’espère ne pas vous avoir offensé! Un air soucieux au visage, Deirdre détaillait sa nouvelle amie, espérant trouver quelques réponses silencieuses à son interrogation de plus tôt. Je vous assure, ça ne se reproduira plus! Je ne voulais surtout pas miner l’ambiance avec mon histoire ennuyante, vous savez. Vous n’êtes absolument pas obligée de vous confier, mais j’espère seulement que ça n’a pas éveillé chez vous quelconque souvenir désagréable, là n’était pas mon but.

Les bourrasques de vent se firent un peu plus intenses. La température allait se couvrir. Mieux valait ne pas rester là.

- Rentrons, voulez-vous? Avant que nous n’attrapions froid.

D’un geste du bras, Clarke invita Serdaigle à retourner à l’intérieur du château, en sa compagnie.
Rowena Serdaigle
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Rowena Serdaigle
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Ven 27 Jan - 14:13


Perdues


Deirdre Clarke

Malgré tous ses talents, Rowena n’était pas la personne la plus… sensible. Elle était très peu empathe, et avait souvent du mal à diagnostiquer le mal-être des gens, étant elle-même de toute façon plutôt inconfortable dans les situations de société qui avaient pourtant bercé toute sa jeunesse. Oh, bien sûr, elle n’était pas particulièrement asociable pour autant, mais là où n’importe qui aurait certainement remarqué le trouble de Deirdre, la Directrice resta aveugle à ce malaise soudain. Sans doute trop déconcentrée par sa propre nervosité, qu’elle ne s’expliquait pas, d’ailleurs. Ne cessant de jouer avec son diadème du bout des doigts, Serdaigle regretta de l’avoir retiré : celui-ci l’aidait à se concentrer et à rester logique et terre à terre… bref, repoussait les émotions négatives qui obstruaient son jugement. C’était, en outre, la raison pourquoi elle était aussi peu empathique… Mais aussi une espèce de protection pour son petit cœur fragile.

Mais voulait-elle vraiment protéger son cœur contre Clarke?

Glissant une douce œillade à l’attention de celle-ci, la Directrice se surprit elle-même à glousser légèrement à la mention de celle-ci comme quoi elle aurait été à sa place dans la maison de Serdaigle. La première pensée de Rowena fut qu’elle aurait bien aimé avoir Deirdre près d’elle de la sorte, mais elle s’efforça de la chasser et de ramener la logique au galop : elle aurait plutôt été une Poufsouffle, sans hésiter. C’était peut-être la raison pour laquelle elle parvenait si facilement à apprécier sa compagnie? En effet, la cuisinière avait beaucoup de points en commun avec sa bonne amie Helga. Voilà, ça ne pouvait être que pour ça.

Évidemment, Serdaigle connaissait déjà cette légende irlandaise sur les corbeaux : ce n’était pas la seule culture au monde à identifier cet animal aux caractéristiques d’intelligence et de connaissances. Il s’agissait de l’une des raisons qui l’avait poussée à choisir cette espèce de rapace plutôt qu’une autre. Elle n’eut toutefois pas l’indécence de couper la parole à Clarke pour lui signifier qu’elle ne lui apprenait rien… elle était trop polie pour cela. Et puis… elle aimait bien l’entendre parler, rire, et s’animer de la sorte.

-Cela dépend des croyances, en fait, insinue-t-elle avec un air mystérieux. Il est vrai qu’ici, le corbeau est considéré comme un mauvais présage, mais d’autres cultures que la nôtre le considère comme un porte bonheur. Dans une contrée fort lointaine que j’ai visitée, les sorciers avaient même érigé un temple en l’honneur des corbeaux. Le Kumanojinja. Les mages là-bas préfèrent cet oiseau au hibou, car le corbeau est pour eux significatif de… hum… le mot exacte était « la Balance », ou l’ « Équilibre » si tu préfères, mais eux l’interprète comme un « Intermédiaire »… d’où leur choix pour les faire porter leur courrier. C’est d’ailleurs dans cette contrée que j’ai adopté Coal, conclut-elle, bien que ce détail était sans doute insignifiant face à son histoire.

C’était étrange cette façon qu’elle avait de se lancer dans de la « petite conversation » avec cette presque inconnue. Dans ses années passées à la cours anglosaxonne, Rowena avait toujours détesté la « petite conversation », ça l’ennuyait à mourir, et elle ne savait jamais quoi dire. Plus souvent qu’autrement, elle ne parvenait pas non plus à rester attentive, se perdant dans ses pensées, s’imaginant à des lieues d’où elle se trouvait… et ne parvenait donc pas à répondre correctement lorsqu’on l’interrogeait.

Mais ce n’était pas comme ça avec Deirdre. Non seulement elle buvait les paroles de la cuisinière, mais celles-ci l’intéressaient aussi grandement. Et elle n’avait pas vraiment de mal à parvenir à entretenir la conversation, ce qui était pourtant généralement l’une de ses pires lacunes sociales. Après tout, la Serdaigle restait une solitaire dans l’âme… mais il semblait bien qu’il lui restait encore une petite place pour une personne de plus dans son cercle restreint!

Elle ne put s’empêcher non plus de se sentir triste en comprenant que sa nouvelle amie ne recevait pas d’amour dans sa relation conjugale. Ne pas être la première épouse d’un homme, c’était quelque chose que Rowena avait vécu… et être mal aimée encore plus. Pourtant, Deirdre parlait de ce fardeau avec un ton léger, parvenant même à rire en concluant sur la raison de leur présence ici.

-Je dois dire que vous m’impressionnez Lady Clarke... Il faut de la force de caractère pour parvenir à rester droite et joviale malgré ce poids sur vos épaules… Dois-je en déduire que la situation s’est améliorée? s’enquit-elle, alors qu’une petite voix, profondément enfouie dans son cœur, espérait que la réponse soit non.

Comment pouvait-elle souhaitez ainsi le malheur d’une femme? Cette pensée chamboula Rowena. Elle aurait dû espérer que la rouquine devienne heureuse en concubinage. Était-elle détruite intérieurement à ce point par ses deux précédentes noces qu’elle ne parviendrait jamais à se réjouir du bonheur d’autrui? Bien qu’elle tenta de le refouler, Serdaigle ressentit une sorte de satisfaction d’apprendre de la bouche de Clarke qu’elle n’était toujours pas dans les tendresses de son époux, celui-ci ayant préféré la boisson qui l’entourait à son travail.

-Il n’en devient pas violent, au moins, j’espère? s’inquiéta soudainement Rowena, diminuant encore l’espace qui la séparait de Deirdre pour poser une main légère sur son bras.

Cet élan d’angoisse, au moins, était explicable et socialement acceptable, contrairement à la bouffie de jalousie qui l’avait prise quelques instants plus tôt. En effet, Serdaigle éprouvait une rancœur toute particulière envers les époux qui malmenaient la femme qu’ils avaient juré de protéger. Clarke rassura bien assez tôt la Directrice de sa sécurité et celle de ses enfants, mais s’empressa de changer de sujet en expliquant la raison de sa recherche d’emploi pour stabiliser leur famille fragilisée.

Rowena ne pouvait tout de même pas s’empêcher de rester inquiète. La profonde morosité de Lord Clarke la dérangeait. Deirdre était une femme trop adorable pour être reléguée aux oubliettes de la sorte. Il n’était pas question qu’elle s’épuise seule à sauver sa famille alors que son bon à rien d’époux ne fichait rien! C’était d’une injustice. Surtout avec une marmaille nombreuse. D’ailleurs, combien étaient-il de gamins encore? Il lui sembla bien qu’elle ne l’avait pas demandé, mais, déjà, le simple fait d’utiliser le pluriel pour les désigner, c’était trop! Une seule enfant à élever par elle-même, bien qu’entourée de la tendresse d’Helga, ça avait été fort ardu, alors elle ne pouvait que s’imaginer...

À nouveau égarée dans ses souvenirs sombres, Rowena se perdit dans ses anciennes habitudes de ne plus écouter ce qu’on lui disait, si bien qu’elle sursauta un brin lorsque Deirdre lui effleura la main. Serdaigle rougit en constatant que la cuisinière lui avait parlé mais qu’elle n’avait rien saisis, et elle se mit à bredouiller à son tour des excuses, chassant d’un geste flou de la main celles de Clarke.

-Non... non, c’est plutôt moi qui m’excuses, j’ai eu la tête ailleurs un instant, et je n’étais plus... très attentive. C’est fort peu délicat de ma part, j’en suis navrée.

Sauf qu’elle avait, au contraire, envie que ça se reproduise. Bien que le geste l’ait surprise, puisque ça l’avait tiré de ses pensées, la douceur de la main de Deirdre était rassurante... satisfaisante. Mais elle ne pouvait pas répondre cela, n’est-ce pas? Ce n’était pas très... Lady.

-Votre histoire n’était absolument pas ennuyante, je vous assure, répliqua-t-elle plutôt, évitant toutefois de répondre à l’interrogation de Clarke, et la suivant vers l’intérieur pour s’abriter du vent qui s’était rafraîchit soudainement.

Interprétant à tort le geste d’invitation de Deirdre, Rowena s’agrippa au bras de celle-ci comme si elle lui offrait de marcher à ses côtés, hanche contre hanche, et ne se rendit compte de sa bévue qu’une fois retrouvé le confort du château. Elle prit un temps d’arrêt pour replacer ses longues mèches noires, et c’est à cet instant qu’elle jeta un œil en direction de sa nouvelle amie et constata qu’elle semblait troublée. Serdaigle déglutit péniblement, se sentant la bouche soudainement sèche, mais ne trouva pas la force de la lâcher.

-Souhaitez-vous que je vous raccompagne dans la chaleur des cuisines, Lady Clarke? Vous m’avez l’air... frigorifiée.

Enfin, qu’elle essaie de la raccompagner à bon port... Après tout, son sens de l’orientation s’était avéré désastreux plus tôt dans la journée!

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